Piqûre de rappel....Le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, des militaires ouvraient le feu sur une foule de manifestants pacifiques réunis pour s'opposer à la candidature de Moussa Dadis Camara à la présidentielle.
Bilan :157 morts ,de nombreux bléssés,89 disparitions et 109 cas de viols,selon le décompte de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme.
Les milliers de manifestants réclamaient que Moussa Dadis Camara tienne sa promesse faite lors de sa prise du pouvoir en décembre 2008 mais le chef de la junte veut se présenter.
L’information judiciaire sur le massacre du 28 septembre 2009 a été clôturée le 29 décembre 2017.
Le procès devrait se tenir devant le tribunal de Dixinn, en banlieue de Conakry avec treize personnes sur le banc des accusés.
Deux hauts cadres de l’armée guinéenne ont bénéficié d’un non-lieu, au grand dam des parties civiles.
L'un d'eux est le gouverneur de Conakry, le général Mathurin Bangoura,ancien ministre des Transports, forte personalité du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), la junte militaire au pouvoir entre décembre 2008 et décembre 2010.
Les juges ont abandonné les charges de «crimes contre l’humanité», expliquant que « le réquisitoire du 8 février 2010 du procureur général près la Cour d’appel de Conakry n’avait pas visé les crimes contre l’humanité».
Le code pénal guinéen ne les réprime que depuis 2016 mais le Statut de Rome, instituant la Cour pénale internationale, dont la Guinée est signataire depuis 2003,couvre les crimes contre l’humanité.
Le 9 avril 2018, le ministre de la Justice Cheick Sako a mis en place un comité de pilotage du procès chargé de son organisation pratique.
Le comité devait se réunir toutes les semaines, il ne s’est réuni que deux fois en six mois, faisant planer des doutes sur la tenue rapide d’un procès.
Le comité devra prendre des dispositions pour la participation de l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, inculpé dans cette affaire et qui a toujours annoncé qu’il participerait au procès malgré son exil au Burkina Faso.
Piqûre de rappel....Le 26 septembre 2002 Le bateau « Le Joola» , qui assurait la liaison maritime entre Ziguinchor et Dakar, sombrait à 23 heures au large des côtes gambiennes après avoir émis son dernier message radio, à 22 heures.
Le ferry qui a une capacité d’accueil maximale de 552 personnes en transporte près de 2000 à bord.
A celà s'ajoute le poids du fret embarqué au-dessus des normes de sécurité, fixées à 550 tonnes.
Le Joola qui désenclave la Casamance,région située au sud du Sénégal,coupée du reste du territoire par la Gambie,venait de sortir des chantiers du port de Dakar avec un nouveau moteur bâbord, après un an d’immobilisation pour réfection.
Le jour du drame seul un radeau de sauvetage a pu être déplié, recueillant vingt-cinq personnes, tandis que vingt-deux autres réussissent à grimper sur la coque du navire. L’attente des secours est interminable.
A Dakar, l’équipe de surveillance de la Marine nationale n’a pas, cette nuit-là, assuré sa vacation.
Les premiers sur les lieux du naufrage sont des pêcheurs qui, vers 7 heures du matin, donnent l’alerte et recueillent les premiers rescapés.
La Marine nationale n’arrivera qu’à 18 heures le lendemain.
Le décompte macabre des victimes s’étalera sur plusieurs semaines.
Le bilan s’élèvera officiellement à 1 863 morts,plus de 2 000 selon les associations des familles de victimes.
Quelque 600 corps seulement seront retrouvés.
Au total, 64 personnes auront survécu au naufrage considéré comme l’une des plus importantes catastrophes maritimes de l’Histoire en temps de paix.
L’affaire a été classée sans suite en 2003 par le parquet sénégalais avec pour seul responsable le commandant de bord du Joola disparu avec son navire.
En France , une information judiciaire était ouverte avec les chefs d’« homicides involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité », « blessures involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité »et « non-assistance à personne en péril ».
En 2008, neuf mandats d’arrêt internationaux ont été délivrés à l’encontre de membres du gouvernement sénégalais, notamment l’ex-premier ministre sénégalais Mame Madior Boye et l’ex-ministre des forces armées Youba Sambou.
Le 28 octobre 2014, les juges d’instruction français ont ordonné un non-lieu.
Piqûre de rappel....Le 25 septembre 1911 naît à Pretoria Lillian Masediba Ngoyi,militante anti-apartheid,membre de la Ligue des femmes du Congrès national africain à partir de 1952.
Première femme élue au comité exécutif de l'ANC.
Elle a particulièrement contribué à la création de la Fédération des femmes sud-africaines (Federation of South African Women – FSAW).
Le 9 aout 1956, est un jour inscrit noir sur blanc dans l’histoire de l’Afrique du Sud par les femmes comme un jour de résistance, devenu leur journée nationale. Un de ces jours qui change le cours des choses.
Les femmes sud-africaines ont décidé de se lever comme «Une» seule pour braver les interdits, déterminées à résister à l’oppression,pour dénoncer les lois ségrégationnistes qui briment, rabaissent, et, laissent en marge de la société une partie de la population, la réduisant au rang de sous-citoyen, voir de non-citoyen.
« 20 000 femmes debout là, certaines avec leurs bébés sur le dos, et si tranquilles, aucun bruit, attendant. Quel spectacle si calme, et tant de couleurs, beaucoup de femmes en vert, jaune et noir (les couleurs de l'ANC) et les femmes indiennes dans leurs saris chatoyants ! Alors Lilian Ngoyi a commencé à parler. Elle a dit que le Premier ministre n’était pas là et qu’il avait eu trop peur de nous voir, mais que nous avions laissé les pétitions pour qu’il les voie. Alors, nous sommes restées debout en silence pendant une demi-heure. Toutes, le poing levé, silencieuses, à peine si les bébés pleuraient » Francis Baard, une syndicaliste et militante de l’Anc.
Elles sont plus de 20.000 Sud-Africaines, venues des quatre coins du pays, de toutes origines, de toutes conditions sociales à arpenter les rues de Pretoria, jusqu'au siège du gouvernement, dont elles entourent les bâtiments, avec un seul mot d’ordre « résister » face au régime de l’apartheid.
Ce pouvoir mis en place législativement par le Parti National en 1948 qui instaure à partir de cette date, la division de la population sud-africaine en quatre groupes distincts (Blancs, Métis, Bantous, Indiens),la primauté étant accordée à la communauté blanche. Une configuration raciste qui nourrit le ras le bol de la gente féminine, déterminée à ne pas être simple spectatrice du découpage discriminatoire d’une société prônant l’hégémonie blanche.
Pour se faire entendre c’est une marée humaine imposante, compact qui prend possession des jardins menant aux bureaux du gouvernement à Pretoria pour accompagner les dirigeantes de plusieurs organisations féminines venues déposer des milliers de pétitions collectées pendant près d’un an pour demander l’annulation de la loi imposant aux femmes noires le port du « pass».
Une mesure discriminatoire d'abord appliquée aux hommes puis élargie aux femmes.
Les noirs doivent obligatoirement être munis de ce document qui précise leur identité, leur domicile et leur lieu de travail, si ils ne veulent pas être conduits manu militari en prison.
Ce 9 aout 1956, les femmes enjambent les barrières sociales et culturelles qui les séparent pour repousser celles de l’apartheid, s’opposer aux mesures répressives prises par le régime sud-africain.
Un événement d’une ampleur jamais égalé qui a nécessité près d’une année de préparation.
Les organisations des femmes blanches, indiennes, métisses et noires ont toutes répondu présentes pour protester contre l’imposition des « pass », et, le jour venu, les responsables, Lillian Ngoyi, Helen Joseph, Sophie De Bruyn, Amina Cachalia ont déposé les pétitions.
Une des manifestantes décrit la scène : « Pendant une demi-heure, nous sommes restées là, sous le soleil. Pas un son. Juste l’horloge avec son tic-tac. Et puis Lilian a commencé à chanter et nous avons toutes chanté avec elle. Je n’oublierai jamais ce chant que nous avons chanté. C’était un chant écrit spécialement pour cette occasion par une femme de l’Etat Libre. Les paroles étaient comme ça : " Toi, Stridjom, tu as touché aux femmes, tu as déplacé un rocher, tu vas mourir ! ".»
Un chant qui épingle Johannes Gerhardus Strijdom (1893-1958), un afrikaner « pur et dur » surnommé le «lion du Transvaal» où il est le chef du parti national, avant de prendre la tête du parti au niveau national et du gouvernement le 30 novembre 1954. Un premier ministre qui élimine du gouvernement les éléments les plus modérés pour ne garder que les plus radicaux afin de poursuivre une politique d'apartheid toujours plus dure, notamment en retirant le droit de vote aux métis du Cap et en étendant la répression politique contre 156 activistes noirs dont Nelson Mandela impliqués dans la rédaction de la charte de la liberté.
Cet avocat de formation est partisan d'une ségrégation plus poussée encore que ne le prévoit l'apartheid.
Il préconise le « baasskap », c’est-à-dire la domination blanche, complète et absolue du maître. Il croit aux relations maître-esclave et refuse toute collaboration avec les autres races ce qui signifierait, pour lui, une mort lente.
Mais face à lui se dressent ce jour du 9 août 1956 les femmes sud-africaines, premières victimes de l’oppression qui ont compris la nécessité de mener de front, ensemble, la lutte.
La Charte des Femmes a été adoptée le 17 avril 1954 à l’issue de la conférence fondatrice de la Fédération des Femmes Sud-Africaines (The Federation of South African Women).
Elle a pour préambule des mots prémonitoires d’une Afrique démocratique,non-raciale et non-sexiste :
« Nous femmes d’Afrique du Sud, épouses et mères, Africaines, Indiennes, Européennes et Métisses déclarons notre objectif de combattre pour l’abolition de toutes les lois, règlements, conventions et coutumes qui nous discriminent en tant que femmes, et qui nous privent de l’accès à nos droits fondamentaux,aux avantages, responsabilités et opportunités que la société offre à toutes les autres sections de la population ».
Les prémices de la « nation arc-en-ciel » où il reste encore de nos jours des combats à mener comme le révèlent ,par exemple, ces chiffres de la police, une Sud-Africaine est violée toutes les 35 secondes et seule une affaire de viol sur 20 fait l'objet d'une plainte.
Lillian Masediba Ngoyi meurt le 13 Mars 1980.
Piqûre de rappel...Le 25 septembre 2011 meurt le Dr Wangari Maathai, « La maman des arbres »,biologiste kényanne, militante écologiste.
Le 8 octobre 2004, elle devient la première femme africaine à recevoir le Nobel de la paix pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix ».
Elle a reçu plus de cinquante distinctions prestigieuses pour ses actions.
En 1977, elle fonda le Mouvement de la ceinture verte,(le Green Belt Movement), une organisation non gouvernementale encourageant les femmes à planter des arbres pour lutter contre la déforestation et la dégradation de l’environnement.
A ce jour, on estime à plus de 50 millions le nombre d’arbres plantés grâce à ce mouvement.
Wangari Maathai s’appuya sur le Mouvement de la ceinture verte pour lutter contre les abus de pouvoir, tels que la confiscation de terres publiques, ou pour s’opposer à la détention illégale des opposants politiques
Elle fut élue au Parlement de la République du Kenya lors du retour effectif au multipartisme en 2002 et devint ministre adjointe au Ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles de la République du Kenya.
Elle disait que « l'Afrique ne pouvait pas se permettre d’avoir tant de personnes indécemment riches côtoyant tant d’autres vivant dans une pauvreté déshumanisante ».
Piqûre de rappel...Le 24 septembre 1979,le Conseil des forces armées révolutionnaires du Ghana, présidé par le capitaine Jerry John Rawlings remet le pouvoir aux civils,au nouveau président élu Hilla Limann du Parti national populaire. Il est renversé le 31 décembre 1981 et remplacé par un Conseil provisoire de défense nationale, qui suspend la Constitution et élimine les partis politiques pour officiellement restaurer la dignité humaine des Ghanéens en luttant notamment contre la corruption et l'inflation.
Piqûre de rappel …Le 23 septembre 1930 naît en Géorgie Ray Charles Robinson qui souffrira d'un glaucome à 7 ans,et,se retrouvera complètement aveugle.
Avec un brin d'humour, il dira plus tard : « Je suis aveugle, mais on trouve toujours plus malheureux que soi. J'aurais pu être noir ! ».
Ray Charles débute son ascension en 1955 avec « I Got a woman ».
Sa carrière s'étale sur 58 ans avec environ 250 albums.
Parmi ses innombrables succès, « Georgia »,qui ramène à sa terre natale.
Surnommé « The Genius», il s'éteint à peine âgé de 73 ans ,le 10 juin 2004, dans sa maison de Beverly Hills,d'une maladie du foie.On retiendra de lui sa voix et ses mélodies magiques, mais aussi son gigantesque sourire à la vie….
Musicien, chanteur et pianiste , Ray Charles Robinson est né à Albany en Géorgie le 23 septembre 1930.
Il naît dans une famille pauvre dans l’un des états les plus racistes des Etats-Unis de cette époque et grandit en Floride auprès de sa mère.
Il sera traumatisé par la noyade de son frère cadet.
De 1937 à 1945, il étudie dans une école spécialisée (la musique classique, la composition, les instruments) mais il désire par-dessus apprendre cette musique qu’il entend à la radio : le Jazz.
Ray Charles a 15 ans lorsque sa mère meurt et il s’installe chez des amis à elle à Jacksonville.
Jusqu’en 1947, date de son premier enregistrement, Ray joue du piano dans des orchestres de danse. Il commence sa carrière professionnelle à Seattle en jouant dans des clubs avec son propre groupe.
Ray Charles enregistre d’abord quelques titres avant de connaitre un début du succès en 1951, grâce au titre « Baby, Let Me Hold Your Hand ».
Il quitte sa première maison de disques pour Atlantic Records, qui lui laissera toute latitude pour développer son style et construire son identité musicale.
La gloire arrive en 1959, et,il quitte Atlantic pour ABC Paramount où il enregistre une série de tubes qui vont faire de lui un des artistes les plus populaires et surtout un des premiers artistes noirs à être écouté par des blancs. En 1959, Ray Charles sort «What'd I Say », suivi des « Georgia on My Mind », « Hit the Road Jack »; en 1961, « Unchain my Heart » ou « I Can't Stop Loving You »; l’année suivante « You are my sunshine », « Over The Rainbow »....
Dans les années 80, il fait quelques apparitions cinématographiques et télévisuelles, notamment dans le film « The Blues Brothers ».
Ray Charles reçoit de nombreux prix et distinctions.
Il entre au « Rock'n'Roll Hall of Fame » en 1986 ; obtient douze Grammy Awards; reçoit la médaille de « Chevalier des Arts et Lettres » pour « Georgia on My Mind » (qui devient l’hymne officiel de l'État de Géorgie en 1979 !).
En 2004, il enregistre un dernier album « Genius Loves Company » sur lequel il chante avec Norah Jones, B. B. King, ou Natalie Cole.
DISCOGRAPHIE
The Great Ray Charles - 1956Soul Brothers - 1957Soul Brothers (deuxième session) - 1958Yes Indeed! - 1958The Genius Of Ray Charles - 1959The Genius Hits the Road - 1960Dedicated to You - 1960Soul Meeting - 1961Do the Twist With Ray Charles - 1961The Genius After Hours - 1961Ray Charles and Betty Carter - 1961Genius + Soul = Jazz - 1961Modern Sounds in Country and Western Music - 1962Modern Sounds in Country and Western Music - Volume 2 - 1962Spotlight On - 1962Ingredients in a Recipe for Soul - 1963Sweet & Sour Tears - 1964Have a Smile With Me - 1964Country & Western Meets Rhythm & Blues - 1965Crying Time - 1966Ray's Mood - 1966Invites You to Listen - 1967A Man and His Soul - 1967Doing His Thing - 1967I'm All Yours Baby - 1969My Kind Of Jazz - 1970Volcanic Action Of My Soul - 1971Through The Eyes Of Love - 1972A Message From The People - 1972Come Live With Me - 1974Porgy And Bess - 1976True To Life - 1977Love & Peace - 1978Brother Ray Is At It Again - 1980The Blues Brothers - 1980Wish You Were Here Tonight - 1982Friendship - 1984Do I Ever Cross Your Mind - 1984The Spirit Of Christmas - 1985From The Pages Of My Mind - 1986Would You Believe - 1990My World - 1993Strong Love Affair - 1996Ray Charles - The very best of (Compilation) - 2000Thanks For Bringing Love Around Again - 2002Genius Loves Company -
Piqûre de rappel...Le 22 septembre 2011 meurt Aristides Maria Pereira, le 1er président du cap-vert ,de l’indépendance en 1975 à 1991.Il a fondé en 1956 le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et des îles du Cap-Vert avec Amilcar Cabral et son frère Luis, et en 1973, Pereira a été nommé secrétaire général du parti.
Lorsque le Cap-Vert a obtenu son indépendance en 1975, il est devenu le président de la nouvelle nation. Après le coup d'état de 1980 en Guinée-Bissau,(Le premier président, Luis Cabral, est déposé par l'armée) le projet d'unifier les deux pays a été abandonné et le parti a été rebaptisé en 1981 ,le Parti pour l'indépendance du Cap-Vert.
Pereira a été président jusqu'en 1991, lorsqu'il a perdu la première élection démocratique multipartite du pays face à António Mascarenhas Monteiro.
Dès la fin des années 1940, il est très actif au sein du mouvement anti-colonial et gravit
rapidement les échelons à l’intérieur de son parti, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert .
Pays non-aligné pendant la Guerre froide, le Cap-Vert de Aristides Maria Pereira s'est
employé à soutenir la paysannerie dans ses réformes économiques.
Pedro Pires, président de la République de 2001 à 2011, fut son Premier ministre de 1975 à 1991.
Né le 17 novembre 1923 sur l'île de Boa Vista ,il meurt le 22 septembre 2011 a Coimbra au
Portugal.
(Distinction) Grand-Collier de l'Ordre de l'Infant Dom Henrique Portugal
(1986)
Piqûre de rappel....Le 21 septembre 1979 David Dacko, premier président de la République centrafricaine indépendante,est réinstallé au pouvoir.
Le chef d’état-major qui l'avait renversé le 31 décembre 1965,avant de s'autoproclamé tout puissant empereur de la Centrafrique,Jean-Bedel Bokassa,a subi le même sort la veille,évincé par une opération militaire française baptisée "Barracuda".
Les Éléments français d'assistance opérationnelle (Efao) viennent relever les hommes de «Barracuda» et s'installent en Centrafrique jusqu'en 1998.
Dès 1981 le colonel Mantion est mandaté comme conseiller des présidents Dacko et Kolingba pour garantir la stabilité du régime.
Les camps de Bangui et Bouar, noeuds du dispositif militaire français en Afrique centrale, ne seront dissous qu'en 1998 par le gouvernement Jospin.
David Dacko est réélu en février 1981, face à Ange-Félix Patassé,mais l'instabilité et des rumeurs persistantes de coup d’État,lepoussent à démissionner dès le mois de septembre 1981. Aussitôt, le général André Kolingba (1936-2010) le remplace, interdit tous les partis et instaure, pour près de dix ans, un "Comité militaire de redressement national".
A partir de 1991, le pays s'ouvre au multipartisme, suite à une série de grèves et de manifestations.
En 1993, Ange-Félix Patassé (1937-2011), est élu président.
De 1966 à 1975, il a occupévdes fonctions ministériels,et,du 8 décembre 1976 jusqu’en juillet 1978 il était Premier ministre du président puis de l’Empereur Bokassa.
Il est réélu en 1999, et le 15 mars 2003, il est renversé par un coup d’État du général François Bozizé.
Piqûre de rappel....Le 20
Septembre 1943 naît à
Kano au Nigéria,Sani Abacha à la tête d'un pouvoir militaire de 1993 à 1998.
En novembre 1993, auto-proclamé chef de
l’État,il
remplace de nombreux fonctionnaires par des hommes en treillis
et supprime les institutions
démocratiques.
Il nomme un Conseil de gouvernement provisoire constitué essentiellement de généraux et de fonctionnaires de police, qui doit superviser un Conseil exécutif fédéral.
Reconnaissable à ses lunettes noires et son béret militaire vert,il a inspiré la terreur avec la violence de son régime qui a assassiné et emprisonné de nombreux opposants,et, défenseurs des droits de l'homme.
Les journalistes ont été contraints d'exercer parfois dans la clandestinité pour échaper aux arrestations.
En 1994,le prix Nobel de littérature 1986, Wolé Soyinka ,dans le collimateur de Sani Abacha a dû fuir clandestinement le Nigeria pour échapper à sa condamnation à mort.
L'écrivain écologiste Ken Saro Wiwa a lui été pendu le 10 novembre 1995.
Les militaires influents n'étaient pas épargnés,comme les généraux, Musa Yar Adua (mort en 1997 pendant sa détention dans des conditions troubles) et Olusegun Obasanjo.
Le 8 juin 1998, Sani Abacha meurt brutalement à 54 ans.
Se pose alors la question du rapatriement des fonds détournés.
Le 14 juillet 2014, l’Etat du Nigeria signe, sous l’égide de la justice genevoise, un accord secret avec les fils de Sani Abacha.
Ce document confidentiel met fin aux procédures judiciaires à l’encontre de l’un de ces fils, Abba Abacha, poursuivi depuis 1999 pour « participation à une organisation criminelle ».
Dans une ordonnance datée du 12 février 2015, Olivier Jornot, procureur général genevois, classe donc définitivement la procédure.
Il y relève que « tout bien pesé (...) l’intérêt au rapatriement des fonds l’emportait sur la condamnation d’Abba Abacha ».
Ce « repatriation agreement» (accord de rapatriement) prévoit la restitution de 1,1 milliard de dollars détournés par l’ancien dictateur et bloqués sur des comptes au Luxembourg, au Liechtenstein, à Jersey, en France et en Angleterre.
Entre 2004 et 2010 ,700 millions sur un total de un milliard de dollars dissimulés dans des banques helvétiques,ont été rendus à la République Fédérale du Nigéria.
Dans l’accord secret,il est clairement mentionné que les avocats,Me Enrico Monfrini (avocat à Genève de l’Etat nigérian, qui a vécu au Gabon et en Côte d’Ivoire)et Me Christian Lüscher, toucheront respectivement des commissions de 4% et 2.8% du total des fonds rapatriés.
Des honoraires dépassant les 70 millions de dollars, soit environ 7% des fonds restitués.
Une convention de l’ONU de 2003 sur la rétrocession de fonds issus de la corruption indique que les Etats qui conduisent les investigations peuvent garder une part « raisonnable », estimée à environ 2%,pour couvrir leurs frais.
L’accord précise aussi que ces honoraires seront calculés sur « tous les montants rapatriés ou transférés au Nigeria, qu’ils soient versés sur le compte de l’Etat nigérian auprès de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) à Bâle, ou qu’ils soient alloués, en liquide ou sous toute autre forme, au bénéfice du Nigeria ou de son peuple ».
Piqûre de rappel …Le 17 septembre 1956, Kwame Nkrumah est convoqué par le gouverneur général, sir Charles Arden-Clarke, qui lui tend un télégramme de Londres « annonçant » la date de l'indépendance. « Quand j'arrivai au 5ième paragraphe, des larmes de joie que j'avais du mal à cacher m'empêchèrent de lire le reste du document ...» affirmera t-il.Le 6 mars 1957, la Gold Coast devient le 1er pays d'Afrique subsaharienne à s'affranchir du joug colonial,devenant le Ghana en hommage à l'empire du Ghana,et,accède au statut de membre indépendant au sein du Commonwealth. Les cérémonies officielles se déroulent en présence de Habib Bourguiba ,Martin Luther King qui avouera avoir pleuré de joie aux paroles de Nkrumah,1er ministre britannique, le vice-président américain, Richard Nixon, qui mène une nombreuse délégation d'Africains-Américains, des représentants du Canada, d'Australie, d'Inde, du Pakistan, de Chine, et les gouverneurs de nombreux pays africains sous domination anglaise ou française….
Piqûre de rappel...Le 16 septembre 1925 naît à Itta Bena, dans le Mississippi aux États-Unis ,Blues. Boy. King , de son vrai nom Riley B. King.
Considéré comme l'un des meilleurs musiciens de blues,il est, avec Albert King et Freddie King, un des trois kings de la guitare blues.
Il enregistre ses premières chansons en 1949, à Los Angeles, pour RPM Records. La plupart de ces premiers enregistrements sont produits par Sam Phillips, qui créera plus tard le label Sun.
Dans les années 1950, B. B. King devient un des plus importants acteurs de la musique rhythm and blues, avec des succès comme "You Know I Love You, Woke Up This Morning, Please Love Me, When My Heart Beats like a Hammer, Whole Lotta Loving, You Upset Me Baby, Every Day I Have the Blues, Sneakin' Around, Ten Long Years, Bad Luck, Sweet Little Angel, Sweet sixteen, Three O'Clock Blues et Please Accept My Love."
En 1962, il signe avec ABC-Paramount Records.
En novembre 1964, il enregistre son album « live » le plus connu Live At the Regal, au Regal Theater de Chicago (Illinois).
B. B. King trouve le succès hors du monde du blues avec le titre "The Thrill Is Gone", en 1969. Il est également reconnu par le monde de la musique rock en assurant la première partie des Rolling Stones, pendant leur tournée américaine de la même année.
De 1951 à 1985, B. B. King est apparu 74 fois dans les classements R&B du Billboard.
En 1988, il touche une nouvelle génération grâce au titre "When Love Comes To Town", avec le groupe U2, sur leur album Rattle and Hum.
En 2000, B. B. King enregistre avec Eric Clapton l'album Riding With the King.
B. B. King a su créer son propre son grâce à un toucher inimitable, semblant donner une réelle personnalité à sa guitare.
Son style a influencé de nombreux bluesmen de la génération suivante, comme Eric Clapton,Mike Bloomfield et Duane Allman.
Il a obtenu plusieurs Grammy Award du Meilleur disque de Blues traditionnel, ainsi qu'une "Presidential Medal of The Arts" de la main du président George H. W. Bush en 1990.
En 2003, Rolling Stone l'a classé 3e meilleur guitariste de tous les temps.
Le 29 mars 2006 ,âgé de 80 ans, B. B. King entame sa tournée européenne d'adieux par un concert à la Hallam Arena (Sheffield, Royaume Uni) , accompagné de Gary Moore, avec qui il a déjà organisé des tournées et notamment enregistré "Since I Met You Baby" .
Le volet britannique de cette tournée s'achève avec un concert le 4 avril à l'Arena de Wembley.
En juillet, il revient sur le continent européen faire ses adieux à la Suisse, en jouant deux fois (2 et 3 juillet) à l'occasion de la 40e édition du Montreux Jazz Festival, ainsi qu'à Zurich, le 14 juillet, au Blues at Sunset.
Lors du festival de Montreux, il se produit sur la scène de l'auditorium Stravinski en compagnie de Joe Sample , Randy Crawford, David Sanborn, Gladys Knight, Lella James, Earl Thomas, Stanley Clarke, John McLaughlin, Barbara Hendricks et George Duke .
La tournée européenne prend fin le 19 septembre au Luxembourg (D'Coque).
De novembre à décembre 2006, B. B. King donne six concerts au Brésil.
À l'occasion d'une conférence de presse, le 29 novembre à São Paulo, un journaliste lui demande si c'est sa dernière tournée d'adieux.
Sa réponse : «Un de mes acteurs préférés est écossais, il s'appelle Sean Connery.La plupart d'entre vous le connaissent dans son rôle de James Bond, 007. Un de ses films s'appelle Never Say Never Again ».
Âgé de 83 ans, B.B. King se produit le 22 juillet 2009 à Paris, au Palais des Congrès, avant de livrer un concert à Cognac le lendemain, dans le cadre du festival Blues Passions.
Il est honoré par la municipalité qui le fait «citoyen d'honneur » de la ville,et,donne son nom à une rue. Sa première participation au festival datait de 1995.
Le 27 mai 2010, B.B. King se produit à Rabat (Maroc) dans le cadre du Festival Mawazine.
Le 26 juin 2010, il participe au Crossroads Guitar Festival 2010 à Chicago organisé par Eric Clapton avec de nombreux autres artistes.
En octobre 2014, il a un malaise lors d'un concert pour cause d'épuisement et de déshydratation ,entraînant l'annulation de sa tournée. B. B. King était diabétique.
Il meurt le jeudi 14 mai 2015 à Las Vegas à l'âge de 89 ans.
Il semblerait selon le Los Angeles Times qu'il avait été hospitalisé en avril 2015 pour déshydratation.
Le 26 mai 2015, une enquête est ouverte pour homicide à la demande de ses deux filles , Karen Williams et Patty King, qui pensent qu'il a été empoisonné en lui administrant "des substances étrangères" , et donc pas mort des suites de son diabète de type II.
Elles accusent dans un communiqué son manager, Laverne Toney, et son assistant personnel.
Le corps de la légende du blues est autopsié .
Le rapport du médecin légiste de l'État du Nevada ,John Fudenberg,est formel: "A ce stade, nous pouvons dire en toute confiance que M. King est mort de causes naturelles".
Piqûre de rappel …Le 15 septembre 1960, le 1er Ministre du Congo Patrice Lumumba réagit au lendemain du putsch :«Le Colonel Mobutu a été corrompu par les impérialistes pour jouer un coup d'État contre le Gouvernement légal et populaire. Peuple, vous êtes les témoins oculaires de ces manœuvres tendant à faire retomber le Congo, terre de nos ancêtres, sous la domination d'une organisation internationale».Patrice Lumumba est mis en résidence surveillée, entouré d’une double ceinture de soldats de l’O.N.U et de l'Armée Nationale Congolaise….
Le 30 juin 1960,le 1er ministre Patrice-Emery Lumumba prononce un discours mémorable lors de la cérémonie de l'indépendance du Congo :
"Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,Je vous salue au nom du
gouvernement congolais.
A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de
faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez.
A vous tous, mes amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de
faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à
leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans
l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal. Nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une
lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. C’est une lutte qui fut
de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui
nous était imposé par la force.
Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop
fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire.Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger
à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi
et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « Tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « Vous » honorable était réservé aux seuls blancs !Nous avons
connu nos terres spoliées au nom de textes prétendument légaux, qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort.Nous avons connu que la loi n’était jamais la même, selon qu’il s’agissait
d’un blanc ou d’un noir, accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou, croyances religieuses :
exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même. Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes
croulantes pour les noirs ; qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits « européens » ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches au
pied du blanc dans sa cabine de luxe.
Qui oubliera, enfin, les fusillades où périrent tant de nos frères, ou les cachots
où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation!Ensemble mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle
lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur.Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de
son travail.Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière.Nous
allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.Et
pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous
accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et qu’elle ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit.
Ainsi, le Congo nouveau que mon gouvernement va créer sera un pays riche, libre et
prospère. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice
pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. l’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain. Notre gouvernement fort -national-
populaire, sera le salut de ce pays.J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants de se mettre résolument au travail, en vue de créer une économie nationale prospère qui
consacrera notre indépendance économique.
Hommage aux combattants de la liberté nationale !
Vive l’indépendance et l’unité africaine !
Vive le Congo indépendant et souverain ! "
Piqûre de rappel...Le 13 septembre 1958 est assassiné par des soldats français Ruben Um Nyobè, nationaliste africain,secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun, dans la forêt de Sanaga Maritime,au Cameroun.
La patrouille française le traquait depuis des mois.
Le 18 Avril 1955,le domicile du Mpodol (porte parole) est attaqué par la police. Sa femme et une vingtaine de ses partisans sont pris à partie.
Ruben Um Nyobé se réfugie à Boumyebel, son village natal.
Parralèllement, l'église catholique fait lire dans toutes les églises une lettre contre l'UPC :
« Nous mettons les chrétiens en garde contre les tendances actuelles du parti politique connu sous le nom de l'Union des Populations du Cameroun, en raison non pas de la cause de l'indépendance qu'il défend, mais de l'esprit qui l'anime ».
Aussitôt des incidents éclatent entre les indépendantistes de l'UPC et les partisans du docteur Louis Paul Ajoulat, médécin français, leader du Bloc Démocratique Camerounais (BDC) parti d'obédience catholique et anti-intépendantiste.
Le 22 Mai 1955, les autorités interdisent une réunion de l'UPC à Mbanga. Les militants passent outre l'interdiction. Les forces de l'ordre chargent. La situation s'envenime et les émeutes gagnent tout le Sud Cameroun, notamment Douala.
Le 26 Mai, le Gouverneur Roland Pré qui a fait venir les forces françaises stationnées au Congo, mate l'insurrection à Douala.
Il y a des dizaines de morts et de blessés.617 militants de l'UPC sont officiellement arrêtés.
Le 13 Juillet, l'UPC et toutes ses organisations annexes sont interdites.
Le 29 Avril 1956, à travers une loi dite « Loi Cadre », la France définit un nouveau cadre juridique à travers lequel l'évolution de ses colonies d'Afrique est envisagée.
La loi prévoit que le Cameroun deviendra tout de suite un Etat sous tutelle avec un gouvernement à compétence locale et la possibilité d'évoluer à long terme vers un Etat souverain.
Des élections doivent mettre en place une Assemblée locale.
Le parti majoritaire à l'Assemblée aura la possibilité de former un gouvernement local dont le Premier Ministre sera nommé par le Haut Commissaire de la république française au Cameroun.
Pour y participer , Um Nyobé réclame la levée de l'interdiction de son parti et l'amnistie pour faits et délits politiques commis avant Mai et en Mai 1955.
La réhabilitation de l'UPC et l'aministie sont refusées par les autorités françaises.
Um Nyobé ironise alors sur la « loi Cadre » en la traitant de « loi des fers » (allusion faite à M. Gaston Deferre, initiateur de la loi Cadre).
Face à une situation tendue, l'admnistration coloniale annonce finalement en Août 1956, son intention d'amnistier les personnes mêlées aux évènements de Mai 1955.
Mais les faits reprochés à Um Nyobé sont antérieurs à cette date et il n'est donc pas concerné par l'amnistie.
Par ailleurs, l'amnistie prévue n'annulant pas l'interdiction du parti, l'UPC ne pourra présenter de candidats aux élections prévues par la loi-cadre dont la date est fixée au 8 Novembre.
Après de nombreuses tractations, la date des élections est repoussée au 23 Décembre et l'amnistie est décidée le 11 Décembre, après la date de dépôt de candidature, douze jours avant les élections.
Il apparaît clairement, que la France ne souhaite pas la participation de l'UPC à ces élections, même dans le contexte de la loi Cadre.
Ruben Um Nyobe est né en 1913 à Song Peck près de Boumyebel et fait ses études dans des écoles locales tenues par des missionnaires presbytériens.
Il est renvoyé de cette école, l'année où il doit obtenir son diplôme de fin d'études, accusé d'être toujours prompt à prendre la tête des mouvements de revendication et de protestation.
Il obtient néanmoins son diplôme de fin d'études, en temps que candidat libre.
En 1935, il est admis au concours des commis des services civils et financiers. Passionné du droit,il s'intéresse à l'injustice faite à son peuple soumis au système de l'indigénat.
Une loi qui distingue les indigènes (camerounais) considérés comme des sujets, des français considérés comme des citoyens.
La loi ne laisse aucune possibilité d'expression pour la lutte politique ou pour la défense des droits des travailleurs aux indigènes.
La participation de nombreux indigènes à la lutte de libération de la France après 1940 contre les allemands va permettre à la France libre du général de Gaule d'alléger quelque peu les rigueurs des lois sur l'indigénat.
En 1944, sous la pression des évènements, la France reconnaît aux travailleurs camerounais le droit de syndiquer.
En 1945, soutenu par la Confédération Générale des Travailleurs (CGT), syndicat français proche du parti communiste, Um Nyobé participe à la création de l'Union des Syndicats Confédérés du Cameroun (USCC) dont il devient le sécrétaire général adjoint.
Il se consacre à la création d'une multitude de syndicats fédérés en unions syndicales régionales puissantes puis met en place, le Cercle d'Etudes Sociales et Syndicales pour la formation au syndicalisme, où des spécialistes analysent et étudient le système d'exploitation économique et politique du régime colonial.
Um Nyobé pense que le salut passe par l'indépendance.
En 1946, la France autorise les activités politiques au Cameroun. Le 10 Avril 1948, Um Nyobé et d'autres patriotes créent l'Union des Populations du Cameroun (U.P.C).
Pour faciliter la reconnaissance du parti, ses fondateurs syndicalistes décident d'un commun accord de ne pas faire figurer leurs noms sur la liste officielle des membres fondateurs.
Ils n'apparaîtront qu'une fois le parti reconnu.
Après de longues tergiversations des autorités coloniales, le partie est reconnu le 9 Juin 1948. Aussitôt, Um Nyobé se dévoile et apparaît le 17 Juin à Abidjan comme le représentant officiel de l'UPC au Congrès du Rassemblement Démocratique Africain. Dans les faits,c'est en 1950 qu'il devient officiellement Sécrétaire général du parti à l'issue du premier congrès.
A partir de cette date, Um Nyobé va se consacrer exclusivement à la politique et abandonner son poste de secrétaire de l'USCC à son ami Jacques Ngom.
Figure emblématique de la lutte pour l’indépendance,il est officiellement proclamé Héros national par l’assemblée nationale du Cameroun le 27 juin 1991.
L’écrivain Mongo Beti le désigne comme « l’homme qui va donner une âme à son pays »
Piqûre de rappel …Le 12 septembre 1977 meurt en détention Stephen Bantu Biko, "officiellement" des suites d'une grève de la faim.
Figure de la lutte contre l’apartheid.il est arrêté le 18 août 1977, emmené à Port Elizabeth où il est torturé, puis transféré à Pretoria, Transvaal, le 11 septembre 1977.
Ses conditions de détention et son décès brutal déclenchent des protestations internationales amenant le conseil de sécurité a voter des Résolutions (417 (31 octobre 1977) et 418 (4 novembre 1977), qui impose un embargo sur les ventes d'armes à destination de l'Afrique du Sud.
La police finira par confesser son meurtre à la Commission vérité et réconciliation à la fin des années 1990.
Le 7 octobre 2003,près de 10 ans après l'avènement d'un régime multiracial en Afrique du Sud, la justice renonce à poursuivre les 5 policiers pour manque de preuves et absence de témoins....
Stephen Biko est né le 18 décembre 1946 à King William's Town, en Afrique du Sud, dans la province du Cap oriental.
Il a été expulsé de son lycée pour son activisme et s'est ensuite inscrit au St. Francis College dans la région de Mariannhill dans le KwaZulu-Natal.
Diplômé en 1966,il poursuit à la faculté de médecine de l'Université du Natal, où il est actif au sein de l'Union nationale des étudiants sud-africains, une organisation multiraciale prônant l'amélioration des citoyens noirs.
En 1968, il cofonde l'Organisation des étudiants sud-africains, une organisation d'étudiants noirs axée sur la résistance à l'apartheid, puis dirige le nouveau mouvement de la conscience noire.
En 1972, il est expulsé de l'université en raison de son activisme politique,et,met en place avec d’autres un autre groupe d'activistes noirs, « la Black People's Convention », dont il devient le leader.
En 1973, il est banni par le régime d'apartheid qui lui interdit notamment d'écrire ou de parler publiquement.
À la fin des années 70, il est arrêté quatre fois et détenu plusieurs mois.
Piqûre de rappel...Le 9 septembre 1990,Samuel Kanyon Doe est exécuté.Le supplice infligé au président libérien connu pour sa cruauté reste gravé dans les mémoires.
La lente torture et les mutilations qu’il subit sont filmées en même temps qu’elles se déroulent sous le regard du rebelle Prince Yormie Johnson.
En début d'après-midi après des tirs nourris qui ont fait 78 morts,essentiellement du côté du pouvoir,ses hommes ont capturé Samuel Doe dans le bureau du commandant en chef de l’Ecomog qui n’a rien pu faire.
Ils le déshabillent, lui arrachent les gris-gris qu’il porte en travers de la poitrine, l’humilient de toutes les manières. Un rebelle lui brise les deux jambes avec deux rafales de sa Kalachnikov.
Celui qu'on surnomme le « docteur » est emmené en voiture. au camp militaire de Bushrod Island, près du village de Caldwell à moins de 10 km de Monrovia.
S'en suit un interrogatoire sanglant.
Un rebelle lui coupe les deux oreilles.à la machette,un autre lui balafre le visage,ses doigts sont brisés, ses parties génitales broyées. Il avoue tout : sa fortune, l’adresse de ses banques, la cachette de certains de ses proches.
Le 10 septembre, son corps mutilé, est promené dans une brouette à travers Monrovia.
Dans l’après-midi, il est exposé dans la cour du petit hôpital, Island Clinic,sans "oreilles,sexe,doigts", les jambes brisées. Il y restera plusieurs jours.
On a pris soin de lui injecter du formol pour retarder la décomposition.
Samuel Doe avait sauvagement tué et fait tuer ceux qu’il avait renversé en 1980,et,avait fait mutiler ses adversaires avant d'exposer leur cadavre.
Piqûre de rappel....Le 7 septembre 1997 meurt le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga à Rabat au Maroc où il vît en exil depuis quatre mois suite à la prise du pouvoir en mai 1997 des troupes de Mzee Laurent-Désiré Kabila,entrées à Kinshasa .
C’est au cimetière européen de Rabat,en toute discrétion,sans le faste qu’on lui connaissait qu’est enterré celui « appelé » aussi le Guide éclairé, le Timonier, le Pacificateur, le Léopard du Zaïre, l’Aigle de Kawele…aux plus belles heures de ses 32 ans de règne.
Quelques années plus tôt,le vent du multipartisme soufflait.
24 avril 1990,il s'adresse au peuple:
"A dater de ce jour, tirant les enseignements de la consultation populaire à laquelle ont pris part plus d'un million de zaïroises et de zaïrois, et d'où sont sortis 6.128 mémorandums, j'annonce solennellement au peuple zaïrois.L'introduction du multipartisme à trois au Zaïre, l'abolition de l'institutionnalisation du Mouvement Populaire de la Révolution avec comme conséquences : la suppression de son rôle dirigeant, la séparation nette entre le parti et l’État, la réhabilitation des 3 pouvoirs traditionnels (législatif,exécutif,judiciaire),la dépolitisation de la fonction publique, de la territoriale, des forces armées, de la gendarmerie, de la Garde civile et des services de sécurité, l'instauration d'un pluralisme syndical...Voilà le nouveau visage du Zaïre, voilà le Zaïre de la Troisième République qui prend naissance aujourd'hui, et que nous voulons grand et prospère..."
Le 6 janvier 1991 à Nsele près de Kinshasa, dans son domaine présidentiel, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga propose la constitution d'urgence d'un gouvernement de transition élargi ,un gouvernement d'union nationale.
Une décision suivie le 18 janvier 1991 de la reconnaissance des partis qui remplissent les critères définis par la cour suprême de la République. Ces derniers ne doivent pas afficher un caractère tribal ni religieux,et, ils sont au nombre de 19 à être agréés.
14 février1991, Mobutu consulte les partis politiques pour choisir lui-même le formateur du gouvernement d'union nationale.
6 mars 1991, par l'ordonnance 91-010, Mobutu institue la conférence constitutionnelle dont la mission est de déterminer les options fondamentales sur l'organisation politique de la IIIème République ainsi que l'élaboration d'un projet de constitution à soumettre au référendum. Le rapport de cette conférence constitutionnelle d'une durée d'un mois aurait permis au président, de convoquer une conférence nationale.L'opposition insistait sur le caractère souverain de cette conférence nationale.
Rappelons que ce domaine présidentiel a servi de cadre à ce que l'on nomme le manifeste de la N'sele (ou de la Nsélé).Il s'agit de la charte, promulguée le 20 mai 1967 par Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga créant le Mouvement populaire de la Révolution, parti unique de la République démocratique du Congo.
Le 4 octobre 1974 aux Nations-Unies,il s’indigne contre l’appellation « pays en voie de développement ou Tiers monde » : « On ne peut non plus justifier l’appellation de « tiers-monde » sous l’angle géographique ni sous l’angle des populations, car le tiers-Monde ne constitue pas le 1/3 de l’humanité mais plutôt les 2/3, le terme de ‘’tiers-Monde’’ s’accompagne d’une idée de mépris.Peut-on appeler‘’Pays Développés’’, des pays qui possèdent un nombre impressionnant de voitures, qui construisent des milliers de kilomètres d’autoroutes, qui polluent les eaux, les mers et l’air ? Faut-il appeler ‘’Pays Sous-Développés’’, ceux dont les habitants sont pauvres, certes, mais équilibrés ? Où l’on compte moins de cas de suicides ? Où il y a moins de meurtres, et moins de déséquilibrés et de sadiques ? Je vous avoue que je n’ai jamais considéré le Zaïre, mon pays, comme sous-développé »