« Toute difficulté offre une chance de se surpasser. »
Edward Kennedy «Duke» Ellington (1899-1974)
Piqûre de rappel....Le 24 mai 1974 meurt à 75 ans Edward Kennedy «Duke» Ellington,Compositeur afro-américain de jazz et de musique classique, pianiste,chef d'orchestre,l'un des compositeurs américains les plus prolifiques du XXe siècle.
L'un des personnages les plus influents du jazz,l'une des personnalités noires américaines les plus célèbres du XXe siècle qui a enregistré pour un grand nombre de maisons de disques américaines et a joué dans plusieurs films.
Avec son orchestre, il a fait des tournées régulières aux États-Unis et en Europe depuis la création de l'orchestre en 1923 jusqu'à sa mort.
Il naît le 29 avril 1899 et s’intéresse au baseball plus qu'à la musique débutée à l’âge de sept ans suite à un fâcheux incident impliquant une batte de baseball et son visage.
Un accident qui a conduit sa mère, Daisy Kennedy, à l’inscrire à des leçons de piano.
Comme il le raconte dans l’une de ses biographies, il se souvient avoir manqué plus de cours de musique qu’il n’en prenait, trop excité à l’idée d’aller jouer avec ses amis de l’autre côté de la rue.
Parfois, raconte-t-il, le président Theodore Roosevelt, sur son cheval, venait les regarder jouer, seul, sans aucun garde du corps.
C'est le premier Afro-Américain à apparaître seul sur une pièce de monnaie à son effigie aux États-Unis.
« J'aime les Nègres marrons, mais aussi tous les insurgés, rebelles, mutins, résistants et abolitionnistes de toutes les époques et de toutes les causes.... »
Christiane Taubira
Piqûre de rappel...Le 21 mai 2001,le gouvernement français promulgue la loi n 2001-434 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.
Cette loi, inspirée par la députée guyanaise.
Christiane Taubira, énonce dans son Article 1er : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité».
Loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité
La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité.
Article 2
Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l'esclavage sera encouragée et favorisée.
Article 3
Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l'océan Indien et de l'esclavage comme crime contre l'humanité sera introduite auprès du Conseil de l'Europe, des organisations internationales et de l'Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d'une date commune au plan international pour commémorer l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d'outre-mer.
Article 4
A modifié les dispositions suivantes :
Modifie Loi n°83-550 du 30 juin 1983 - art. unique (V)
Article 5
A modifié les dispositions suivantes :
Modifie Loi n°1881-07-29 du 29 juillet 1881 - art. 48-1 (M)
Jacques Chirac
Par le Président de la République :
Le Premier ministre,
Lionel Jospin
La garde des sceaux, ministre de la justice,
Marylise Lebranchu
Le ministre de l'intérieur,
Daniel Vaillant
Le ministre de l'éducation nationale,
Jack Lang
Le ministre des affaires étrangères,
Hubert Védrine
La ministre de la culture
et de la communication,
Catherine Tasca
Le ministre de la recherche,
Roger-Gérard Schwartzenberg
Le ministre délégué
chargé des affaires européennes,
Pierre Moscovici
Le secrétaire d'Etat à l'outre-mer,
Christian Paul
Travaux préparatoires : loi n° 2001-434.
Assemblée nationale :
Propositions de loi n°s 792, 1050, 1297 et 1302 ;
Rapport de Mme Christiane Taubira-Delannon, au nom de la commission des lois, n° 1378 ;
Discussion et adoption le 18 février 1999.
Sénat :
Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, n° 234 (1998-1999) ;
Rapport de M. Jean-Pierre Schosteck, au nom de la commission des lois, n° 262 (1999-2000) ;
Discussion et adoption le 23 mars 2000.
Assemblée nationale :
Proposition de loi, modifiée par le Sénat, n° 2277 ;
Rapport de Mme Christiane Taubira-Delannon, au nom de la commission des lois, n° 2320 ;
Discussion et adoption le 6 avril 2000.
Sénat :
Proposition de loi, adoptée avec modifications par l'Assemblée nationale en deuxième lecture ;
Rapport de M. Jean-Pierre Schosteck, au nom de la commission des lois, n° 165 (2000-2001) ;
Discussion et adoption le 10 mai 2001.
« C’est pour chasser ce cauchemar de
démembrement de notre nation, que je vous convie, filles et fils du grand
Congo démocratique, à une résistance encore plus active et à une lutte, sans merci, contre nos ennemis, jusqu’au jour où nous recouvrerons totalement l’intégrité territoriale, l’indépendance nationale, et la souveraineté... »
Laurent-Désiré Kabila (1939-2001)
Piqûre de rappel....Le 17 mai 1997,l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo entrent à Kinshasa désertée la veille par le maréchal Mobutu,après près de 32 ans de pouvoir.
Laurent-Désiré Kabila qui se trouve à Lubumbashi,se déclare président de la République démocratique du Congo qui remplace le Zaïre.
Le vendredi 16 mai 1997,le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, le Pr Tryphon Kin-Kiey Mulumba, faisait état de l’échec des négociations d’Outenika , du nom d’un navire de guerre de l’Afrique du Sud qui abritait les discussions, entre le maréchal Mobutu et Laurent-Désiré Kabila pour mettre fin à la guerre,sous l'égide de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela .
Le 16 mai 1997 : Mobutu s’envole en exil au Maroc où il meurt le 7 septembre 1997 à 70 ans.
20 mai 1997 : Médecins sans frontières accuse l’AFDL d’avoir exterminé quelque 190 000 réfugiés rwandais disparus.
23 mai 1997 : Etienne Tshisekedi refuse de reconnaître le gouvernement formé la veille par Kabila qui s’est réservé le portefeuille de la Défense.
26 mai 1997 : L’AFDL «suspend» les activités politiques des partis dans tout le pays.
28 mai 1997 : l'AFDL promulgue son troisième «décret-loi constitutionnel du 27 mai 1997 relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir en République démocratique du Congo».
Il abroge les dispositions constitutionnelles antérieures jusqu'à l'adoption d'une « Constitution de la transition par l'Assemblée constituante».
En attendant, le président Laurent-Désiré Kabila gère l'exécutif et les forces armées.
La formation d'une Assemblée constituante est programmée pour le 30 juin 1998,et, des élections législatives et présidentielle pour avril 1999.
27 juin 1997 : Au moins une quarantaine d’habitants d’Uvira au Sud-Kivu tombent dans la répression d’une manifestation provoquée par l’exécution d’une dizaine de personnes la veille et imputée à l’AFDL.
L’un des quatre membres fondateurs de l’AFDL, le général Anselme Masasu Ningaba,demande en vain la création d’une commission d’enquête.
29 mai 1997 : Kabila est assermenté comme président de la République.
27 juin 1997 : Pour avoir voulu poursuivre leurs activités politiques, Etienne Tshisekedi est interpellé et Joseph Olengakoy, le président des Forces novatrices pour l’union sacrée (Fonus), est arrêté.
9 juillet 1997 : Paul Kagame, vice-président et ministre de la Défense du Rwanda, reconnaît la participation des troupes de Kigali dans la rébellion congolaise.
27 juillet 1998 : Laurent-Désiré Kabila annonce qu’il met fin « à la présence des militaires rwandais qui nous ont assisté pendant la période de libération» du Congo.
7-8 septembre 1998 : Un sommet des pays impliqués dans la guerre du Congo réunit à Victoria Falls (Zimbabwe) les chefs d’Etat de RDC, d’Angola, de Namibie et du Zimbabwe d’une part, du Rwanda et de l’Ouganda de l’autre, sous l’égide de l’organisation de l’unité africaine (OUA) et de la Zambie dont le président Frederick Chiluba fait office de médiateur.
Les rebelles congolais refusent le cessez-le-feu.
13-14 septembre 1998 : Le sommet annuel de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) déclare légitimes les interventions militaires au Congo du Zimbabwe, de l’Angola et de la Namibie, «invités» par le régime Kabila.
Toutefois, la SADC ne condamne pas l’implication du Rwanda et de l’Ouganda aux côtés des rebelles congolais dont Laurent-Désiré Kabila persiste à nier l’existence.
26-27 octobre 1998 : Sous la houlette du président zambien Frederick Chiluba, les ministres de onze pays africains adoptent le principe d’un cessez-le-feu à Lusaka.
6 novembre 1998 : Le Rwanda reconnaît son implication militaire en RDC aux côtés des rebelles.
13 novembre 1998 : L’Ouganda reconnaît que ses troupes soutiennent les rebelles en RDC.
17 décembre 1998 : L’OUA obtient que les rebelles congolais acceptent le principe d’un cessez-le-feu en échange de leur participation à des négociations qui vaudraient reconnaissance de leur existence par Laurent-Désiré Kabila.
18 avril 1999 : Laurent-Désiré Kabila et le président ougandais, Yoweri Museveni, signent à Syrte (Libye) un projet d’accord prévoyant un cessez-le-feu et le « retrait des forces étrangères ».
10 juillet 1999 : La République démocratique du Congo, représentée par le régime Kabila, et ses alliés (Zimbabwe, Angola, Namibie) signent un accord de cessez-le-feu avec leurs adversaires, le Rwanda et l’Ouganda, à Lusaka, lors d’un sommet auquel participe le Burundi, non signataire de l’accord puisqu’il ne reconnaît pas la présence de troupes au Congo.
L’accord prévoit le retrait des troupes étrangères du Congo, le démantèlement des groupes armés non congolais (rebelles rwandais, burundais, ougandais et angolais) et la tenue d’un Dialogue intercongolais (DIC).
Il prévoit aussi la création d’une commission militaire composée de deux représentants de chaque partie sous l’autorité d’un médiateur nommé par l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
30 novembre 1999 : La résolution 1279 du Conseil de sécurité autorise le déploiement d’une Mission des Nations unies pour le Congo (Monuc) organisée autour de trois phases :
1) observer le retrait des troupes étrangères de la ligne de front ;
2) vérifier le retrait des troupes étrangères ;
3) Désarmement volontaire, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réintégration (DDRRR) des groupes armés non congolais.
24 février 2000 : La résolution 1291 du Conseil de sécurité autorise le renforcement de la Monuc jusqu’à 5 537 militaires dont 500 observateurs.
Mars 2000 : Le général de division sénégalais Mountaga Diallo est nommé commandant des forces de la Monuc.
28 décembre 2000 : L’Onu demande au Rwanda et à l’Ouganda de retirer leurs troupes de RDC.
« Je me rappelle, quand j’étais à l’école primaire, des gens me disaient que je ne pouvais pas courir et devenir un champion. Il y a toujours des gens pour vous dire que vous ne pourrez pas y arriver, et ces gens là doivent être ignorés. »
John Ngugi
Champion olympique du 5000m en 1988 et 5 fois champion du monde de cross
Piqûre de rappel....Le 15 mai 2011 meurt à 24 ans Samuel Kamau Wanjiru,médaillé d'or du marathon aux Jeux olympiques d'été de 2008, à Pékin.
Il a établi un nouveau record olympique.
Âgé de 21 ans, il devient le plus jeune athlète à remporter l'épreuve du marathon depuis 1932 et le premier Kényan à gagner l'or olympique sur cette distance.
Wanjiru est le plus jeune coureur à avoir été couronné dans quatre marathons majeurs (Pékin 2008, Londres 2009 et Chicago 2009, 2010).
Il meurt à l'hôpital suite à une chute du balcon de son appartement, au premier étage,à Nyahururu,nourrissant de nombreuses interrogations.
« La plus grande victoire de l'existence ne consiste pas à ne jamais tomber,mais à se relever après chaque chute »
Nelson Rolihlahla Mandela
(1918-2013)
Piqûre de rappel....Le 10 mai 1994, Nelson Mandela âgé de 76 ans est intronisé président de la République d'Afrique du Sud, en présence de la plupart des dirigeants de la planète.
Après un siècle de ségrégation raciale,devant 60000 personnes, le 1er Président noir déclare :
« Le temps est venu de panser nos blessures.Le moment est venu de réduire les abîmes qui nous séparent...»
Intégralité du discours de Nelson Mandela, le 10 mai 1994 :
« Majestés, Altesses, invités distingués,
camarades et amis,
Aujourd'hui, nous tous, par notre présence ici et par nos célébrations dans d'autres régions de notre pays et du monde,
nous conférons gloire et espoir à une liberté tout juste née.
De l'expérience d'un désastre humain inouï qui a duré beaucoup trop longtemps, doit naître une société dont toute l'humanité sera fière.
Nos actions quotidiennes, en tant que simples Sud-Africains, doivent susciter une réalité sud-africaine concrète qui renforcera la foi de l'humanité en la justice, confirmera sa confiance en la noblesse de l'âme humaine et maintiendra tous nos espoirs envers une vie glorieuse pour tous.
Tout ceci, nous le devons tant à nous-mêmes qu'aux peuples du monde qui sont si bien représentés ici, aujourd'hui.
Je n'hésite pas à dire à mes compatriotes que chacun d'entre nous est aussi intimement attaché à la terre de ce beau pays que le sont les célèbres jacarandas de Pretoria et les mimosas du bushveld.
Chaque fois que l'un d'entre nous touche le sol de ce pays, nous ressentons un sentiment de renouveau personnel. L'humeur nationale change avec les saisons.
Nous sommes mus par un sentiment de joie et d'euphorie lorsque l'herbe verdit et que les fleurs s'épanouissent.
Cette unité spirituelle et physique que nous partageons tous avec cette patrie commune explique l'intensité de la douleur que nous avons tous portée dans nos cœurs lorsque nous avons vu notre pays se déchirer dans un conflit terrible, et lorsque nous l'avons vu rejeté, proscrit et isolé par les peuples du monde, précisément parce qu'il était devenu la base universelle de l'idéologie et de la pratique pernicieuse du racisme et de l'oppression raciale.
Nous, le peuple d'Afrique du Sud, nous sentons profondément satisfaits que l'humanité nous ait repris en son sein, et que le privilège rare d'être l'hôte des nations du monde sur notre propre terre nous ait été accordé, à nous qui étions hors-la-loi il n'y a pas si longtemps.
Nous remercions tous nos distingués invités internationaux d'être venus prendre possession avec le peuple de notre pays de ce qui est, après tout, une victoire commune pour la justice, la paix, la dignité humaine.
Nous sommes sûrs que vous continuerez à être à nos côtés lorsque nous aborderons les défis de la construction de la paix, de la prospérité, de la démocratie, et que nous nous attaquerons au sexisme et au racisme.
Nous apprécions infiniment le rôle qu'ont joué les masses de nos concitoyens et leurs dirigeants politiques, démocratiques, religieux, féminins, jeunes, économiques, traditionnels et autres pour parvenir à cette conclusion. Et parmi eux se trouve notamment mon second vice-président, l'honorable Frederik Willem De Klerk.
Nous aimerions également rendre hommage à nos forces de sécurité, tous grades confondus, pour le rôle distingué qu'elles ont joué en protégeant nos premières élections démocratiques et la transition vers la démocratie des forces sanguinaires qui refusent toujours de voir la Lumière.
Le temps est venu de panser nos blessures.
Le moment est venu de réduire les abîmes qui nous séparent.
Le temps de la construction approche.
Nous avons enfin accompli notre émancipation politique. Nous nous engageons à libérer tout notre peuple de l'état permanent d'esclavage à la pauvreté, à la privation, à la souffrance, à la discrimination liée au sexe ou à toute autre discrimination.
Nous avons réussi à franchir le dernier pas vers la liberté dans des conditions de paix relative. Nous nous engageons à construire une paix durable, juste et totale.
Nous avons triomphé dans notre effort pour insuffler l'espoir dans le cœur de millions de nos concitoyens. Nous prenons l'engagement de bâtir une société dans laquelle tous les Sud-Africains, blancs ou noirs, pourront marcher la tête haute sans aucune crainte au fond de leur cœur, assurés de leur droit inaliénable à la dignité humaine - une nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde.
Comme gage de son engagement dans le renouveau de notre pays, le nouveau gouvernement transitoire d'unité nationale examinera, comme cas d'urgence, la question de l'amnistie pour plusieurs catégories de concitoyens qui purgent actuellement des peines d'emprisonnement.
Nous dédions ce jour à tous les héros, hommes et femmes, de ce pays et du reste du monde qui ont sacrifié, de diverses manières, et mis en jeu leur vie afin que nous puissions être libres. Leurs rêves sont devenus réalité. La liberté est leur récompense.
Nous sommes à la fois rendus modestes et exaltés par l'honneur et le privilège que vous, citoyens d'Afrique du Sud nous avez conféré, en tant que premier président d'un gouvernement uni, démocratique, non-racial et non-sexiste, de conduire notre pays hors de la vallée des ténèbres.
Nous comprenons bien qu'il n'y a pas de voie facile vers la liberté. Nous savons bien que nul d'entre nous agissant seul ne peut obtenir la réussite. Nous devons donc agir ensemble en tant que peuple uni, pour la réconciliation nationale, pour la construction de la nation, pour la naissance d'un nouveau monde.
Que la justice soit présente pour tous !
Que la paix soit là pour tous !
Que le travail, le pain, l'eau et le sel soient à la disposition de tous!
Que chacun sache cela, car tant le corps que l'esprit et l'âme ont été libérés pour leur plein épanouissement!
Que jamais, au grand jamais ce beau pays ne subisse l'oppression de l'un par l'autre et ne souffre l'indignité d'être le pestiféré du monde.
Que règne la liberté !
Le soleil ne se couchera jamais sur une réussite humaine si glorieuse.
Dieu bénisse l'Afrique.
Merci. »
« Il faut y aller avec tous les moyens et ne pas ménager le sang noir pour conserver un peu de blanc »Général Georges Robert Nivelle (1858-1924)
Piqûre de rappel...Le 7 mai 1900 est créé le 1er régiment de tirailleurs sénégalais.Le corps des troupes noires dans les rangs de l’Armée française a été créé le 21 Juillet 1857, à Plombières.
Faidherbe fait signer le décret impérial créant le bataillon d'infanterie indigène, sous la dénomination de « Tirailleurs Sénégalais ».
Un second bataillon est créé en 1880,et,dès le 1er Janvier 1885,ils sont réunis sous un même commandement, pour former le «Corps des Tirailleurs Sénégalais» qui devint le 1er Régiment de Tirailleurs sénégalais.
Son drapeau fut attribué par décret du 25 mai 1900.
Environ 161 250 tirailleurs africains et malgaches sont recrutés au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918).
134 000 d’entre eux interviennent sur le front de France et aux Dardanelles (1915), à Verdun ou sur la Somme (1916).
15 000 tirailleurs africains et malgaches sont lancés à l’assaut des crêtes du Chemin des Dames en 1917.
36 000 tirailleurs sont blessés et 29 000 sont tués ou déclarés disparus.
1915 : Les résistances face au recrutement forcé de tirailleurs en Afrique prennent la forme de révoltes ouvertes comme dans le Bélédougou (Mali), dans l’Ouest-Volta (Burkina Faso), ou au nord du Dahomey (Bénin) en 1916.
1918 : L’«Appel à l’Afrique» lancé par le député du Sénégal Blaise Diagne est un véritable succès : 63 000 hommes en Afrique occidentale française (AOF) et 14 000 en Afrique équatoriale française (AEF) sont incorporés dans l’armée française.
En 1919, les troupes coloniales occupent l’Allemagne au sein de l’Armée du Rhin.
Des tirailleurs participent au défilé de la victoire sous l’Arc de triomphe de l’Étoile le 14 juillet 1919.
En 1924, un monument Aux Héros de l’Armée noire est inauguré à Bamako.
Six régiments de tirailleurs sénégalais stationnent sur le territoire métropolitain.
D’autres sont affectés au « maintien de l’ordre » dans les colonies et participent à la guerre du Rif au Maroc en 1925 contre Abd el-Krim.
Seconde Guerre mondiale (1939-1945) : On estime à 179 000 le nombre de tirailleurs mobilisés au 1er juin 1940, dont 40 000 engagés dans les combats en métropole.
Ils participent aussi bien à la campagne de France (10 mai - 25 juin 1940), qu'à l'ensemble des combats menés par la France libre, intervenant notamment au Gabon (1940), à Koufra (1941) et à Bir Hakeim (1942), puis à ceux de la France combattante.
Engagés en Tunisie (1943), en Italie (1943-1944), ils participent à la Libération, débarquant en Provence et combattant jusqu'aux Vosges avec la Ière armée (1944).
Mai–Juin 1940 : Près de 3 000 tirailleurs africains et malgaches faits prisonniers sont exécutés sommairement par la Wehrmacht au motif de la couleur de leur peau.
Du 5 au 7 juin, le 53e régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais est anéanti à Airaines dans la Somme.
Les 18 et 19 juin, près de 200 prisonniers du 25e régiment des tirailleurs sénégalais sont abattus dans la région de Lyon.
Plusieurs révoltes de tirailleurs démobilisés et réclamant le paiement de diverses indemnités, éclatent durant la Seconde Guerre mondiale.
Toutes sont réprimées par l’autorité militaire : en 1940 au camp de Kindia en Guinée et au camp de Dédougou au Burkina Faso ; en 1944 dans les casernes françaises de Versailles, Hyères, Marseille, Sète, Morlaix ; et au camp de Thiaroye au Sénégal.
Les guerres coloniales : Les tirailleurs africains et malgaches participent aux guerres contre les mouvements nationalistes en lutte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à Madagascar, en Indochine, et en Afrique du Nord.
1947 : 18 000 tirailleurs participent aux opérations de répression contre l’insurrection à Madagascar ; 1 900 y périssent.
Officiellement, le nombre de victimes malgaches s’élevait à 89 000, un chiffre toujours discuté.
En 2005, Jacques Chirac déclare : « Il faut évoquer les pages sombres de notre histoire commune et avoir conscience du caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial.
En 1947, le sentiment national montait sur la Grande Île où s’enchaînèrent des événements tragiques. »
Guerre d’Indochine (1947-1954) : 60 000 combattants africains et malgaches sont engagés en Indochine.
2 800 meurent pour la France.
1957-58 : Des tirailleurs participent aux opérations menées contre l’Union des populations du Cameroun (UPC).
Le leader, Ruben Um Nyobé, est traqué et abattu dans le maquis en septembre 1958.
Guerre d’Algérie (1954-1962) : Des combattants africains participent au sein des régiments d'infanterie de marine à la guerre d’Algérie.
1959 : L’article 71 de la loi française des Finances «cristallise» au niveau de 1959 les pensions d’invalidités et les retraites des anciens combattants de son ancien empire colonial.
1960-1964 : Dissolution des dernières unités de tirailleurs sénégalais.
2001 : Suite à une plainte déposée par l’ancien sergent-chef sénégalais Amadou Diop, un arrêt du Conseil d’État condamne la France au motif de discrimination fondée sur la nationalité en matière de pensions.
2003 : Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin s’engage sur la voie d’une décristallisation partielle des pensions des anciens tirailleurs, qui ne seraient toujours pas indexées sur celles de leurs camarades français mais sur le coût de la vie dans leur pays de résidence.
2004 : 120 millions d’euros sont débloqués par le gouvernement français pour revaloriser partiellement les pensions des anciens combattants originaires des anciennes colonies.
Le président Jacques Chirac rend hommage aux tirailleurs de la Seconde Guerre mondiale en faisant chevaliers de la Légion d’honneur une vingtaine de vétérans africains.
2006 : Hamloui Mekachera, ministre délégué aux Anciens Combattants, annonce que les anciens combattants des ex-colonies françaises toucheront, à partir de 2007, les mêmes pensions d’invalidité et retraites de combattant que leurs frères d’armes français.
La question des militaires de carrière et du rattrapage du manque à gagner depuis 1959, n’est pas envisagée.
« Un OUI n’a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité de dire NON…»
Amadou Lamine Guèye Amadou ( 1891-1968 )
Piqûre de rappel....Le 5 mai 1946 le député sénégalais Amadou Lamine Guèye demande à l'Assemblée d''étendre la citoyenneté aux indigènes des colonies françaises.
Il souhaite inclure les mesures sur la citoyenneté dans une loi ordinaire.
La loi dite Lamine Guèye ,Loi 46-940 du 7 mai 1946.
Le président du Gouvernement provisoire de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article unique. - A partir du 1er juin 1946, tous les ressortissants des territoires d'outre-mer (Algérie comprise) ont la qualité de citoyen, au même titre que les nationaux français de la métropole et des territoires d'outre-mer.
Des lois particulières établiront les conditions dans lesquelles ils exerceront leurs droits de citoyens.
La présente loi, délibérée et adoptée par l'Assemblée nationale constituante, sera exécutée comme loi de l'Etat.
Fait à Paris, le 7 mai 1946
FELIX GOUIN
Par le Président du Gouvernement provisoire de la République:
Le ministre de l'intérieur,
ANDRE LE TROQUER
Le ministre de la France d'outre-mer,
MARIUS MOUTET
Il naît le 20 septembre 1891 à Médine (Haut-Sénégal) (Soudan français, aujourd'hui Mali)
Meurt le 10 juin 1968 à Dakar (Sénégal)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Sénégal)
Député du Sénégal de 1946 à 1951
Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947
Il fût le premier président de l’Assemblée Nationale du Sénégal.
Un poste qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1968.
« L’histoire de Sarah est exemplaire de l’histoire de l’Afrique à tous les niveaux....C’est l’histoire de la perte de notre ancienne liberté. C’est l’histoire de la perte de notre terre… C’est l’histoire de notre réduction au rang d’objet que l’on pouvait posséder, utiliser et manipuler à sa guise »
Thabo Mvuyelwa Mbeki
Piqûre de rappel....Le 3 mai 2002,la dépouille de Saartjie Baartman surnommée la Vénus hottentote, retrouve sa terre natale du Cap.
Elle est accueillie par des représentants gouvernementaux,et une délégation de sa communauté khoisan venue lui rendre hommage.
Devant 10 000 personnes rassemblées sur les rives du fleuve Gamtoss, le 9 août 2002, jour de la fête de la femme, la cérémonie des obsèques est retransmise en direct par la chaîne nationale.
Elle est inhumée en présence du président Mbeki près du petit village de Hankey dans l’Eastern Cape.
Près de deux siècles après sa mort,Sarah Baartman retrouve sa dignité.
A sa mort,Georges Cuvier a récupéré son cadavre,pour en faire un moulage complet de plâtre.
Estimant que Saartjie est la preuve de l'infériorité de certaines races,il va la disséquer au nom du progrès des connaissances humaines.
Son cerveau, son anus et ses organes génitaux sont conservés dans des bocaux de formol.
Il va extraire le squelette et le reconstituer entièrement, os par os.
En 1817, il expose le résultat de son travail dans sa publication Observations sur le cadavre d'une femme connue à Paris sous le nom de Vénus Hottentote, qu'il présente devant l'Académie nationale de médecine.
Le 29 janvier 2002 , adoption par le sénat français de la proposition de loi transmise le lendemain à l'Assemblée et adopté définitivement le 21 février "décidant" la restitution officielle par la France à l'Afrique du Sud de la dépouille de Saartjie Baartmande son vrai nom Sawtche ,dite La "Vénus hottentote".
Morte le 29 décembre 1815 à Paris ,son corps fût exposée aux yeux du public comme une bête de foire et un objet sexuel tout au long de sa vie.
Cette femme du peuple Khoisan,les plus anciens habitants de la région sud de l’Afrique,est asservie par un fermier boer.
En 1807, elle est vendue au frère de son maître Hendrick Caezar dans une autre ferme près du Cap.
En 1810 William Dunlop,médecin anglais de marine,conseille au fermier boer de l'exhiber dans toute l'Europe et lui prédit un grand succès.
À son arrivée en Europe, elle est renommée «Saartjie Baartman» et amenée à Londres pour être exhibée entre 1810 et 1814 comme un animal dans toute l’Angleterre et la Hollande dans les foires, musées, salons privés.
« Elle fut montrée comme une bête sauvage, on lui donna l’ordre d’avancer, de rentrer et de sortir de sa cage, comme un ours au bout de sa chaîne et non pas comme un être humain ».
Présentée comme un spécimen exotique, déshumanisée,exhibée, humiliée sous le regard, les quolibets et le toucher des spectateurs.
Elle est baptisée en 1811 à Manchester avec l’autorisation spéciale de l’évêque de Chester.
Puis elle arrive à Paris en septembre 1814 où elle est exhibée au public par un dénommé Réaux qui exhibe traditionnellement des animaux (ours, singes) dans le quartier du Palais-Royal.
Ensuite elle est examinée,mesurée et palpée par les savants. Etienne Geoffroy Saint Hilaire, professeur au Muséum national d’histoire naturelle souhaite
« profiter de la circonstance offerte par la présence à Paris d’une femme bochimane pour donner avec le plus de précision qu’on ne l’a fait jusqu’à ce jour les caractères distinctifs de cette race curieuse ».
Observée par les scientifiques, elle est exhibée au Jardin des Plantes.
À sa mort, Geoffroy Saint Hilaire réclame son corps pour qu'il soit porté aux laboratoires d’anatomie du Muséum d’histoire naturelle et qu'il« puisse devenir asile aux progrès des connaissances humaines ».
Pour le professeur, il s’agit d’une opportunité « d’acquérir de nouveaux renseignements sur cette race singulière de l’espèce humaine».
Durant son calvaire en Occident, ceux qui l’exhibent usent de drogues pour l'assujettir et la rendre docile afin que l'on puisse abuser d'elle dans les salons privés où elle est violée.
Après avoir exécuté un moulage de la dépouille mortelle, son corps est disséqué illégalement en public dans le laboratoire d’anatomie du Muséum par Georges Cuvier, zoologiste et chirurgien de Napoléon Bonaparte?
Il prélève son squelette, son cerveau et tous les organes génitaux qu’il conserve dans des bocaux de formol.
Cuvier recherche « un sexe de crapaud » dans les organes génitaux de la femme sud–africaine c'est-à-dire un sexe rembourré.
Après la dissection de son corps, Cuvier et Saint Hilaire publient à l’Académie de Médecine en 1817 une communication dans laquelle ils concluent sur la base de leurs observations une réelle proximité entre Sawtche et le singe.
Les propos de Cuvier à son égard sont très éloquents : « Ses mouvements avaient quelque chose de brusque et de capricieux qui rappelait ceux du singe.
Elle avait surtout une manière de faire saillir ses lèvres tout à fait pareille à ce que nous avons observé dans l’orang-outang. »; « Le nègre, comme on le sait, a le museau saillant, et la face et le crâne comprimé par les côtés ; le Calmouque a le museau plat et la face élargie ; dans l’un et l’autre les os du nez sont plus petits et plus plats que dans l’Européen. Notre Boschimane a le museau plus saillant encore que le nègre, la face plus élargie que le calmouque, et les os du nez plus plats que l’un et l’autre. A ce dernier égard, surtout, je n’ai jamais vu de tête humaine plus semblable aux singes que la sienne ».
De son côté, Saint Hilaire souligne les caractères anatomiques qu’il rapproche de ceux du singe comme par exemple sa tête qui selon lui comporte « un commencement de museau encore plus considérable que celui de l’orang-outang rouge qui habite les plus grandes îles de l’océan indien».
«La prodigieuse taille de ses fesses » lui inspire une comparaison avec les femelles mandrill.
En 1994, au lendemain de la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, l'ethnie des Khoisan demande officiellement à Nelson Mandela que leur soit restituée la dépouille de Saartjie Baartman.
La France fait valoir l'inaliénabilité, selon la loi, des collections nationales et l'intérêt scientifique de la dépouille.
Il faudra attendre qu'un sénateur d'Île-de-France, Nicolas About, s’empare du dossier en 2001 et interpelle à l’Assemblée le secrétaire d'État au Patrimoine et à la décentralisation culturelle de l'époque, Michel Duffour.
Il dépose une proposition de loi visant à rapatrier le corps de la Vénus hottentote en Afrique du Sud.
Après de longues tergiversations, la proposition de loi est adoptée par le Sénat le 29 janvier 2002, un texte de loi transmis à l'Assemblée nationale le 30 janvier, adopté définitivement le 21 février et promulgué le 6 mars (Journal Officiel du 7 mars 2002), décidant la restitution officielle par la France de la dépouille de Saartjie Baartman à l'Afrique du Sud.
Le 9 août 2002, après une cérémonie œcuménique célébrée selon les rites khoisan et ceux de l'Église du Christ de Manchester (la jeune femme avait été baptisée dès son arrivée sur le sol anglais), Saartje Baartman est inhumée près du village de Hankey (Eastern Cape), en présence du président Mbeki et de nombreux dignitaires.
Il aura fallu près de deux siècles à Saartjie pour trouver enfin le repos.
« L'honneur appartient à ceux qui jamais ne s'éloignent de la vérité, même dans l'obscurité et la difficulté, ceux qui essaient toujours et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l'humiliation ou même la défaite. »
Nelson Rolihlahla Mandela de la chefferie xhosa
(1918-2013)
Piqûre de rappel....Le 2 mai 1994 Nelson Mandela prononce son célèbre discours « free at last- enfin libre » de Martin Luther King.
Il prête serment le 10 mai 1994 pour faire de l'Afrique du Sud : « Une nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde ».
Le 27 avril 1994, Nelson Mandela a été élu avec 62,2 % des voix et devient le premier président noir de l'Afrique du Sud, après quatre longues et difficiles années de négociations avec la minorité blanche.
Le 27 avril est devenu un jour férié en Afrique du Sud, le jour de la liberté.
« De l'expérience d'un désastre humain inouï qui a duré beaucoup trop longtemps, doit naître une société dont toute l'humanité sera fière.
Nous, le peuple d'Afrique du Sud, nous sentons profondément satisfaits que l'humanité nous ait repris en son sein, et que le privilège rare d'être l'hôte des nations du monde sur notre propre terre nous ait été accordé, à nous qui étions hors la loi il n'y a pas si longtemps.
Le temps est venu de panser nos blessures.
Le moment est venu de réduire les abîmes qui nous séparent.
Le temps de la construction approche.
Nous avons enfin accompli notre émancipation politique.
Nous nous engageons à libérer tout notre peuple de l'état permanent d'esclavage à la pauvreté, à la privation, à la souffrance, à la discrimination liée au sexe ou à toute autre discrimination.
Nous avons réussi à franchir le dernier pas vers la liberté dans des conditions de paix relative.
Nous nous engageons à construire une paix durable, juste et totale.
Nous avons triomphé dans notre effort pour insuffler l'espoir dans le cœur de millions de nos concitoyens.
Nous prenons l'engagement de bâtir une société dans laquelle tous les Sud-Africains, blancs ou noirs, pourront marcher la tête haute sans aucune crainte au fond de leur cœur, assurés de leur droit inaliénable à la dignité humaine – une nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde.
Le soleil ne se couchera jamais sur une réussite humaine si glorieuse. »
« Aucun Vietnamien ne m'a jamais traité de nègre »Mohamed Ali (1942-2016)Piqûre de rappel....Le 28 avril 1967 Mohamed Ali, de son vrai nom Cassius Marcellus Clay, se voit retirer son titre de champion du monde des poids lourds gagné en 1964 en raison de son refus de servir au Vietnam. Il explique qu'il n'a «rien contre le Viêtcong» et qu'«aucun Vietnamien ne (l)'a jamais traité de nègre». Trois semaines plus tard, il est condamné à une amende de 10.000 dollars et à 5 ans de prison.
Il perd aussi sa licence de boxe.
Mohammed Ali fait appel et après des débats houleux, la Cour suprême invalide la décision le 28 juin 1971, à l'unanimité.
Pour la première fois,le 30 octobre 1974, s’est tenu à Kinshasa en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), un combat de boxe mémorable : George Foreman contre Mohamed Ali,des poids lourds, deux immenses boxeurs venus d’Amérique.
D’un côté, George Foreman, l’incontestable champion du monde, véritable machine à KO.
De l’autre, le challenger Mohamed Ali, ancien maître de la catégorie.
Un duel nommé The Rumble in the jungle (Le combat dans la jungle) et qui est considéré comme le plus illustre des combats de l’histoire de la boxe.
George Foreman perd ses titres WBA et WBC au profit de Mohamed Ali.
Le tonnerre gronde dans le ciel et la pluie s’abat sur le stade du 20 mai, pour saluer le retour du champion Ali au sommet.
The Greatest a livré un match tactiquement parfait, déjouant tous les pronostics.
Mohamed Ali devient le deuxième poids lourd à reconquérir son titre depuis Floyd Patterson.
Cette nuit, à Kinshasa, le plus grand des boxeurs est entré dans la légende.
Son Palmarès :
61 combats, 56 victoires (dont 37 avant la limite), 5 défaites.
Membre de l'International Boxing Hall of Fame depuis 1990.
Elu boxeur de l'année en 1963, 1972, 1974, 1975 et 1978.
Champion du monde WBA des lourds, du 25 février 1964 au 19 juin 1964, après sa victoire par K.-O. (7e round) face à Sonny Liston (USA).
Champion du monde WBC des lourds, du 25 février 1964 au 11 mars 1969.
Champion du monde WBA des lourds, du 6 février 1967 au 29 avril 1967, après sa victoire face à Ernie Terrell (USA)
Champion du monde WBA et WBC des lourds, du 30 octobre 1974 au 15 février 1978, après sa victoire par K.-O. (8e round) à Kinshasa (RDC, ex Zaire) face à George Foreman (USA). Perd sa ceinture aux points au profit de Léon Spinks.
Champion du monde WBA des lourds, du 15 septembre 1978 au 27 avril 1979, après sa victoire face à Leon Spinks (USA)
« Dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas trop important »François Mitterrand (1916-1996)
Piqûre de rappel...Le 19 Avril 2012 ,le Tribunal pénal international pour le Rwanda prend une décision inédite et transfère pour la première fois à Kigali, un accusé du génocide de 1994.
Le pasteur Jean-Bosco Uwinkindi,né en 1951,prêtre dans une église pentecôtiste quand le génocide a éclaté,est accusé d’avoir dirigé des massacres de Tutsis, et notamment d’avoir fait exécuter des femmes et des enfants,qui avaient cherché refuge dans son église.Selon l’accusation, entre 100 et 150 Rwandais d’ethnie tutsi avait cherché refuge dans son église,située à Kayenzi, à une vingtaine de kilomètres de la capitale Kigali.Il est poursuivi pour génocide, extermination et crimes contre l'humanité. Il a été arrêté le 30 juin 2010 en Ouganda après une longue traque, menée conjointement par Interpol, la police ougandaise,le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) et des services de sécurité ougandais. Jean-Bosco Uwinkindi a été arrêté dans la localité ougandaise d’Isingiro,en provenance de la République démocratique du Congo sous un nom d’emprunt.Le département d’Etat américain,qui soutient le régime actuel à Kigali,avait mis à prix l’arrestation de Jean-Bosco Uwinkindi,pour la somme de 5 millions de dollars. Jusqu'en juin 2011,le TPIR avait refusé plusieurs demandes de renvoi formulées par les autorités de Kigali,estimant que le pays ne remplissait pas les conditions pour des procès équitables. La juridiction internationale a changé de position après une série de réformes judiciaires mises en œuvres par le Rwanda.
En mai 2014,il comparaissait à Kigali devant la Chambre spéciale de la Haute cour,accusé de «crimes, génocide et extermination constitutive de crime contre l’humanité».Il déclarait : « Je n’ai pas commis les crimes mentionnés par l’accusation, en revanche je suis une victime du génocide. » ... « Je n’ai pas de sang humain sur les mains. Je le jure devant Dieu et les hommes. On m’attribue des pouvoirs que je n’avais pas.»Le 30 décembre 2015,il a été condamné à une peine de prison à perpétuité ayant été reconnu coupable d’avoir ordonné le massacre de 100 à 150 Rwandais d’ethnie tutsi qui avaient trouvé refuge dans son église à Kayenzi. Le juge Timothee Kanyegeri a déclaré en rendant son verdict : « Le tribunal décide qu’Uwinkindi est coupable de meurtre équivalent au crime de génocide,et d’extermination équivalente au crime contre l’humanité, et doit donc être puni d’une peine de prison à vie. » Près de 2000 corps avaient été retrouvés près de l'église de ce pasteur. En décembre 2015, le tribunal rwandais a condamné une soixantaine d'autres personnes impliquées dans le génocide de 1994. Le TPIR a été créé le 8 novembre 1994 par le Conseil de sécurité des nations-unies qui a établi son siège à Arusha (Tanzanie) et la Chambre d'appel siège à La Haye (Pays-Bas). Les premiers actes d'accusation ont été émis en novembre 1995, après l'élection des premiers juges. Le TPIR a aménagé un quartier pénitentiaire de l'ONU dans les locaux de la prison d'Arusha. Le Tribunal n'a pas réussi à finaliser son travail dans les délais.
Condamnation à perpétuité: Jean-paul Akayesu, Sylvestre Gacumbitsi, Jean Kambanda, ancien Premier Ministre du Rwanda qui a plaidé coupable de crimes de génocide, Jean de dieu Kamuhanda, François Karera, ancien préfet de la région de Kigali, Clément Kayishema, Mikaeli Muhimana, Alfred Musema, Emmanuel Ndindabahizi, Eliezer Niyitegeka et Georges Anderson Nderubumwe Rutaganda ont été condamnés à la prison à vie, par une Chambre de première instance ou par la Chambre d’appel;• Condamnation à une autre peine de prison : Jean-Bosco Barayagwiza (32 ans), Paul Bisengimana (15 ans), Samuel Imanishimwe (12 ans), Juvenal Kajelijeli (45 ans), Ferdinand Nahimana (30 ans), Hassan Ngeze (35 ans), Elizaphan Ntakirutimana (10 ans), Gérard Ntakirutimana (25 ans), Joseph Nzabirinda (7 ans), Juvenal Rugambarara (11 ans), Georges Ruggiu (12 ans), Vincent Rutaganira (6 ans), Obed Ruzindana (25 ans), Laurent Semanza (35 ans), Omar Serushago (15 ans) et Aloys Simba (25 ans).Un Rwandais qui avait témoigné lors d'un procès a été condamné le 3 décembre 2007 par le TPIR à neuf mois de prison pour faux témoignage et outrage à la cour.Il s’agit de la première condamnation de ce genre prononcé par un tribunal international.Le témoin, surnommé GAA afin de garantir sa sécurité, avait reconnu les faits et a accusé un enquêteur du tribunal de l’avoir incité à faire un faux témoignage lors du procès en appel de Jean de Dieu Kamuhanda, l’ancien ministre de l’enseignement supérieur, lors de son procès en appel qui s’est déroulé en mai 2005.
Le 12 février 1999,le Greffier du Tribunal et le Gouvernement malien ont signé un accord dans lequel le Mali s'engage à accueillir des condamnés pour l'exécution de leur peine.Le Mali est devenu ainsi le premier pays à signer un accord avec le TPIR. Des accords similaires ont été signés par la suite.Déclenché après l'assassinat, le 6 avril 1994,du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana,dont l'avion avait été abattu au dessus de Kigali, le génocide rwandais a fait 800.000 morts,essentiellement parmi la minorité tutsi,entre avril et juillet 1994.
« Un peuple décidé à lutter pour sa liberté et son indépendance est invincible »Ruben Um Nyobè, surnommé «Mpodol » (1913-1958)Piqûre de rappel...Le 18 Avril 1955, le domicile de Ruben Um Nyobé,leader indépendantiste camerounais est attaqué par la police. Sa femme et une vingtaine de ses partisans sont pris à partie. Ruben Um Nyobé se réfugie à Boumyebel,son village natal.
Parralèllement,l'église catholique fait lire dans toutes les églises une lettre contre l'UPC :
« Nous mettons les chrétiens en garde contre les tendances actuelles du parti politique connu sous le nom de l'Union des Populations du Cameroun, en raison non pas de la cause de l'indépendance qu'il défend,mais de l'esprit qui l'anime ».
Aussitôt des incidents éclatent entre les indépendantistes de l'UPC et les partisans du docteur Louis Paul Ajoulat, médecin français, leader du Bloc Démocratique Camerounais (BDC) parti d'obédience catholique et anti-indépendantiste.
Le 22 Mai 1955,les autorités interdisent une réunion de l'UPC à Mbanga.
Les militants passent outre l'interdiction.
Les forces de l'ordre chargent.
La situation s'envenime et les émeutes gagnent tout le Sud Cameroun,notamment Douala.
Le 26 Mai, le Gouverneur Roland Pré qui a fait venir les forces françaises stationnées au Congo,mate l'insurrection à Douala.
Il y a des dizaines de morts et de blessés.
617 militants de l'UPC sont officiellement arrêtés.
Le 13 Juillet, l'UPC et toutes ses organisations annexes sont interdites.
Ruben Um Nyobe est né en 1913 à Song Peck près de Boumyebel et fait ses études dans des écoles locales tenues par des missionnaires presbytériens .
Il est renvoyé de cette école, l'année où il doit obtenir son diplôme de fin d'études, accusé d'être toujours prompt à prendre la tête des mouvements de revendication et de protestation.
Il obtient néanmoins son diplôme de fin d'études,en candidat libre.
En 1935, il est admis au concours des commis des services civils et financiers.
Passionné du droit,il s'intéresse à l'injustice faite à son peuple soumis au système de l'indigénat.
Une loi qui distingue les indigènes (camerounais) considérés comme des sujets,des français considérés comme des citoyens.
La loi ne laisse aucune possibilité d'expression aux indigènes pour la lutte politique ou pour la défense de leurs droits.
La participation de nombreux indigènes à la lutte de libération de la France après 1940 contre les allemands va permettre à la France libre du général de Gaule d'alléger quelque peu les rigueurs des lois sur l'indigénat.
En 1944, sous la pression des événements, la France reconnaît aux travailleurs camerounais le droit de syndiquer.
En 1945, soutenu par la Confédération Générale des Travailleurs (CGT), syndicat français proche du parti communiste, Um Nyobé participe à la création de l'Union des Syndicats Confédérés du Cameroun (USCC) dont il devient le secrétaire général adjoint.
Il se consacre à la création d'une multitude de syndicats fédérés en unions syndicales régionales puissantes puis met en place, le Cercle d'Etudes Sociales et Syndicales pour la formation au syndicalisme, où des spécialistes analysent et étudient le système d'exploitation économique et politique du régime colonial.
Um Nyobé pense que le salut passe par l'indépendance.
En 1946, la France autorise les activités politiques au Cameroun.
Le 10 Avril 1948,Um Nyobé et d'autres patriotes créent l'Union des Populations du Cameroun (U.P.C).
Pour faciliter la reconnaissance du parti, ses fondateurs syndicalistes décident d'un commun accord de ne pas faire figurer leurs noms sur la liste officielle des membres fondateurs.
Ils n'apparaîtront qu'une fois le parti reconnu.
Après de longues tergiversations des autorités coloniales, le partie est reconnu le 9 Juin 1948.
Aussitôt, Um Nyobé se dévoile et apparaît le 17 Juin à Abidjan comme le représentant officiel de l'UPC au Congrès du Rassemblement Démocratique Africain.
Dans les faits,c'est en 1950 qu'il devient officiellement Secrétaire général du parti à l'issue du premier congrès.
A partir de cette date, il va se consacrer exclusivement à la politique et abandonner son poste de secrétaire de l'USCC à son ami Jacques Ngom.
« Nègre vous m’appelez et bien oui, nègre je suis. N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde »
Aimé Césaire (1913-2008)
Piqûre de rappel....Le 17 avril 2008 meurt Aime Césaire à 94 ans,chantre de la Négritude,poète et homme politique martiniquais.
Aimé Fernand David Césaire, est un poète et homme politique français, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe et mort à Fort-de-France.
Anticolonialiste résolu,il est l’un des fondateurs du mouvement littéraire de la négritude.
Il raconte : « Un jour, je traverse une rue de Paris, pas loin de la place d'Italie. Un type passe en voiture : " Eh, petit nègre ! " C'était un Français. Alors, je lui dis : « Le petit nègre t'emmerde ! ».
Le lendemain, je propose à Senghor de rédiger ensemble avec Damas un journal : L'Étudiant noir. Léopold : « Je supprimerais ça, on devrait l'appeler Les Étudiants nègres. Tu as compris ? Ça nous est lancé comme une insulte. Eh bien, je le ramasse, et je fais face. « Voici comment est née la négritude », en réponse à une provocation... »
Pour le troisième anniversaire de sa mort, en avril 2011,le poète est élevé au rang de "grand homme" lors d'une cérémonie organisée au Panthéon au cours de laquelle une plaque est dévoilée dans la crypte du monument.
Une entrée symbolique au Panthéon car conformément à sa volonté, Aimé Césaire est inhumé en Martinique, sa terre natale.
« C’est donc à un véritable massacre, sans utilité, hélas ! qu’ils ont été voués par l’inimaginable légèreté de certains généraux »
Blaise Diagne (1872–1934)
Piqûre de rappel....Le 16 avril 1917 au matin, plus de 15 000 tirailleurs sénégalais s’élancent à l’assaut des crêtes du Chemin des Dames sous d’incessantes rafales de pluie et de neige, mêlées d’un vent glacial .
Paralysés par le froid, ils sont fauchés par les mitrailleuses allemandes qui devaient être détruites par des jours de bombardement qui ont précédé l’offensive.
Durant cette journée, plus de 1 400 tirailleurs Sénégalais meurent dans les combats.
Vingt bataillons de tirailleurs « sénégalais » de première ligne sont ainsi engagés au cœur de l’Offensive du Chemin des Dames, le 16 avril 1917.
Ils sont intégrés dans le dispositif militaire des premier et deuxième Corps d’armée coloniaux, commandés respectivement par les généraux Berdoulat et Blondlat.
Au fil des mois d’avril et mai 1917, de nouvelles troupes composées de tirailleurs « sénégalais » s’associent au destin tragique de leurs frères d’armes lors des combats du Chemin des Dames.
Le 5 mai 1917, en dépit des pertes insupportables de ces derniers jours, le général Nivelle, niant les réalités de l’échec de l’offensive, ordonne un nouvel effort des Armées françaises sur le plateau du Chemin des Dames.
Le général Famin déclare : « Les unités sénégalaises ont fait preuve, au moment de l’attaque, de leurs qualités légendaires d’entrain et de bravoure ; elles sont parties à l’assaut avec ardeur et confiance ».
Les faits d’armes des tirailleurs « sénégalais » retracés au sein des Journaux de marches et d’opérations des unités (JMO) et évoqués précédemment, soutiennent le témoignage du général Famin.
Au cours des nombreuses opérations de l’Offensive, souffrant des conditions climatiques, les tirailleurs « sénégalais » payent un lourd tribut.
« Après l’attaque, sous l’action du froid et de la neige, ne pouvant pas se servir de leurs armes d’ailleurs engluées de boue, ces troupes n’ont plus été qu’une cible offerte aux obus de l’artillerie ennemie ».
Paul Painlevé, alors Ministre de la Guerre, estime qu’entre le 16 et le 30 avril 1917, les pertes touchant les BTS s’élèvent à 7.300 hommes, soit près de 45% des soldats engagés.
Le sacrifice des tirailleurs « sénégalais » lors de l’Offensive du Chemin des Dames pèse lourdement sur les débats de la Chambre des Députés réunie en Commission secrète le 27 juin 1917.
A la tribune, Blaise Diagne, retrace les terribles épreuves des BTS lors des assauts à l’aube du 16 avril 1917.
« C’est donc à un véritable massacre, sans utilité, hélas ! qu’ils ont été voués par l’inimaginable légèreté de certains généraux » lance-t-il devant ses collègues.
Ce réquisitoire présente ainsi ces combattants coloniaux tel du « bétail » mené vers une mort certaine par l’inconscience de deux hommes, Mangin et Nivelle.
Ces accusations, renforcées par les souffrances des tirailleurs « sénégalais » du printemps, valent à Charles Mangin le qualificatif de « broyeur et boucher des Noirs ».
Le député du Sénégal semble s’opposer à l’engagement massif des combattants d’Afrique subsaharienne dans la défense nationale comme en témoignent ces propos : « il parait humiliant que ce pays […] se permette d’accrocher à l’espoir de son salut,à la certitude de sa libération,cette idée que ce sont des noirs sortis du fond de l’Afrique et dans la simplicité primitive d’une mentalité qui s’élève à peine au jour,c’est à ceux-là qu’on doit accrocher le salut de ce pays ? ».
Au mois de mai 1917, le général Famin affirme que les unités de tirailleurs « sénégalais » « n’ont pas été sacrifiées en aucune façon » lors de l’Offensive du Chemin des Dames et demande « de tirer tout le rendement possible des troupes noires pendant la période d’été, en les utilisant largement en première ligne ! ».
Le 15 août 1917, les combattants africains atteignent les crêtes méridionales du Chemin des Dames, à proximité de la ferme d’Hurtebise, comme leurs frères d’armes quatre mois plus tôt.
L’engagement des tirailleurs « sénégalais » sur le front axonais se poursuit à l’automne lors des opérations du fort de La Malmaison le 23 octobre 1917.
« Il faut reconnaître tout être humain, sans chercher à savoir si il est blanc, noir, basané ou rouge; lorsque l'on envisage l'humanité comme une seule famille, il ne peut être question d'intégration ni de mariage inter-racial »
Malcolm X (1925–1965)
Piqûre de rappel...Le 14 avril 1966 sont condamnés de 20 ans à perpétuité Thomas Hagan qui s'appelait alors Talmadge X Hayer, Muhammad Abdul Aziz (Norman 3X Butler) et Kahlil Islam (Thomas 15X Johnson) reconnus coupables du meurtre de Malcolm X,criblé de 16 balles le 21 Février 1965 lors d'un discours prononcé à Harlem. Cette intervention devait marquer un tournant majeur dans la vie de Malcolm X de retour d'un pèlerinage à La Mecque après s'être converti à l'islam sunnite orthodoxe.
Il avait effectué deux tournées en Afrique et au Moyen-Orient et fondé son propre groupe la Muslim Mosque ainsi que l'Organisation de l'unité afro-américaine.
Des changements opérés après avoir quitté en mars 1964 l'organisation d'Elijah Muhammad, « Nation of Islam », dont il fût le porte-parole.
Une séparation qui se fait dans la douleur,et,sous haute tension comme en témoigne l'attaque du 14 février 1965.
La maison de Malcolm X est l’objet d’un attentat à la bombe dont il sort indemne avec sa femme et ses filles.
Peu importe, Malcolm X n'est pas de ceux que la peur tenaille.
Il appartient à ces hommes qui sont portés par leurs convictions,quoiqu'il en coûte.
Il avait d'ailleurs déclaré le 18 février 1965 au cours d'une interview au quartier général de son « Organisation pour l'unité afro-américaine »,installé au cœur de Harlem, « Je vis comme un homme qui est déjà mort ».
Tout était dit.
Il savait qu'il avançait en terrain miné et avait confié à un journaliste de Chicago le 30 janvier 1965 qu'il avait fait une liste des individus qu'il soupçonnait de vouloir le «supprimer».
En dépit de la pesanteur ambiante,l'orateur charismatique n'entend pas se taire même si il fait désormais cavalier seul.
Il est bien déterminé à faire entendre sa voix,ce qui n'est pas du goût de ceux qui étaient il y a peu ses frères de la « Nation of Islam ».
Cette détermination à toutes épreuves lui vaudra de payer le prix fort ce 21 février 1965 qui deviendra finalement le dernier jour de ses jours.
Sans le savoir, Malcolm X prononce ce jour-là son ultime discours dans Harlem, à New York, devant un auditoire de 500 personnes.Dans la salle de bal de l'Audubon,face à lui,il y a son épouse et ses enfants.
Betty et ses 4 filles sont assises au premier rang.
Alors que Malcolm X s'exprime,il est interrompu par une dispute bruyante qui se fait soudainement entendre dans la salle.
Au huitième rang un homme se lève en s'écriant "Ôtez votre main de ma poche".
Malcolm appelle au calme et son service d’ordre intervient immédiatement. Désormais seul sur la scène,Malcolm n’a plus aucune protection,c'est devenu une cible.
Un homme s'avance vers lui et tire avec un fusil à canon scié ; touché au ventre, Malcolm X tombe en arrière, tandis que deux autres assaillants lui tirent 16 fois dessus avec des revolvers.
Dès les premiers coups de feu, Betty met ses quatre fillettes à l'abri en les couchant au sol et les camouflant sous des chaises.
Quand le bruit des détonations s'arrête,elle a à peine le temps de relever la tête qu'elle aperçoit son époux à terre, le costume maculé de sang. Elle court rapidement vers le podium et tente de mettre en pratique,dans la précipitation et de manière machinale, les cours de secourisme qu'elle a suivi. Elle s'active méthodiquement mais comprend très vite que ses gestes, bien qu’exécutés dans les règles de l'art,sont vains.
Les dés semblent jetés même si la réalité est dure à assimilée.
Des officiers de police et les associés de Malcolm X débarquent et entourent le corps inerte,éloignant l'épouse qui réalise que la situation est grave et qu''une simple tentative de réanimation ne sauvera pas son époux. Il sera ramené à la Columbia Presbyterian Hospital où sa mort sera prononcée. Il se savait en sursis,affirmant :"Je me réveille tous les matins sachant que j'ai gagné un jour de plus. Je vis comme un mort en sursis".
L’enquête policière conduit à l’arrestation de trois militants de la « Nation of Islam » qui seront condamnés à la réclusion à perpétuité.
Cependant de nombreuses interrogations subsistent sur les circonstances précises du meurtre et les commanditaires,nourrissant une multitude de plumes comme celle de l’historien américain Manning Marable qui a travaillé sur l’affaire pendant une dizaine d’années et publié les conclusions de son enquête dans un ouvrage de plusieurs centaines de pages. Rappelons qu'avant de se convertir à l'islam et de devenir El-Hajj Malek El-Shabazz ,Malcolm Little, change son nom de famille pour « X ». expliquant que ce nom représentait le rejet de son « nom d’esclave » en l’absence de son véritable nom d’origine africaine.
Il est vrai que dans l’Amérique esclavagiste d’avant 1863, le maître imposait à ses esclaves de prendre son nom afin de les « marquer » comme ses choses, d’où le rejet engendré par la suite par de nombreux afro-américains. Le « X » représente également à la fois la marque appliquée sur le bras de certains esclaves et l’inconnue mathématique, qui symbolise l’inconnue du nom d’origine.
Cette vision a conduit de nombreux membres de Nation of Islam à changer leur nom pour « X » .
Malcolm X, né Malcolm Little le 19 mai 1925 est le fils de Louise Norton, une antillaise fille d’un écossais qui avait violé sa mère ,et, d’Earl Little, prêcheur proche de Marcus Garvey,qui fût assassiné par des blancs du sud. Des tragédies familiales qui ont alimenté la soif de justice et de liberté de Malxcolm X qui ne faisait pas dans la demi-mesure comme en témoigne ses propos du 12 avril 1964 qui sont toujours autant d'actualité :"C'est le bulletin de vote ou la balle, la liberté ou la mort, la liberté pour tous ou la liberté pour personne."
« La Tour Eiffel est très différente de la Statue de la Liberté,mais quelle importance? A quoi bon avoir la statue mais pas la liberté?»
Joséphine Baker (1906-1975)
Piqûre de rappel...Le 12 avril 1975 meurt à Paris Freda Josephine McDonald connue sous le nom de Joséphine Baker,chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante américaine naturalisée française.
Elle eut des funérailles nationales télévisées sans précédent pour un artiste.
Le cortège passa devant Bobino où son nom brillait et gagna la Madeleine.
Parmi les célébrités et les dignitaires qui, trois jours plus tôt, assistaient à sa première, plusieurs étaient présents, dont la princesse Grace et Sophia Loren.
Elle naît le 3 juin 1906 à Saint Louis, aux Etats-Unis de parents artistes.
Elle fait ses premiers pas sur scène à treize ans au sein d'une troupe en tournée à travers le Sud jusqu'à la Nouvelle-Orléans, et dans le Nord, jusqu'à Philadelphie où Josephine épousa Willie Baker, son second mari.
En avril 1921, Josephine jouait au Gibson Theater de Philadelphie avec les Dixie Steppers.
Remplaçant une danseuse blessée,elle entre finalement dans le corps de ballet,elle a à peine quinze ans.
Josephine décide de tenter sa chance à New York et se fait à nouveau engager au titre d'habilleuse, mais pour la revue "Shuffle Along".
Elle apprent alors tous les chants, toutes les danses, et lorsqu'une girl tombe malade,elle la remplace.
Se déchaînant ; louchant,grimaçant,elle devient une attraction à part entière.
Elle intégre la troupe principale à l'été 1922.
Pendant plus d'un an, la troupe de "Shuffle Along" tourne à travers l'Amérique,et, Josephine désormais reconnue comme artiste gagne bien sa vie.
Joséphine Baker impose un personnage à la fois comique et sexy : de 1922 à 1924, elle atteint une vraie notoriété.
Le 2 octobre 1925, la Revue Nègre, mélange d’imagerie coloniale et de folklore américain, signe le début de Joséphine Baker sur une scène parisienne : vêtue d’une ceinture de bananes qui restera légendaire, elle danse de manière frénétique sur un air de Charleston.
A l'issue d'une tournée européenne,elle laisse tomber la troupe pour un contrat de meneuse de revue aux Folies-Bergère faisant d'elle une star absolue de la scène parisienne.
Joséphine Baker entretient sa popularité par une tournée européenne qui suscite quelque controverse du fait des tenues légères de la vedette.
Revenue à Paris, elle est engagée comme meneuse de revue au Casino de Paris
Parallèlement, Joséphine se diversifie ,touche au cinéma,et se lance dans la chanson dont le grand succès de 1931 : « J’ai deux amours », composée par Vincent Scotto.
En 1939, à la déclaration de guerre, Joséphine Baker est engagée comme agent de renseignement, chargée de surveiller la haute société, par les services secrets français. Réfugiée au Maroc durant l’Occupation, elle continue de transmettre des messages, parfois cachés dans des partitions musicales, pour le compte de la France Libre et de l’Armée de l’air.
Elle se verra décerner la Légion d’Honneur pour ses services.
En 1951, elle obtient enfin le succès dans son pays natal, avec une série de concerts où elle avait exigé que soit autorisée la mixité raciale du public.
Joséphine Baker recueille et élève aux Milandes des enfants de toutes origines, qu’elle appelle sa « tribu arc-en-ciel ».
« Je suis partout et nulle part. Je ne vois rien et je vois tout. Je n'écoute rien et j'entends tout... Tel est le rôle d'un chef d'Etat. »
Jean-Bedel Bokassa (1921-1996)
Piqûre de rappel...Le 11 avril 1969 au matin, la radio centrafricaine annonce que dans la nuit le lieutenant colonel Banza a tenté un coup d'état contre Jean-Bedel Bokassa.
Arrêté,torturé, jugé et condamné à mort dans la nuit du 11 au 12, il sera fusillé le 12 à l’aube.
Une rapidité qui mènera certains à parler d’ « assassinat politique »
En réalité,le colonel Banza était tombé dans un guet-apens. Appelé dans la nuit au camp Kassaï par le Sous-chef d’état-major, le colonel Mandaba, il s’y rendit d’urgence,vêtu seulement d’un pantalon et d’un maillot de corps. Néanmoins il se fit accompagner par un ami,le commissaire de police Kallot,qu’il laissa à l’entrée du camp en lui recommandant de donner l’alerte s’il tardait à revenir.
A peine avait-il pénétré dans l’enceinte qu’il recevait un coup de poignard dans le dos,puis on le traîna dans un local pour le revêtir d’une tenue d’officier parachutiste afin de donner quelque vraisemblance à l’intention qu’on voulait lui prêter de soulever la garnison.
On le tortura ensuite pour l’obliger aux aveux qu’on désirait obtenir.
Le commissaire Kallot,inquiet d’une longue attente, alla à sa recherche et fut surpris de le voir dans cet uniforme, menotte aux mains.
Le commissaire dont on n’avait évidemment pas prévu la présence fut pris à parti,eut la mâchoire brisée et se retrouva dans une cellule à la prison de Ngaragba.
Il fut amené le lendemain au Conseil des ministres où il sauta sur le général Bokassa,lui serrant la gorge entre ses bras liés par des menottes.
Frappé,ramené en prison,il y sera empoisonné à petites doses quotidiennes.
Il mourra en quelques mois.
Sa veuve et ses enfants déportés à l’Est du pays ignorent encore le sort de leur mari et père.
Bokassa dira : « En ce qui concerne Banza, son cas est simple. Je l’avais fait lieutenant-colonel, puis ministre d’Etat chargé des finances.En avril 1969,il a tenté de soulever l’armée pour prendre le pouvoir et il a voulu me faire tuer.Il a été jugé et condamné à mort par le tribunal militaire.Et le tribunal militaire avait toutes les preuves. Dans tous les pays du monde, pour tous les chefs d’Etat, il existe des actes graves qui entraînent des sanctions graves. ...»
Dès l’aube, un conseil des ministres se réunit et décide de convoquer l’Ambassadeur de France : le colonel Banza aurait avoué avoir agi avec l’appui du représentant de la France.
A peine assis à la table du Conseil, Mr Jean Herly,l’ambassadeur de France,se vit l'objet des pires accusations et le général Bokassa lui déclara qu’il devait se considérer « persona non grata ».
Niant toute complicité dans cette affaire, il insista pour être confronté au colonel Banza.
On lui répondit : « Il n’est pas montrable ».
Par téléphone, l'ambassadeur rendit compte de la situation à Mr. Foccart (Secrétaire général de la Présidence française, chargé des affaires africaines et malgaches) qui appela aussitôt le général Bokassa.
Deux heures après, Mr Herly était de nouveau convoqué au conseil des ministres, mais cette fois pour recevoir l’accolade du général Bokassa qui le pria d’oublier l’incident.
Bokassa s’acharna, bien après avril 1969, sur des supposés amis de Banza, dont le seul tort était d’être originaire de la même ethnie ou région que lui.
Sa femme et ses neufs enfants furent déportés à Birao dans le nord du pays, pendant quatre ans.
Son père, arrêté, sera ballotté de cellules en cellules pour mourir un an plus tard, en avril 1970.
De ses deux marabouts arrêtés aussi, un seul survécu.
Ses frères, l’un sous-préfet de la localité de Carnot en pays Gbaya, l’autre chauffeur, et le troisième lycéen furent aussi du lot : deux ans plus tard, deux furent exécutés,comme tant d’autres, en secret, et le troisième s’éteignit de mort lente.
Sa maîtresse ne sortit de prison qu’en juin 1972.
Un ami de la famille, Polycarpe Gbaguili,connut la prison jusqu’à la chute de l’empereur.
En 1971, l’ambassadeur Kombet, arrêté dès son retour de Rome où il était en poste, ne sortira de cellule qu’à la chute du régime en 1979.
Un surveillant d’études de la ville de Berberati,qui émit des remarques sur l’arrestation de l’ambassadeur Kombet, fut aussitôt arrêté et disparût tout aussi vite.
Un militaire qui crut pouvoir donner des détails sur l’exécution de Banza dans une lettre à un ami fut condamné à dix ans de réclusion par le TPM.
L’aspirant Moussa, accusé de complicité, disparu à tout jamais, deux ans après son arrestation en novembre 1971. Yves Berke, qui écrivit quelques mots sur les débuts de troubles qu’avait suscités l’exécution de Banza en pays Gbaya -Bokassa y envoya d’ailleurs des troupes- fut arrêté fin juin 1969, et lui aussi ne revit la lumière qu’à la faveur de la chute de Bokassa en 1979....
« Au nom des Noirs et des hommes de couleur, l'indépendance de Saint-Domingue (Haïti) est proclamée. Rendus à notre dignité primitive, nous avons assuré nos droits; nous jurons de ne jamais céder à aucune puissance de la terre »
Toussaint Louverture (1743-1803)
Piqûre de rappel....Le 7 avril 1803 meurt Toussaint Louverture en détention au Fort de Joux après avoir été capturé par trahison.
Le chef de la Révolution haïtienne a officiellement succombé à une pneumonie à 59 ans.
Né en plein esclave dans la colonie française de Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), François Toussaint, surnommé Louverture, se rallie à la Révolution lorsque le gouvernement français abolit l'esclavage, en 1794.
Il a été le premier leader Noir à avoir vaincu les forces d'un empire colonial européen dans son pays.
Toussaint Louverture a mené la lutte victorieuse pour la libération des esclaves haïtiens,et, est reconnu comme le chef de la révolution haïtienne (1791-1802).
Le 16 mars 1983 une pelletée de terre a été remise symboliquement à la République d’Haïti.
« Les déportations, les massacres, le travail forcé, l'esclavagisme ont été les principaux moyens utilisés par le capitalisme pour augmenter ses réserves d'or et de diamants, ses richesses et pour établir sa puissance.»
Franz Fanon (1925-1961)
Piqûre de rappel....Le 5 avril 1946,l'assemblée française vote la fin du travail forcé des travailleurs africains,instrument fondamental de l'exploitation coloniale.
La loi no 46-645,dite aussi Loi Houphouêt-Boigny promulguée le 11 avril.
Elle s'inscrit dans la foulée des réformes qui suivent la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les autorités françaises s'étant déjà engagées à Brazzaville, en 1944, à revoir le partenariat colonial.
Le travail forcé diffère de l'esclavage, car celui qui le pratique reste "officiellement" libre en droit, bien qu'il puisse être réquisitionné pour effectuer des travaux.
Dans la pratique, il s'agit toutefois d'un semi-esclavage qui est au centre du système d'exploitation colonial.
Il repose sur une base raciste, partant du préjugé que les Africains n'aiment pas travailler et qu'il faut les y obliger. Ceux-ci sont donc conscrits pour effectuer des travaux d'utilité publique de toutes sortes (construction de routes, voies ferrées, etc.).
Avec le développement de l'économie, le travail forcé est ensuite étendu aux compagnies européennes qui ont des privilèges pour exploiter des terres ou des mines.
Les travailleurs étaient sous-alimentés et obligés de travailler aussi sur les plantations pour survivre.
Pour garder le système en place, les autorités françaises comptaient sur un système répressif, ce qui limitait les révoltes.
Bien qu'officiellement aboli en 1946, le travail forcé continua jusqu'à l'indépendance dans certains territoires comme le Gabon et le Congo brazzaville.
« L’Afrique noire française se dépeuple ; les naissances diminuent ; les exodes s’accroissent. Le Gabon ne compte plus, d’après les estimations les plus optimistes, que la moitié de la population qu’il comptait en 1913. Le pays Mossi a passé de 4 millions à moins de 2 millions d’habitants. Pendant ce temps, les colonies étrangères voisines accroissent, doublent même leur population aux dépens des nôtres...55 ans après la déclaration des droits de l’homme et cent après la suppression de l’esclavage, à pratiquer celui-ci sous une forme déguisée....»
Proposition de loi présentée par Les députés Félix Houphouët-Boigny, Fily-Dabo Sissoko, Joseph Raseta, Saïd Mohamed Cheick, Lamine Guèye, Sourou-Migan Apithy, Léopold Sédar Senghor, Jean-Félix Tchicaya, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, Pascal Copeau, Pierre Villon, Raymond Verges, Aimé Césaire, Léopold Brissol, Henri Lozeray, Pierre-Dreyfus Schmidt, Pierre Cot, Robert Chambeiron et Lucien Rose.
« Tant qu’un homme n’a pas découvert quelque chose pour lequel il serait prêt à mourir, il n’est pas à même de vivre. »
Martin Luther King Jr (1929 – 1968)
Piqûre de rappel...Le 4 avril 1968 est assassiné Martin Luther King Jr,à Memphis (Tennessee), au sud des États-Unis,à 39 ans.
Alors qu’il parle à des amis au balcon de la chambre d’hôtel qu’il occupe, il est touché à la gorge par le tir d’« un jeune blanc qui était à cinquante ou cent mètres de là ».
Il meurt peu de temps après.
L’auteur du tir, James Earl Ray, un ségrégationniste blanc qui a des antécédents judiciaires, est finalement capturé deux mois plus tard à l’aéroport de Londres Heathrow alors qu’il essayait de quitter le Royaume-Uni.
Il naît le 15 Janvier 1929 à Atlanta, en Géorgie.
Sa mère, Alberta Williams, institutrice avant son mariage, était la fille d'Adam Daniel Williams, pasteur pendant dix-sept ans de l'Eglise baptiste Ebenezer et pionnier de la résistance aux discriminations raciales : membre de la "National Association for the Advancement of Colored People", il avait lutté pour obtenir un collège secondaire pour les Noirs et fait boycotter un journal raciste.
Son père, Martin Luther King Senior, était également pasteur, et il succéda d'ailleurs dès 1931 à Adam Williams dans la responsabilité de la paroisse.
Il est ordonné dans le temple de son père à Atlanta en 1947, et nommé assistant de la paroisse.
En 1951, il obtient une licence de théologie , poursuit des recherches à l'Université de Boston, et suit des cours de philosophie à l'Université de Harvard.
A partir de 1953, il se consacre à la rédaction d'une thèse : "Comparaison de la conception de Dieu chez Paul Tillich et Henry Nelson Wieman".
Il obtint le doctorat de troisième cycle de théologie systématique en juin 1955.
Le 28 août 1963, à Washington, devant 250 000 personnes, après la marche contre les discriminations raciales,Martin Luther King Jr. prononce son discours « I have a dream ». Son rêve d’une Amérique fraternelle où Blancs et Noirs se retrouveraient unis et libres.
Le 14 octobre 1964, Martin Luther King devient à 35 ans le plus jeune lauréat du Prix Nobel de la Paix.
Il est récompensé pour son combat non violent pour les droits civiques des Noirs.
Il recevra son prix la 10 décembre à Oslo.
Le 3 Avril 1968 à Memphis Martin Luther King prononce sans le savoir son dernier discours, il sera assassiné le lendemain :
« Nous avons devant nous des journées difficiles.
Mais peu m'importe ce qui va m'arriver maintenant, car je suis allé jusqu'au sommet de la montagne.
Je ne m'inquiète plus.
Comme tout le monde, je voudrais vivre longtemps.
La longévité a son prix.
Mais je ne m'en soucie guère maintenant. Je veux simplement que la volonté de Dieu soit faite.
Et il m'a permis d'atteindre le sommet de la montagne.
J'ai regardé autour de moi.
Et j'ai vu la Terre promise.
Il se peut que je n'y pénètre pas avec vous.
Mais je veux vous faire savoir, ce soir, que notre peuple atteindra la Terre promise.
Ainsi je suis heureux, ce soir.Je ne m'inquiète de rien.
Je ne crains aucun homme.
Mes yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur.».
Un testament.
« Ce n’est que lorsque tous les peuples noirs s’uniront et parleront d’une seule voix que nous serons une force de négociation qui décidera de son propre destin. »
Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela-Mandela, dite Winnie Mandela
(1936 – 2018)
Piqûre de rappel...Le 2 avril 2018 meurt Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela-Mandela,combattante de la lutte contre l'apartheid.
Femme politique sud-africaine, membre et militante du Congrès national africain,elle avait 81 ans.
Elle naît le 26 septembre 1936 dans la province du Cap oriental (sud).
En 1955 : elle devient la première assistante sociale noire du pays dans un hôpital de Soweto.
En 1958 : Elle épouse Nelson Mandela.
En 1962 : Seule avec ses fillettes après l’arrestation de son mari,elle devient l’une des figures du Congrès national africain malgré les intimidations et des séjours en prison.
En 1969 - 1970 : elle est arrêtée en tant qu’activiste anti-apartheid et détenue à l’isolement à Pretoria.
1990 : libération de Nelson Mandela après vingt-sept ans de prison.
1992 : Le couple se sépare, deux ans avant l'accession à la présidence du prix Nobel de la paix.
Celle qu'on surnommait le "roc", "la Mère de la nation", la "libératrice" ou l'"héroïne", meurt le 2 avril à 81 ans des suites d'une longue maladie.
Dix jours de deuil national sont décrétés.
Des dizaines de milliers de personnes acclament sa dépouille lors d'obsèques nationales organisées dans le township sud-africain de Soweto le 14 avril.
Elle est restée fidèle toute sa vie à cette banlieue pauvre de Johannesburg.
Son cercueil, recouvert du drapeau sud-africain, quitte son domicile pour le stade d'Orlando,acceuilli par quelque 20 000 personnes en deuil, le poing levé, entonnant une chanson de la lutte "Il n'y a personne comme Winnie Mandela".
En fin d'après-midi,lors d'une inhumation réservée aux proches,elle est enterrée dans le cimetière de Fourways, un quartier résidentiel de Johannesburg, aux côtés d'une de ses petites-filles décédée en 2010.
« Qui a sauvé l’Europe ? C’est l’Afrique. On en parle très peu. On parle si peu que nous ne pouvons, nous, être complices de ce silence ingrat....»
Thomas Isidore Noël Sankara (1949-1987)
Piqûre de rappel....Le 1er avril 1940 le nombre total des tirailleurs sénégalais mobilisés est estimé à 179 000 selon le ministère français de la Défense,dont 40 000 engagés dans les combats en métropole.
Près de 17 000 ont été tués ou blessés au combat ou ont disparu durant l'année suivante.
L'historien américain Raffael Scheck,professeur au Colby College,qui a enquêté dans les archives militaires françaises et allemandes,estime qu'au total près de 3 000 tirailleurs sénégalais auraient été exécutés par la Wehrmacht en mai-juin 1940.
Des crimes de guerre perpétrés non pas par des SS,mais par l'armée régulière allemande.
Pour rappel,le 19 juin,les Allemands sont aux portes de Lyon et le 25e régiment de tirailleurs sénégalais est envoyé dans un « combat pour l'honneur » avec pour ordre :
« En cas d'attaque, tenir tous les points d'appui sans esprit de recul, même débordé. »
Une bataille annoncée sans retour pour la plupart des 1 800 Africains.
En deux jours, il y aura plus de 1 300 tués dans leurs rangs. Certains tirailleurs,faits prisonniers et même blessés,sont séparés du reste de la troupe,puis massacrés à découvert à la mitrailleuse et achevés sous les chenilles de chars d'une unité SS.
Au lendemain de la défaite de juin 1940, près de 70 000 soldats indigènes faits prisonniers par les Allemands,au lieu d'être envoyés dans les stalags en Allemagne,ont été regroupés en France occupée dans 22 Frontstalags où ils ont été soumis à des conditions de détention extrêmement difficiles.
Après l'Appel du 18 juin 1940, les unités de tirailleurs sénégalais qui se trouvaient en Afrique équatoriale française se sont ralliées à la France libre et ont combattu à Koufra, Bir-Hakeim, El-Alamein.
Après la Seconde Guerre mondiale,les tirailleurs interviennent encore en Indochine (1945-1954), à Madagascar (1947) et en Algérie (1954-1962).
Les régiments de tirailleurs sénégalais sont transformés en régiments d’infanterie de marine en 1958 avant d’être définitivement supprimés entre 1960 et 1962.
Dans la foulée,en 1959 puis en 1960,le Parlement français a adopté un dispositif dit de « cristallisation », prévoyant le gel de la dette contractée par l’Empire français et qui échoit à la seule métropole,par blocage de la valeur des points de pension à la valeur atteinte lors de l’accession à l’indépendance des pays, dont les anciens tirailleurs étaient ressortissants.
La cristallisation concerne :
- la retraite du combattant pour ceux qui sont titulaires de la carte du combattant et âgés de plus de 65 ans ;
- la pension militaire d’invalidité pour ceux qui ont été blessés au combat ou en service ;
- la pension militaire de retraite pour ceux dont les services ont atteint une durée déterminée en fonction de leur statut ;
- la pension de réversion aux veuves.
En 1980, près de 700 anciens combattants ont porté plainte et obtenu gain de cause contre la France devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU pour discrimination raciale.
Le 30 novembre 2001, le Conseil d’État, dans son arrêt Diop, juge que le fait de verser des prestations «cristallisées» aux anciens combattants et aux anciens fonctionnaires civils ou militaires viole la Convention européenne des droits de l’Homme.
Elle constitue une discrimination illégale.
En conséquence,le Conseil d'État a rendu un arrêt condamnant la France à verser au plaignant, un tirailleur sénégalais, Amadou Diop, une pension établie au même taux que celui en vigueur pour les Français et à lui payer les arriérés dus.
En 2005, Tahar Saïm, ancien militaire algérien vivant à Oran avec 76 euros par mois, a obtenu du tribunal administratif de Poitiers la revalorisation complète de sa pension.
Malheureusement, Amadou Diop et Tahar Saïm, à l'instar d'autres anciens combattants, sont morts avant d'avoir pu bénéficier de cette décision des tribunaux.
En 2002,le montant de l’ensemble des pensions et retraites reçoit un indice correcteur lié au pouvoir d’achat de chaque pays tel que défini par l’Onu.
Les pensions et retraites des anciens tirailleurs sont alors réévaluées de 20%.
Mais il faudra attendre le conseil des ministres du 26 septembre 2006 pour l'annonce de la décristallisation totale des prestations dites « du feu », c’est-à-dire des retraites du combattant et des pensions militaires d’invalidité.
Après presque 50 ans de contentieux,la sortie du film "Indigènes" évoquant le rôle des troupes africaines en Europe en 1943-1945,le Parlement français a finalement voté le 15 novembre 2006 la revalorisation des pensions des soldats des ex-colonies dans le cadre du budget 2007 des anciens combattants.
84 000 anciens combattants coloniaux de 23 nationalités devaient en bénéficier.