Un jour de Janvier...
« Sachez que la moitié de toutes les choses et de tous les appareils dont vous vous êtes servis avant de quitter votre domicile a été inventée par des noirs »
Martin Luther King Jr (1929-1968)
Piqûre de rappel...Le 1 janvier 1889 l'afro-américain Granville Tailer Woods invente l'interrupteur (LE COMMUTATEUR).
Il naît le 23 avril 1856 à Columbus,Ohio.
L'office des brevets des États-Unis lui reconnaît plus de soixante brevets.
C'est le premier Américain d'origine africaine a avoir été ingénieur en mécanique et électronique après la guerre de sécession.
Autodidacte, il a consacré l'essentiel de son travail aux trains et aux tramways.
Une de ses inventions les plus remarquables est The Multiplex Telegraph, un dispositif permettant d'envoyer des messages entre les gares et les trains en mouvement.
Son travail a assuré un système de transport public plus sûr et meilleur pour les villes des Etats-Unis.
Il obtient gain de cause à deux reprises devant les tribunaux face à des compagnies qui contestaient ses droits à des brevets,notamment contre Thomas Edison qui revendiquait l'antériorité du système de télégraphie à induction.
Granville Tailer Woods meurt le 30 janvier 1910 à New York City sans avoir été honoré pour son génie.
L'inventeur prolifique sera honoré à titre posthume par le National Inventors Hall of Fame et le Temple National de Gloire pour les Inventeurs.
Voici quelques uns de ses brevets :
N°299,894 3/6/1884,Premier brevet pour l'amélioration de l'appareil de chauffage central
N° 308,817 2/12/1884, Transmetteur téléphonique
N° 639692 19/12/1899 Pour des manèges de divertissement
http://www.granvilletaylorwoods.com/
« Contre la volonté, il n'est point de fatalité. Tout est possible à celui qui refuse la servitude.»
Gaston,Charles,François Monnerville (1897-1991)
Piqûre de rappel...Le 2 janvier 1897 naît à Cayenne en Guyane Gaston,Charles,François Monnerville,avocat et homme politique français.
Petit-fils d'esclave, élève brillant, il reçoit les félicitations du jury lorsqu'il passe à la fois sa licence ès lettres et sa licence en droit,et,en 1921 en devenant docteur en droit, après avoir soutenu une thèse sur " L’enrichissement sans cause ".
Cette thèse sera honorée d’une souscription du ministère de l’Instruction Publique et primée au concours des thèses.
Cette même année 1921, au concours des Secrétaires de la Conférence, il obtient la Médaille d’Or" Alexandre Fourtanier" qui récompense l’un des meilleurs Secrétaires.
A ce titre, il prononce, à une séance solennelle de rentrée, un discours remarqué sur " La Critique et le Droit de Réponse ".
En 1923, il est reçu au Concours des Secrétaires de la Conférence des Avocats, à la Cour d’Appel de Paris. En 1927, il est élu Président de l’Union des Jeunes Avocats.
Gaston Monnerville plaide dans plusieurs grands procès.
Il s’illustre notamment en 1931, à 34 ans, dans l’affaire " Galmot ".
Inculpés, après l’émeute provoquée, en 1928, par la fraude électorale et par la mort suspecte de Jean Galmot, quatorze Guyanais sont traduits devant la Cour d’Assises de Nantes.
Avec d’autres avocats (Fourny, Zevaes et Torres),Gaston Monnerville assure leur défense.
Sa plaidoirie produit un effet considérable sur les jurés qui se prononcent pour l’acquittement.
Brillant orateur,son principal plaidoyer sera consacré aux Droits de l’Homme,et à la lutte contre le racisme .
En qualité d’avocat, Monnerville assure systématiquement la défense de ceux que " l’Etat français " emprisonne pour délit d’opinion ou d’origine raciale.
Cette activité lui vaut d’être inquiété par la police et plusieurs fois arrêté.
Gaston Monnerville sera deux fois sous-secrétaire d’Etat aux Colonies en participant à deux cabinets successifs, l’un et l’autre présidés par Camille Chautemps (1885-1963), du 22 juin 1937 au 13 mars 1938.
Dans le cadre de ses fonctions, Gaston Monnerville eut à traiter de deux dossiers importants : le fonds colonial et le conflit sino-japonais.
Lorsque la guerre éclate en 1939,il décide de s'engager,et,à l'invasion de la " zone libre " le 11 novembre 1942, Monnerville rejoint les maquis d’Auvergne.
Il entre dans le groupe du commandant Cheval. Capitaine, puis commandant F.F.I., il y prend le pseudonyme de Saint-Just.
Il a eu une carrière politique peu ordinaire, n'exerçant son premier mandat local qu'après avoir été élu au Parlement.De plus,c'est le député de Guyane qui est devenu maire de Cayenne ,et, le sénateur du Lot qui, après 16 ans de mandat, a pris la mairie de Saint-Céré.Président du Sénat du 5 mai 1959 au 2 octobre 1968.
Il décède à Paris le 7 novembre 1991, peu avant d'atteindre ses 95 ans.
Il aimait dire : « Tous les mouvements de liberté et de démocratie, à travers les temps et les pays, revêtent la même forme : l'instauration ou le respect de la loi »
« Un homme qui a passé sa vie à briser les barrières et à combler les fossés à travers le pays »
Barack Hussein Obama
Piqûre de rappel...Le 3 janvier 2015 meurt Edward William Brooke III, politicien républicain américain,premier afro-américain élu en 1966 (jusqu'à 1978) par le peuple au Sénat américain.
Il faudra attendre 1993 pour qu'un autre sénateur afro-américain soit élu.
Ce sera la démocrate Carol Moseley Braun de l'Illinois,qui sera dans la foulée la première femme noire au sénat (1993-1999).
Après l'assassinat de Martin Luther King, Jr., avec d'autres,Brooke exhorte ses collègues du Congrès à reconnaître le célèbre leader des droits civils en déclarant le 15 janvier (date anniversaire) Le Martin Luther King Day jour férié.
Il n'y a pas de date fixe mais il a toujours lieu le troisième lundi de janvier.
Le premier Martin Luther King Jr. Day a lieu en 1986.
En 2004, il a reçu la Médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile de la nation.
Il a écrit ses mémoires : « Bridging the Divide :My Life » (2006) "Combler le fossé:Ma vie".
Edward William Brooke III a reçu la Médaille d'or du Congrès, plus haute distinction civile du Congrès,le 1 juillet 2008,pour sa contribution aux lois sur le logement et pour sa source d'inspiration pour des générations,notamment d'afro-américains.
Il décède chez lui à Coral Gables, en Floride, le 3 janvier 2015.
«Je vous ai donné la liberté mais vous l'avez assassinée»
Aboubacar Sangoulé Lamizana ( 1916-2005)
Piqûre de rappel...Le 4 janvier 1966 à Ouagadougou le lieutenant-colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana prend le pouvoir en Haute Volta après la démission du premier président Maurice Yaméogo,emporté par un soulèvement populaire.
Le lieutenant-colonel Aboubakar Sangoulé Lamizana suspend la constitution et dissout l'Assemblée nationale le 5 janvier 1966.
Il interdit les activités des partis politiques le 21 septembre 1966.
Un référendum a lieu le 14 juin 1970 et une nouvelle Constitution entre en vigueur le 21 juin 1970.
Des élections législatives ont lieu le 20 décembre 1970
Aboubacar Sangoulé Lamizana reste au pouvoir de 1966 à 1980.
Il est renversé le 25 novembre 1980 par le Comité militaire de redressement pour le progrès national du colonel Saye Zerbo.
Formé à l'école des officiers africains de Saint-Louis au Sénégal,il est incorporé dans l'armée française le 18 janvier 1936 comme tirailleur de 2e classe.
Aboubacar Sangoulé Lamizana deviendra lieutenant en 1951,capitaine en 1957, commandant en 1961 et lieutenant-colonel en 1964 puis général de brigade, général de division et général de corps d'armée en 1973.
Il a fait deux fois les guerres d'Indochine et d'Algérie avant d'être nommé chef adjoint du cabinet militaire du gouverneur de la Côte d'Ivoire de 1956 à 1959.
A l'indépendance de la Haute Volta le 5 août 1960, il a la tâche de créer une armée nationale.
Il est nommé chef d'état-major général des forces armées le 1er novembre 1961.
Il a été décoré de la Grande Croix de l'Ordre national burkinabé et de la Grande Croix de la Légion d'honneur française.
«Le racisme déchire vos entrailles de sorte que peu importe ce que vous accomplissez, vous n'êtes pas à la hauteur.»
Alvin Ailey ( 1931-1989)
Piqûre de rappel…Le 5 janvier 1931 naît au Texas Alvin Ailey,danseur et chorégraphe afro-américain de renommée mondiale,et des plus productifs avec près de 79 ballets tout au long de sa vie.
Après des études à l'université de Los Angeles, il fréquente l'école de ballet de Lester Horton et débute comme danseur au Lester Horton Dance Theatre en 1953.
La même année, à la mort de Lester Horton, il devient chorégraphe de la troupe.
Formé au sein de l'unique compagnie noire et blanche du pays, il ne tarde pas à quitter la Cité des anges pour New York.
Dès son arrivée en 1958, il est repéré à Broadway où il fait ses premiers pas dans "House of Flowers", la comédie musicale de Truman Capote.
Dans le même temps,il fonde une troupe exclusivement noire pour prouver au monde que les danseurs noirs peuvent exceller sur les grandes scènes du monde.
Il dira plus tard : « Je l'ai fait, non pour exclure les Blancs, mais pour donner aux Noirs une chance de travailler et d'êtres vus.»
La "Alvin Ailey Dance Theatre" fera de nombreuses tournées aux États-Unis, en Australie, en Europe (1964, 1966, 1970),et, participera au festival d'Art nègre à Dakar (1966).
Les thèmes de ses ballets, généralement narratifs, sont puisés dans la tradition du folklore des Noirs d'Amérique (negro-spirituals, blues et jazz).
Doué d'un profond sens théâtral, musical et scénique, ses créations sont des spectacles complets.
Il crée pour sa troupe :Reflections in D (musique d'Ellington), Blues Suite,Archipelago (sur une partition de Boucourechliev et dans un décor de E. Gianini), Flowers,Cry, etc.
"Révélations" est le chef-d'oeuvre d'Alvin Ailey. Inspirée de son enfance, la pièce devenue une légende raconte la souffrance et l'allégresse d'une communauté afro-américaine qui garde espoir grâce à la musique et aux "negro spirituals". Cette œuvre est devenue un symbole national, à tel point qu'elle est présentée en ouverture des Jeux olympiques de Mexico en 1968.
Il compose également des ballets pour le Joffey Ballet, le Harkness Ballet, la télévision suédoise (Redaigla, 1967), le nouveau Metropolitan Opera à Lincoln Center (Antoine et Cléopâtre) et pour le festival d'Édimbourg (1968).
C'est la première compagnie moderne à remporter un succès à Moscou, en 1970, et à Pékin, en 1988.
Alvin Ailey a su transformer son petit studio de Brooklyn en une immense école installée dans un gratte-ciel de Manhattan.
On y enseigne le jazz, mais aussi la danse moderne (fondée sur les techniques de Graham, de Horton et de Dunham) et la danse classique.
La "Alvin Ailey American Dance Theater" est aujourd'hui l'une des plus importantes compagnies de danse contemporaine américaine.
En 1987, il a reçu un American Dance Festival Award pour l'ensemble de sa carrière.
Il meurt le 1 Décembre 1989 à New York.
https://www.alvinailey.org/
«Zaïre, Liboke moko, lisanga bo moko, tata bo moko, maman bo moko, ekolo bo moko, parti bo moko, mokonzi bo moko »
(Zaïre, une même assiette, une seule famille, un seul père, une seule mère, un seul pays, un seul parti et un seul chef Mobutu)
Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga ( 1930-1997)
Piqûre de rappel…Le 6 janvier 1991 à Nsele près de Kinshasa,dans son domaine présidentiel,Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga propose la constitution d'urgence d'un gouvernement de transition élargi,un gouvernement d'union nationale.
Une décision suivie le 18 janvier 1991 de la reconnaissance des partis qui remplissent les critères définis par la cour suprême de la République.
Ces derniers ne doivent pas afficher un caractère tribal ni religieux,et,ils sont au nombre de 19 à être agréés.
Le 14 février1991,Mobutu consulte les partis politiques pour choisir lui-même le formateur du gouvernement d'union nationale.
Le 6 mars 1991, par l'ordonnance 91-010, Mobutu institue la conférence constitutionnelle dont la mission est de déterminer les options fondamentales sur l'organisation politique de la IIIème République ainsi que l'élaboration d'un projet de constitution à soumettre au référendum.
Le rapport de cette conférence constitutionnelle d'une durée d'un mois aurait permis au président, de convoquer une conférence nationale.
L'opposition insistait sur le caractère souverain de cette conférence nationale.
Rappelons que ce domaine présidentiel a servi de cadre à ce que l'on nomme le manifeste de la N'sele (ou de la Nsélé).
Il s'agit de la charte, promulguée le 20 mai 1967 par Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga créant le Mouvement populaire de la Révolution, parti unique de la République démocratique du Congo dont tous les Congolais et Congolaises étaient membres de droit dès leur naissance.
« Sachez que la moitié de toutes les choses et de tous les appareils dont vous vous êtes servis avant de quitter votre domicile a été inventée par des noirs »
Martin Luther King Jr (1929-1968)
Piqûre de rappel…Le 7 janvier 1890 l'Afro-américain William B. Purvis invente LE STYLO PLUME A RÉSERVOIR.
Une invention pratique et économique qui permet de se passer de la bouteille d'encre qu'il fallait transporter à chaque fois.
William B. Purvis dira à ce propos : « l'objet de mon invention est de fournir une construction simple, durable et peu coûteuse d'un stylo adapté à une utilisation générale et qui peut être mise dans la poche."
Il a apporté plusieurs améliorations à la plume afin de faire un "stylo plus durable, peu coûteux, et plus facile à transporter "
William B. Purvis est un inventeur prolifique.
Il a notamment breveté Le cachet et Le tampon (27/02/1883) ,deux machines pour la fabrication de sacs en papier ,des dispositifs pour les chemins de fer électriques, un sac de fixation...
Il est également soupçonné d'avoir inventé, mais pas breveté plusieurs autres dispositifs tels que le coupe-bordure.
Martin Luther King Jr. a dit un jour :"Quand vous êtes prêts à partir pour le travail, sachez que la moitié de toutes les choses et de tous les appareils dont vous vous êtes servis avant de quitter votre maison a été inventée par des Noirs".
« Nous devons maintenant nous unir ou périr »
Kwame Nkrumah (1909-1972)
Piqûre de rappel…Le 8 janvier 1950,Kwame Nkrumah partisan d’une autonomie immédiate lance une action « campaign to press for independance ».
Il est arrêté puis libéré après les élections de 1951, où son parti sort vainqueur.
Nommé 1er Ministre,il mène le parti à la victoire aux élections générales de 1954 et 1956.
Le CPP (Convention People's Party) remporte cette année là les 3/4 des sièges au Parlement.
Il conduit le 6 mars 1957 à l’indépendance la Gold Coast qui prend le nom de Ghana dont il accélère le développement et œuvre à l’unité du continent africain.
Le 1er juillet 1960 il devient le 1er Président de la République du Ghana.
Kwame Nkrumah a dit : "Divisés, nous sommes faibles. Unie, l’Afrique pourrait devenir, et pour de bon, une des plus grandes forces de ce monde. Je suis profondément et sincèrement persuadé qu’avec notre sagesse ancestrale et notre dignité, notre respect inné pour la vie humaine, l’intense humanité qui est notre héritage, la race Africaine, unie sous un gouvernement fédéral, émergera non pas comme un énième bloc prompt à étaler sa richesse et sa force, mais comme une Grande Force dont la Grandeur est indestructible parce qu’elle est bâtie non pas sur la terreur, l’envie et la suspicion, ni gagnée aux dépends des autres, mais basée sur l’espoir, la confiance, l’amitié, et dirigée pour le bien de toute l’Humanité."
« La facilité avec laquelle nous renonçons, souvent, à notre culture ne s’explique que par notre ignorance de celle-ci, et non par une attitude progressiste adoptée en connaissance de cause. »
Cheikh Anta Diop (1923-1986)
Piqûre de rappel…Le 9 janvier 1960, Cheikh Anta Diop soutient, à la Sorbonne, sa thèse de doctorat d'État en lettres publiée aux Éditions Présence Africaine sous les titres : L'Afrique noire précoloniale et L'Unité culturelle de l'Afrique noire.
Le préhistorien André Leroi-Gourhan était son directeur de thèse,et son jury était présidé par le professeur André Aymard,alors doyen de la faculté des Lettres.
La mention honorable lui a été attribuée.
Sa thèse de doctorat porte la dédicace suivante : "A mon Professeur Gaston Bachelard dont l'enseignement rationaliste a nourri mon esprit".
La même année, sort la première édition du livre Les fondements culturels, techniques et industriels d'un futur État fédéral d'Afrique noire.
En 1954 paraît "Nations nègres et Culture" aux éditions Présence Africaine.
Les thèses révolutionnaires de Cheikh Anta Diop sont fortement contestées, même par les intellectuels noirs,seul l’écrivain Aimé Césaire considérera l'ouvrage comme « le livre le plus audacieux qu’un nègre ait jamais écrit » (Discours sur le colonialisme, 1955).
Malgré le rejet de la communauté scientifique et le conflit qui l’oppose à Léopold Sedar Senghor qui lui interdit d’enseigner à l’Université de Dakar ,il poursuit ses recherches dans le laboratoire qu’il crée au sein de l’Institut Fondamental de l’Afrique Noire (IFAN) en 1961.
Sa persévérance le conduira vingt après la publication de son livre phare au colloque international du Caire, organisé sous l’égide de l’Unesco en 1974, où ses thèses seront consacrées.
Il prendra part au projet d’écriture de l’Histoire Générale de l’Afrique, une histoire libre des préjugés raciaux.
Ses recherches contribuèrent à montrer l’apport de l’Afrique noire à la civilisation humaine.
Linguiste, égyptologue, anthropologue, historien...Cheikh Anta Diop était un panafricaniste convaincu que seule l’unité de l’Afrique lui permettrait de participer au concert des Nations.
Il disait : « L’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde. »
« Il aurait pu ajouter la fortune à la gloire, mais ne s'en souciait guère,préférant le bonheur et l'honneur d'être utile au monde »
Piqûre de rappel…Le 10 janvier 1864 naît à Diamond Grove dans le Missouri,esclave,George Washington Carver,qui parvint à suivre des études et fut admis comme le premier étudiant noir de Simpson College à Indianola dans le Iowa.
Puis il suit les cours du Iowa Agricultural College (aujourd'hui Iowa State University) où, tout en travaillant comme concierge de l'école, il est diplômé en sciences de l'agriculture en 1894.
Deux ans plus tard il reçoit un diplôme supérieur de la même école et devient le premier Afro-Américain à être enseignant.
En peu de temps sa renommée grandit et en 1896, Booker T. Washington persuade George Washington Carver d'être à la tête du Département d'Agriculture de l'Institut Tuskegee.
C'est là que Carver persuade les fermiers que les plantations de cacahuètes et de patates douces peuvent rajeunir les sols épuisés.
Pour fabriquer une nouvelle culture rentable, Carver révolutionne l'économie agricole du sud en prouvant que 300 produits peuvent dériver de l'arachide.
Vers 1938, les arachides sont devenues une industrie de 200 millions de $ et un produit phare en Alabama.
Carver démontra également que 100 produits pouvaient dériver de la patate douce.
En arrivant à Tuskegee il constata que les professeurs Noirs étaient souvent mal préparés par manque de connaissances didactiques de base.
Des observations qui renforcèrent sa mission et son engagement pour l'éducation des Afro-Américains.
Ce sont les étudiants qui nettoyèrent l'emplacement et construisirent les premiers locaux originaux de Tuskegee, gagnant ainsi le respect des riverains.
Pendant sa titularisation à Tuskegee, Carver eut le sobriquet de "Wizard of Tuskegee" pour la qualité exceptionnelle de ses recherches et de son enseignement.
Tirant profit de son expérience dans l'Etat du Iowa, Carver développa les écoles mobiles pour apporter la connaissance de la pratique agricole directement auprès des fermiers.
Au début du XXe siècle Booker T. Washington avait établi une solide fondation financière pour le Tuskegee Institute. Les contributions généreuses venaient de donateurs du Nord tels que Andrew Carnegie et John D. Rockefeller.
Son caractère remarquable fit que Carver rejeta tout profit personnel parce qu'il n'a jamais fait breveter ses nombreuses découvertes (l'office américain des brevets ne lui a délivré que trois brevets) pendant qu'il était à Tuskegee,disant : "Dieu me les a donné, comment pourrais-je les vendre à quelqu'un?".
En 1938 il donna plus de 30.000$ de ses économies à la George Washington Carver Foundation et donna le reste de sa propriété à l'organisation pour que son travail puisse être continué après sa mort.
C'est à la fin des années 1930 que Henry Ford et George Washington Carver devinrent bons amis.
Les deux hommes partageaient un intérêt pour les recherches en chimie ("chemurgy"), un mouvement consacré à découvrir de nouvelles applications industrielles pour les produits agricoles.
Ford, qui favorisait activement les plastiques tirés du soja, était trés admiratif des expérimentation de Carver avec les arachides et autres produits.
Henry Ford fit construire une cabane en bois en 1942 située dans Greenfield Village Memories pour honorer la mémoire de son ami et compagnon innovateur.
George Washington Carver reçut un doctorat honorifique de Simpson College en 1928.
Il fut fait membre honoraire de la "Royal Society of Arts" de Londres en Angleterre.
En 1923, il reçut la Médaille de Spingarn donnée chaque année par la National Association for the Advancement of Colored People.
En 1939, il reçut la Médaille de Roosevelt pour avoir restaurer l'agriculture du sud.
George Washington Carver est mort le 5 janvier 1943
Le 14 juillet 1943, le président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt honora Carver en inaugurant un monument national dédié à ses découvertes.
L'endroit où Carver passa son enfance près de Diamond Grove au Missouri est conservé comme un parc.
Ce parc est le premier monument national consacré à un Afro-Américain aux Etats-Unis.
Sur sa tombe est écrit : "Il aurait pu ajouter la fortune à la gloire, mais ne s'en souciait guère,préférant le bonheur et l'honneur d'être utile au monde."
« Le franc CFA, lié au système monétaire français est une arme de la domination française. La bourgeoisie capitaliste marchande française bâtit sa fortune sur le dos de nos peuples par le biais de cette liaison, de ce monopole monétaire. C’est pourquoi le Burkina se bat pour mettre fin à cette situation, à travers la lutte de notre peuple pour l’édification d’une économie autosuffisante, indépendante. Cela durera combien de temps encore .?, je ne puis le dire.»
Thomas Isidore Sankara (1949-1987)
Piqûre de rappel…Le 11 janvier 1994, le Franc des Colonies Françaises d'Afrique est dévalué de moitié entraînant une baisse immédiate du pouvoir d'achat des africains .
Héritage de la colonisation,cette monnaie a été créée par la France en 1945 pour ses colonies d'Afrique noire avec une parité fixe par rapport au franc français : 50 francs CFA = 1 franc français ,et, aujourd'hui à l'euro.
Sous la pression de la France et du Fonds monétaire international, les dirigeants des quatorze États africains appartenant à la zone franc (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo), réunis à Dakar, annoncent la dévaluation de 50% du franc CFA et de 33% du franc comorien.
Après 17 heures de huis clos des chefs d'états,le ministre camerounais des Finances, Antoine Ntsimi prend la parole à 20 heures 50, à l'hôtel Méridien-Président de Dakar : « Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone UMOA et BEAC ont marqué leur accord pour modifier la parité du franc CFA, qui s’établit désormais à 100 F CFA pour 1 FF, à compter du 12 janvier 1994 à 0 heure. »
S'expriment ensuite Michel Roussin, le ministre français de la Coopération, Michel Camdessus, le directeur du Fonds monétaire international, un représentant des Comores et Charles Konan Banny, le gouverneur de la BCEAO.
CFA signifiait « Colonies Françaises d’Afrique » puis, à partir de 1958, «communauté Française d’Afrique » avant de devenir « communauté financière africaine » en Afrique de l’Ouest,et «coopération financière en Afrique centrale» pour l’Afrique centrale.
Aux indépendances,la France a imposé la reconduction du système de la zone franc :
1- Le Trésor français garantit la convertibilité illimitée du FCFA en euro (autrefois le franc français)
2- La parité du FCFA avec l’euro est fixe
3- Pour assurer cette parité, les réserves de change des pays de la zone franc sont centralisées dans leurs banques centrales, qui doivent en déposer la moitié sur un compte courant dit « compte d’opérations », logé à la Banque de France et géré par le Trésor français
4- Les transferts de capitaux entre la zone franc et la France sont libres
Les réserves monétaires des différents pays sont maintenues loin de leurs frontières,et, la production des pièces et billets en CFA se fait à l'imprimerie de la Banque de France,à Chamalières, commune de 17 000 habitants, située dans le Puy-De-Dôme à 3 km de Clermont-Ferrand en France.
Précisons que le franc CFA d’Afrique centrale n'est pas interchangeable avec le franc CFA d’Afrique de l’Ouest, tous deux ,pourtant,à parité égale avec l’euro.
« Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage »
Ahmed Sékou Touré (1922-1984)
Piqûre de rappel…Le 12 janvier 1960 Ahmed Sékou Touré accueille Golda Meir, ministre des Affaires étrangères d'Israël,l'un des premiers pays à reconnaître la Guinée indépendante.
Certains membres du gouvernement travailliste au pouvoir en Israël dont Golda Meir avaient rencontré Ahmed Sékou Touré lors de réunions syndicales internationales.
Le 10 octobre 1958 ,un télégramme signé du président du Conseil israélien et adressé à Ahmed Sékou Touré annonce la reconnaissance de son pays par Israël, tout en exprimant une certaine inquiétude sur le plan juridique par rapport à la France.
Le 17, Ahmed Sékou Touré répond en remerciant et précisant qu' « aucune considération juridique ne limite désormais la souveraineté de la république de Guinée par rapport à la France,dont les services ont cessé toute existence légale dans notre État depuis le 30 septembre. STOP. Tout obstacle à reconnaissance république Guinée étant de ce fait inexistant, vous renouvelle souhait mon gouvernement établir relations diplomatiques normales avec votre pays sur base droit international. »
Golda Meir réagit le 6 novembre par un câble qui précise que “le gouvernement d'Israël espère pouvoir entamer dans un avenir rapproché des pourparlers avec le gouvernement de Guinée au sujet d'un échange de missions diplomatiques entre nos deux pays.”
Peu après, Ehud Avriel, ambassadeur d'Israël au Ghana , se rend à Conakry,rencontre Ahmed Sékou Touré et annonce qu'Israël ouvrira prochainement une ambassade.
Sékou Touré donne son accord .
L'ambassade d'Israël au Ghana est dès le début décembre saisie d'une série de demandes guinéennes : participation de la Guinée à la Black Star Line (compagnie mixte israélo-ghanéenne de navigation maritime),envoi à Conakry d'un expert en diamant,formation professionnelle dans les domaines des syndicats ouvriers et de la production agricole.
Peu après, toujours en décembre 1958, la Guinée demande à Israël d'accueillir des jeunes Guinéens dans des kibboutz, afin d'étudier une expérience qui semble intéressante pour un pays neuf qui cherche sa voie de développement.
Dans le courant de l'année 1959,ce sont dix stagiaires guinéens qui séjournent pendant neuf mois en Israël,où ils se travaillent dans des centres gérés par l'Histadrout (Fédération générale du travail) au milieu d'environ 200 jeunes venus de Birmanie, d'Inde,d'Éthiopie et du Ghana.
Fin février 1959, seize membres de la Gadna, organisation paramilitaire de la jeunesse israélienne,recevant une formation à la fois agricole et militaire,et naguère liée à la Haganah, sont invités à se rendre en Guinée pour y exposer leurs techniques de travail et de formation.
Israël a également envoyé plusieurs ingénieurs agronomes qui travaillent dans divers régions guinéennes, ainsi que dix professeurs capables d'enseigner en français (et qui arrivent pour participer à la rentrée scolaire de 1959).
Un contrat est signé en avril 1959 entre Israël et la Guinée pour la constitution d'une société mixte qui s'occupera notamment de construction de routes, d'adduction d'eau, et de divers travaux publics.
60% des actions seront propriété du gouvernement guinéen, 40% d'une société israélienne, Solem Bone.
Par ailleurs, une entreprise israélienne (au capital limité au départ à 40.000 dollars) reçoit l'un des quatre permis d'exploitation diamantifère qui remplacent désormais les douze permis précédents.
Sur le plan diplomatique, le premier ambassadeur d'Israël, Shlomo Hillel arrive le 5 août 1959 à Conakry, accompagné d'un collaborateur et d'une secrétaire.
La présentation de ses lettres de créance a lieu le lendemain 6 août.
Le 5 novembre, Ahmed Sékou Touré s'adresse pour la première fois à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Les Israéliens remarquent qu'il évoque dans son discours le sort des réfugiés palestiniens.
Dix jours plus tard, le leader guinéen se trouve à Bonn pour une visite en République fédérale d'Allemagne.
A sa demande, l'ambassadeur d'Israël, initialement convié par le protocole fédéral aux cérémonies d'accueil et aux réceptions officielles, est décommandé au dernier moment .
Dans ce contexte,du 12 au 14 janvier 1960 , Golda Meir, ministre des Affaires étrangères, effectue une tournée africaine qu'elle achève en Guinée.
Ahmed Sékou Touré dira plus tard: “Et on sait qu'en 1960, le Premier ministre d'Israël, à l'époque Madame Golda Meir, est venue à Conakry pour nous rendre une visite.Nous avions des rapports personnels avec elle,avant l'indépendance, en tant que syndicaliste. Elle était syndicaliste comme nous.”
Golda Meir dans son livre My Life, écrit "il est vrai après que la Guinée eût rompu les relations diplomatiques avec Israël, premier pays africain à le faire en 1967,plusieurs autres le feront seulement après la guerre du Kippour en 1973."
Sans doute sous le coup de cette déception, Golda Meir affirme que sa première rencontre avec Sékou, au début de 1960, “… ne fut pas un succès éclatant.Ce fut l'un des leaders africains avec lequel je ne parvins pas à développer une relation personnelle, bien que j'aie été fortement impressionnée par ses capacités intellectuelles. »
« Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
La nuit est longue mais le jour vient ! »
Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami Olympio (1902-1963)
Piqûre de rappel…Le 13 Janvier 1963 au petit matin, le père de l'indépendance du Togo Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami Olympio, est assassiné par un groupe de soldats qui avaient à leur tête le sergent Etienne Eyadema.
Les putschistes confient le pouvoir à Nicolas Grunitzy, un opposant et beau-frère d'Olympio qui était en exil en France.
Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami Olympio a été successivement le premier président de l’Assemblée représentative du Togo en 1946,premier ministre du gouvernement mis en place suite à la victoire électorale du 27 avril 1958,le premier président du Togo après la proclamation de son indépendance, le 27 avril 1960.
Elu démocratiquement premier Président de la République du Togo depuis 1961,Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami Olympio devient le premier père de l’indépendance d'un pays d’Afrique francophone,victime d'un coup d'état et assassiné.
L'histoire se répète le 13 janvier 1967.
Le chef d'état-major des armées togolaises, Étienne Gnassingbé Eyadema,annonce à la radio d'État le renversement du président Nicolas Grunitzky et la prise de contrôle du gouvernement pour résoudre la crise provoquée par les luttes entre le président Grunitzky et son vice-président Antoine Meatchi.
Dès lors le Colonel Kléber Dadjo devient le président du Togo du 14 janvier au 14 avril 1967.
Trois mois ,c'est le délais annoncé par Étienne Gnassingbé Eyadema pour la tenue d'élections démocratiques.
Pour accompagner ce calendrier,il décrète des mesures d'urgence dont la mise en place d'un Comité de réconciliation nationale pour une période trois mois,la suspension de la Constitution et de l'Assemblée nationale ainsi que la prohibition des partis politiques.
Dans la foulée,Étienne Gnassingbé Eyadema annonce la libération des prisonniers ayant participé au coup d'État infructueux contre le présidentt Grunitzky en novembre 1966.
Il les fait siéger au Comité de réconciliation nationale, chargé de conseiller sur la gestion du Togo.
Une structure dissoute le 14 avril 1967 par Gnassingbé Eyadema comme promis avant la tenue d'élection démocratiques qui n'auront finalement pas lieu.
Étienne Gnassingbé Eyadema prend la tête du pays jusqu'à sa mort, le 5 février 2005, des suites d'une attaque cardiaque.
« la vérité est le plus court chemin qui mène à la prison »
L’Abbé Augustin Diomacoune Senghor (1928-2007)
Piqûre de rappel....Le 14 Janvier 2007 meurt à l’hôpital militaire du Val de Grâce, à Paris, à 78 ans,l’Abbé Augustin Diomacoune Senghor,le leader historique du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance qui réclame l’indépendance de la Casamance, située au sud du Sénégal,depuis 1986.
L'homme d'église ordonné prêtre le 4 avril 1956, est né le 4 avril 1928 à Senghalène, au sud-ouest de Ziguinchor, principale ville de Casamance.
Il épouse la cause indépendantiste dès les premières heures ce qui lui vaudra d'être arrêté le 23 décembre 1982 et condamné le 13 décembre 1983 à cinq années de prison pour atteinte à l'intégrité de l'Etat sénégalais.
Libéré le 23 décembre 1987,il est de nouveau arrêté le 14 juin 1990 pour les mêmes motifs.
Il a échappé à 21 tentatives d'assassinats.
De 1995 à la signature de l'accord de paix, fin 2004, il est en résidence surveillée à la Direction diocésaine des œuvres catholiques de Ziguinchor.
Pour œuvrer à un règlement pacifique il a pris sa plume et envoyé des lettres aux présidents sénégalais Léopold Sédar Senghor les 25 décembre 1980 et 22 avril 1981, et à Abdou Diouf le 12 mai 1982.
Des courriers restés sans réponse.
Il adressera six lettres au Président de la République Française entre 1983 à 1987 ainsi qu'au Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies.
Dans une lettre du 14 juillet 1990 adressée au Secrétaire Général de l'ONU, l'abbé Augustin Diamacoune Senghor écrit: "Je suis et milite pour l'Indépendance de la Casamance, mais par la voie pacifique, juridique, politique et diplomatique."
Rappelons que le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance qui conteste l'appartenance de la région au Sénégal,a été créé en 1947, avant de refaire surface au début des années 80, après une longue période d'absence.
Le corps de l'abbé Augustin Diamacoune Senghor est rapatrié par avion au Sénégal le soir du 20 janvier 2007, et aussitôt transféré vers Ziguinchor.
Le 21 janvier après une cérémonie religieuse à la Cathédrale de Ziguinchor, l'abbé Augustin Diamacoune Senghor est inhumé aux environs de 13 heures au cimetière des prêtres Catholiques du grand séminaire du village de Brin ,à une dizaine de kilomètres de Ziguinchor.
« Tant qu’un homme n’a pas découvert quelque chose pour lequel il serait prêt à mourir, il n’est pas à même de vivre.»
Martin Luther King Jr. (1929-1968)
Piqûre de rappel...Le 15 Janvier 1929 naît à Atlanta, en Géorgie,Martin Luther King Jr.
Sa mère, Alberta Williams, institutrice avant son mariage, était la fille d'Adam Daniel Williams, pasteur pendant dix-sept ans de l'Eglise baptiste Ebenezer et pionnier de la résistance aux discriminations raciales : membre de la "National Association for the Advancement of Colored People", il avait lutté pour obtenir un collège secondaire pour les Noirs et fait boycotter un journal raciste.
Son père, Martin Luther King Senior, était également pasteur, et il succéda d'ailleurs dès 1931 à Adam Williams dans la responsabilité de la paroisse.
Il est ordonné dans le temple de son père à Atlanta en 1947, et nommé assistant de la paroisse.
En 1951, il obtient une licence de théologie , poursuit des recherches à l'Université de Boston, et suit des cours de philosophie à l'Université de Harvard.
A partir de 1953, il se consacre à la rédaction d'une thèse : "Comparaison de la conception de Dieu chez Paul Tillich et Henry Nelson Wieman".
Il obtint le doctorat de troisième cycle de théologie systématique en juin 1955.
Le 14 octobre 1964, Martin Luther King devient à 35 ans le plus jeune lauréat du Prix Nobel de la Paix.
Il est récompensé pour son combat non violent pour les droits civiques des Noirs,un an après son célèbre discours "I have a dream ".
Il recevra son prix la 10 décembre à Oslo.
Le 3 Avril 1968 à Memphis Martin Luther King prononce sans le savoir son dernier discours, il sera assassiné le lendemain : « Nous avons devant nous des journées difficiles. Mais peu m'importe ce qui va m'arriver maintenant, car je suis allé jusqu'au sommet de la montagne. Je ne m'inquiète plus. Comme tout le monde, je voudrais vivre longtemps. La longévité a son prix. Mais je ne m'en soucie guère maintenant. Je veux simplement que la volonté de Dieu soit faite. Et il m'a permis d'atteindre le sommet de la montagne.J'ai regardé autour de moi.Et j'ai vu la Terre promise.Il se peut que je n'y pénètre pas avec vous. Mais je veux vous faire savoir, ce soir, que notre peuple atteindra la Terre promise.Ainsi je suis heureux, ce soir.Je ne m'inquiète de rien. Je ne crains aucun homme.Mes yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur.» .Un testament.
« C’est pour chasser ce cauchemar de démembrement de notre nation, que je vous convie, filles et fils du grand Congo démocratique, à une résistance encore plus active et à une lutte, sans merci, contre nos ennemis, jusqu’au jour où nous recouvrerons totalement l’intégrité territoriale, l’indépendance nationale, et la souveraineté internationale de notre pays.»
Laurent-Désiré Kabila (1939-2001)
Piqûre de rappel...Le 16 Janvier 2001 est assassiné à Kinshasa Laurent-Désiré Kabila,président de la république démocratique du Congo , surnommé "Mzee", littéralement le vieux, le sage en swahili.
Il est 14h le mardi 16 janvier 2001.
Laurent-Désiré Kabila travaille dans son bureau, sur les hauteurs du mont Ngaliema à Kinshasa, et ,soudain la porte s'ouvre.
Le président reconnait un de ses gardes du corps ,arme à la main, qui s'approche de lui et tire.
Une balle dans le cou, deux balles dans le ventre. Le président Laurent-Désiré Kabila s'écroule.
Les coups de feu qui retentissent,amènent les soldats qui gardent le bureau du président à se précipiter dans la pièce.
Ils abattent le jeune "kadogo" qui essaie de s'enfuir. Laurent-Désiré Kabila est emmené par hélicoptère à l'hôpital de la Gombe, alors que le chef d'état-major annonce l'état d'urgence dans le pays.
Dans la foulée , Kampala et Bruxelles déclarent que Kabila père est mort.
Kinshasa réfute, affirmant que le président est blessé, mais vivant.
Entre temps, Laurent-Désiré Kabila est évacué au Zimbabwe.
C'est 48H plus tard que son décès est officialisé à Kinshasa.
Suite à l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, de nombreuses personnes ont été interpellées.
La justice a prononcé 30 condamnations à mort, 26 à perpétuité, et 6 à moins de vingt ans de prison.
De nombreuses interrogations subsistent sur les véritables commanditaires de l'assassinat.
En 2014, la Cour africaine des droits de l'homme a demandé au gouvernement congolais de libérer tous ceux qui restaient en prison,relevant d'importantes irrégularités de procédure, et réclamant une révision du jugement.
Kinshasa n'a pas donné suite.
Certains condamnés sont morts en détention.
Deux lois d'amnistie ont déjà été adoptées en 2004 et 2014 en RDC.
A chaque fois, les condamnés pour l'assassinat de Kabila ont été exclus de ces amnisties.
Rappelons que le 17 mai 1997,l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo entrent à Kinshasa désertée la veille par le maréchal Mobutu, après près de 32 ans de pouvoir.
Laurent-Désiré Kabila qui se trouve à Lubumbashi,se déclare président de la République démocratique du Congo qui remplace le Zaïre.
Laurent-Désiré Kabila a le titre de « héros national », comme Patrice Émery Lumumba.
« J’ai découpé et dissous dans l’acide le corps de Lumumba. En pleine nuit africaine,nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps.Le plus dur fut de les découper en 32 morceaux, à la tronçonneuse, avant d’y verser de l’acide.Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare»
Gérard Soete, le 15 mai 2002
Piqûre de rappel...Le 17 Janvier 1961, Patrice Emery Lumumba et deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito sont conduits par avion à Élisabethville, au Katanga, où ils seront assassinés dans d'atroces conditions le soir même.
En 2000, le sociologue belge Ludo De Witte publie chez Karthala "L'Assassinat de Lumumba", dans lequel il met en cause les responsables belges, précisant que ce sont des Belges « qui ont dirigé toute l’opération du transfert de Lumumba au Katanga, jusqu’à sa disparition et celle de son corps ».
La Belgique, de même que l'ONU, n'avaient pas reconnu le Katanga comme état indépendant mais certains officiers belges étaient encore en fonction.
Le lendemain, une opération sera menée par des agents secrets belges pour faire disparaître dans l'acide les restes des victimes découpées auparavant en morceaux.
Plusieurs de ses partisans seront exécutés dans les jours qui vont suivre, avec la participation de militaires, ou mercenaires belges.
En 2003, le Documentaire télévisé "CIA guerres secrètes" explique que Mobutu a fait dissoudre le corps de son rival dans l'acide, après l'avoir fait assassiner.
Les États-Unis auraient tenté de faire assassiner Lumumba mais le plan avait échoué au niveau du choix de l'assassin ; l'opération avait été ordonnée par Allen Dulles qui avait mal interprété la volonté du président Dwight Eisenhower.
Le 21 juin 2007,les archives de la CIA ont été déclassifiées et indiquent que la CIA a monté un plan d'assassinat de Lumumba.
En avril 2013, dans une contribution au magazine London Review of Books, le Lord travailliste David Lea affirme que Daphne Park, une ancienne cadre du MI6, lui a confié en 2010 avoir « organisé » l'assassinat de Patrice Lumumba.
Le rôle des puissances occidentales et celui des États-Unis en particulier a été fortement évoqué dans la mort de Lumumba.
Le gouvernement belge a reconnu, en 2002, une responsabilité dans les événements qui avaient conduit à la mort de Lumumba : " À la lumière des critères appliqués aujourd'hui, certains membres du gouvernement d'alors et certains acteurs belges de l'époque portent une part irréfutable de responsabilité dans les événements qui ont conduit à la mort de Patrice Lumumba. Le Gouvernement estime dès lors qu'il est indiqué de présenter à la famille de Patrice Lumumba et au peuple congolais ses profonds et sincères regrets et ses excuses pour la douleur qui leur a été infligée de par cette apathie et cette froide neutralité".
Le 23 juin 2011, la famille de Patrice Lumumba a déposé plainte, à Bruxelles, contre une dizaine de Belges qu’elle considère comme impliqués dans l’assassinat.
« Ce qu’ils ont fait subir à David Ouedraogo et ses compagnons jusqu’à ce que le malheureux décède dans les locaux de l’infirmerie de la Présidence du Faso est innommable et digne de véritable cannibale même Hitler n’aurait pas fait mieux. Un fait dont le Président du Faso, Blaise Compaoré a été mis au courant »
Norbert Zongo (1949-1998)
Directeur de publication de l’hebdomadaire L'Indépendant
Piqûre de rappel...Le 18 Janvier 1998 meurt,après des semaines de tortures,David Ouédraogo,dans les locaux de l’infirmerie de la Présidence du Burkina-Faso.
Le chauffeur personnel de François Campaoré,frère cadet du chef de l'état,était détenu au Conseil de l’Entente, une caserne militaire avec d'autres par le régiment de sécurité présidentielle (R.S.P) suite à une prétendue histoire de vol d’une forte somme d’argent au préjudice de l’épouse de François Compaoré.
Une incarcération arbitraire sur laquelle enquête le journaliste Norbert Zongo qui connaîtra une fin tout aussi tragique.
Dans son journal "L’Indépendant" du 13 janvier 1998, il écrit : "Nous ne cherchons pas à savoir s’il y a eu un vol, cela ne nous regarde pas. Ce qui nous préoccupe, c’est l’incarcération des suspects au conseil (…) nous sommes dans un Etat de droit paraît-il. Le Conseil (Quartier Général du R.S.P), jusqu’à preuve du contraire, n’est ni une brigade de gendarmerie, ni un commissariat de police. Qui conduit les enquêtes sur ce vol en ces lieux ? Comment le fait-il ? Où a-t-on gardé les présumés coupables ?".
Le 18 janvier à 06 h 50, David Ouedraogo meurt officiellement « de sa maladie » selon le certificat de décès rédigé par le lieutenant-colonel Nazinigouba Ouédraogo. Le médecin-chef de l’infirmerie de la présidence invoquera le secret médical pour ne pas répondre à la Commission d’enquête indépendante mise en place par le président Blaise Campaoré par Décret n° 98-0490/PRES/PM/MEF/DEF/MJ-GS/MATS du 18 décembre 1998, sous la pression de la rue.
Dans son rapport,la commission qui a entendu de nombreuses personnes révèle que le Président Blaise Compaoré était au courant.
Codétenu de David Ouédraogo,Hamidou Ilboudo,cuisinier au service de François Compaoré,marqué dans sa chair,fera le récit de leur calvaire à la Commission :
"David et moi avons été conduits le 5 ou le 6 décembre 1997 vers 15 h 30 – 16 heures sur la route de Ouahigouya par un groupe de six ou huit militaires du Conseil et avons été frappés puis brûlés. On a d’abord allumé un feu de paille autour de nous à savoir Bruno, Adama et moi qui nous a brûlé les pieds. Ensuite on nous a fait coucher David et moi, sur le dos, au-dessus d’un feu de bois, pieds et bras préalablement attachés. Je me rappelle qu’il y avait les nommés Edmond et Yaro parmi les militaires qui m’ont brûlé." (p.v. n° 99-81 du 24/03/99)
Adama Tiendrebeogo dira à son tour : "Nous avons beaucoup souffert.Le premier jour, nous avons été amenés nuitamment hors de la ville, où Hamidou et moi avons été battus à l’aide de ceinturons par trois militaires. Ensuite, ils nous ont ordonné de nous fouetter à l’aide de branchages. Une deuxième fois, nous avons encore été amenés nuitamment hors de la ville, les yeux bandés et on nous a fait creuser une tombe. On m’a passé une corde au cou et on a tiré dessus. Au Conseil, les tortures étaient quotidiennes. Nous étions frappés et on nous faisait subir toutes sortes de "manœuvres" militaires. Une autre fois, nous avons été amenés hors de la ville tous les quatre par un groupe de militaires. Après nous avoir regroupés Hamidou, Bruno et moi, nous avons été entourés avec de la paille sèche à laquelle on a mis du feu et il nous était interdit d’en sortir. David, lui, avait été amené à l’écart et après lui avoir attaché les pieds et les mains, les militaires lui passaient les flammes sur le corps. Hamidou également a été brûlé seul." (p.v. n° 99-82 du 24/03/99)
« À travail égal, salaire égal ! »
Piqûre de rappel...Le 19 janvier 1957 s'achève le congrès de Cotonou aboutissant à la création de l’Union générale des travailleurs d’Afrique noire (UGTAN), dirigé par Sékou Touré, et dont le siège est installé à Dakar.
Au bout d’un an d’existence, l’UGTAN regroupe déjà 80 à 90 % des syndiqués en AOF, soit le tiers des salariés (150 000 sur un total de 450 000).
L’Union choisit de n’adhérer à aucune Internationale syndicale, et s’écarte même des deux centrales,la Confédération africaine des syndicats libres-Force Ouvrière (CASL-FO) et la Confédération africaine des travailleurs croyants (CATC),qui existaient sur le terrain de l’AOF en tant que prolongement d’organisations syndicales internationales.
Dans le milieu des cheminots,le 19 avril 1947, à la veille de la visite du président de la République française, une courte grève permet d’abord d’aboutir à un accord sur un cadre unifié pour tous les travailleurs, et le rejet de la proposition de licenciement de 3 000 ouvriers.
Mais le patronat fait ensuite échouer les négociations autour du protocole d’accord signé le 19 avril.
Un nouvel appel à la grève est donc lancé par les syndicats pour le 10 octobre.
Cette seconde grève des cheminots, intervenue entre le 10 octobre 1947 et le 19 mars 1948, est considérée comme l’événement le plus retentissant dans la mémoire collective en Afrique de l’ouest francophone après la Deuxième Guerre mondiale.
On assiste à une mémorable épreuve de force pendant 170 jours opposant les cheminots africains et la direction de la Régie des chemins de fer.
Le mouvement mobilise près de 20 000 grévistes répartis sur tous les territoires de l’ancienne Afrique occidentale française.
L'enjeu principal est l'égalité,un statut unique des cheminots de la Régie des chemins de fer, sans considérations de couleur.
Un mot d’ordre, « À travail égal, salaire égal ! ».
« Si la domination impérialiste a le besoin vital de pratiquer l'oppression culturelle, la libération nationale est nécessairement un acte de culture. »
Amilcar Lopes Cabral (1924-1973)
Piqûre de rappel...Le 20 janvier 1973 est assassiné à Conakry Amilcar Lopes Cabral alias Abel Djassi, révolutionnaire panafricaniste, fondateur du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert qui mènera à l'indépendance ces 2 colonies portugaises.
Il disait : « Les colonialistes ont l’habitude de dire que eux, ils nous ont fait rentrer dans l’histoire. Nous démontrerons aujourd’hui que non : ils nous ont fait sortir de l’histoire, de notre propre histoire, pour les suivre dans leur train, à la dernière place, dans le train de leur histoire. » (conférence de Dar es Salam de 1965).
Une multitude de théories ont vu le jour sur les éventuels commanditaires à commencer par la puissance coloniale,le Portugal.
A Lisbonne ,la capitale de l’empire colonial portugais,où Amilcar Cabral achève ses études d'ingénieur agronome en 1950 ,il rencontre de nombreux étudiants des différentes colonies africaines.
Parmi eux figurent : Agostinho Neto (leader de l’indépendance de l’Angola) et Eduardo Mondlane (fondateur du Frelimo, mouvement de libération nationale du Mozambique) .
Des camarades avec lesquels ils critiquent l’impérialisme et le pouvoir colonial ce qui nourrira leur engagement politique.
De retour dans son pays ,la Guinée portugaise, en 1952, il travaille au centre expérimental agricole de Bissau, qu’il dirige à 29 ans avec l'ambition de recenser le patrimoine agricole de la Guinée pour s’imprégner des réalités de la population paysanne , en comprendre les difficultés et les besoins, afin de s'en servir lors de la lutte pour l’indépendance cmme l'on fait d'autre avant lui s'appuyant sur une stratégie révolutionnaire d’inspiration maoïste.
A Bissau, il fonde en 1956, avec cinq compagnons, le Parti africain pour l’indépendance - Union des peuples de Guinée et des îles du Cap-Vert, futur PAIGC qui proclame unilatéralement le 24 septembre 1973, l'indépendance de la Guinée-Bissau.
Mais malgré la reconnaissance immédiate des Nations unies, il faudra attendre la révolution des œillets qui fait tomber le régime d'Antonio Salazar au Portugal, pour que le pays accède à l'indépendance pleine et entière le 10 septembre 1974.
La Guinée-Bissau et le Cap-Vert prendront des chemins séparés en 1980.
Le 20 janvier est le "Jour des héros de la Nation" au Cap-Vert "Dia dos heróis nacionais)" on célèbre notamment la mémoire d'Amilcar Cabral, considéré comme l'un des pères de la nation et maître d'œuvre de la révolution en Guinée Bissau et au Cap-Vert.
« C'était une révélation publique que cette indifférence envers les vies noires ne devait pas être tolérée.»
Piqûre de rappel...Le 21 janvier 1981, les rues de Londres sont couvertes de manifestants.Ils manifestent leur colère devant le County Hall de Londres pour faire pression sur l’enquête policière en cours suite au meurtre raciste le 18 janvier de 13 adolescents noirs,brûlés vifs dans une maison à New Cross par des partisans de l'extrême droite qui ont lancé une bombe.
Dans la soirée du 17 Janvier 1981, une fête d'anniversaire a lieu au 439 New Cross Road, dans le sud de Londres.
Les jeunes fêtaient l'anniversaire commun de deux filles lorsqu'ils ont été piégés par la fumée et les flammes.
La police ,appelée plus tôt dans la soirée, suite à des plaintes pour tapage nocturne privilégie un acte de vengeance et écarte le motif racial ,nourrissant la colère des populations noires d'autant que les survivants parlent d'une voiture blanche garée devant la maison qui a démarré rapidement dès que le feu a commencé.
La police dont l'intégrité est mise en cause,est vivement critiquée,accusée de laxisme.
Un comité d'action a été formé pour faire pression sur la police afin qu'elle mène une enquête plus approfondie.
Le 2 Mars plus de 20.000 personnes ont défilé dans Londres pour protester contre l'inaction de la police en insistant sur l'indifférence.
Personne n'a jamais été inculpé dans le cadre de l'incendie.
En Octobre 2002, la Haute Cour a finalement décidé de tenir une nouvelle enquête après la mobilisation sans relâche des familles des victimes.La seconde enquête a débouché sur le même verdict en mai 2004,et,en Mars 2005 les familles des victimes se sont vu refuser la permission de contester le verdict.
Pour le 30ième anniversaire, une plaque commémorative a été dévoilée pour rendre hommage à ceux qui ont perdu leurs vies.
Bien que 13 adolescents ont perdu la vie dans l'incendie,une quatorzième victime figure sur la plaque.
Elle est tombée d'un balcon ,traumatisée par la perte de ses deux meilleurs amis.
Andrew Gooding (18.02.1962 – 18.01.1981)
Owen Thompson (11.09.1964 – 18.01.1981)
Patricia Johnson (16.05.1965 – 18.01.1981)
Patrick Cummings (21.09.1964 – 18.01.1981)
Steve Collins (2.05.1963 – 18.01.1981)
Lloyd Hall (28.11.1960 – 18.01.1981)
Humphrey Geoffrey Brown (4.07.1962 – 18.01.1981)
Roseline Henry (23.09.1964 – 18.01.1981)
Peter Campbell (23.02.1962 – 18.01.1981)
Gerry Paul Francis (21.08.1963 – 18.01.1981)
Glenton Powell (18.01.1966 – 25.01.1981)
Paul Ruddock (19.11.1960 – 09.02.1981)Yvonne Ruddock (17.01.1965 – 24.01.1981)
Anthony Berbeck (17.08.1962 – 09.07.1983)
« Ma haine grossit en marge
de la culture
En marge
des théories
En marge des bavardages
dont on a cru devoir me bourrer au berceau
Alors que tout en moi aspire à n’être que nègre
Autant que mon Afrique qu’ils ont cambriolée »
Léon-Gontran Damas (1912-1978)
Piqûre de rappel...Le 22 janvier 1978 meurt à Washington Léon-Gontran Damas,Poète guyanais anticonformiste,grande plume de la négritude,mouvement fondé avec ses compagnons Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.
Il s'intéresse au racisme sous toutes ses formes,à Paris où il s'installe en 1929 ,et,dans le reste du monde notamment en Amérique avec les lynchages ,les émeutes, la lutte pour les droits civiques ,et, les tristement célèbres lois « Jim Crow » support indispensable de la ségrégation en interdisant les mariages interraciaux et imposant une séparation entre Noirs et Blancs dans les transports, les lieux publics, les établissements scolaires ,les matchs ,les spectacles ,les hôpitaux etc....
Pour la petite histoire les lois «Jim Crow » se réfèrent à la chanson « Jump Jim Crow » de 1828,mettant en musique les tribulations de Jim Crow, un Noir du Sud profond.
Une rengaine si populaire que Jim Crow est devenu rapidement un terme générique pour désigner, de façon péjorative, les Afro-américains.
Profitant du régime fédéral qui confère à chaque État américain une très grande liberté dans la façon de régir le statut de ses habitants,à partir de 1876 les onze anciens États sécessionnistes ont contourné la loi pour discriminer.
Léon-Gontran Damas épingle les séquelles du colonialisme comme le mimétisme et le complexe d’infériorité, les fantasmes du Blanc sur le Noir, ainsi que les nombreuses frustrations du Noir dans la société blanche.
En 1935, Léon-Gontran Damas devient le secrétaire de rédaction de la revue "L’Étudiant noir".
En 1937 paraît "Pigments",un recueil fondateur qui rompt avec la poésie déclamatoire pour le style provocateur,direct, et sarcastique de Damas.
Une oeuvre qui dérange et est censurée en 1939 de façon rétroactive pour «atteinte à la sûreté intérieure de l’État".
Il a mené de front une carrière littéraire et politique en siégeant de 1948 à 1951 à l’Assemblée Nationale française et en collaborant à des revues engagées :La Revue du Monde noir,La Dépêche africaine,Légitime Défense et L’Étudiant noir.
Léon-Gontran Damas a plusieurs cordes à son arc : Fondateur de la collection « Écrits français d’outre-mer » aux Éditions Fasquelle à Paris,Professeur émérite de littérature africaine à l’Université Howard à Washington, D.C. jusqu’à sa mort.
Il a aussi été chercheur à l’UNESCO de 1964 à 1969 où il représente la Société africaine de culture fondée par son ami Alioune Diop,et, parcourt l’Afrique pour y récolter de la culture, ou le Brésil pour rechercher ce que les esclaves africains y ont apporté.
Léon-Gontran Damas naît à Cayenne le 28 mars 1912 avec sa sœur jumelle.
Il reviendra à sa manière ,toute poétique, avec sa plume,dans son recueil "Black Label" :
« Sur la terre des parias
un premier homme vint
sur la Terre des Parias
un second homme vint
sur la Terre des Parias
un troisième homme vint
depuis trois Fleuves
trois fleuves coulent dans mes veines »
Les trois fleuves font référence au sang amérindien ,et, africain qui lui vient d’une arrière-grand-mère paternelle dont la mémoire a retenu le nom de ses ascendants "Bâ", ainsi que le sang européen dont son père a hérité, tout comme sa mère martiniquaise.
« Une perte incommensurable pour le monde de la musique et le pays tout entier»
Jacob Zuma,Président sud-africain (2009-2018)
Piqûre de rappel...Le 23 janvier 2018 meurt Hugh Masekela à 78 ans,légende sud-africaine du jazz qui compte plus de 50 ans de carrière internationale.
Né le 4 avril 1939 à Witbank,il apprend la trompette à l'adolescence, grâce au soutien d’un prêtre britannique de son township, et rejoint les orchestres swing de Johannesburg.
Il bénéficie d’une bourse pour étudier à la prestigieuse Guildhall School of Music à Londres.
Il intègre par la suite la Manhattan School of Music de New York.
Il rencontre Harry Belafonte,le trompettiste Dizzy Gillespie et sa compatriote Miriam Makeba dont il partagera la vie entre 1964 et 1966.
Exilé aux Etats-Unis pendant près de 30 ans, Hugh Masekela construit son oeuvre musicale en écho et hommage à sa terre d’origine, à celles et ceux qui combattent la ségrégation raciale.
En 1974, dans la chanson Stimela (Coal Train), extrait de l’album I’m Not Afraid, Masekela raconte le calvaire des travailleurs noirs d’Afrique du Sud, exploités pour extraire l’or des mines de Johannesbourg.
Deux ans plus tard, il compose Soweto Blues en hommage aux victimes des émeutes survenues la même année dans son pays d’origine.
En 1987, en soutien à Nelson Mandela, Hugh Masekela fait paraître la chanson Bring Him Back Home comme premier titre de son album Tomorrow.
Ce lendemain qu’espère tant le trompettiste survient finalement en 1990, avec la libération de Nelson Mandela. Le jazzman retourne alors vivre en Afrique du Sud.
L'un de ses succès "Grazing in the Grass", sorti en 1968 s'est écoulé à plus de quatre millions d’exemplaires,et a été repris par nombreux artistes comme Stevie Wonder ou George Howard.
« On procédait à l'embarquement des esclaves : l'entassement à bord était la règle pour rentabiliser au maximum la traversée.On ne dispose que d'un demi verre par personne et par jour »
Le Commandant Louis Lacroix
Piqûre de rappel...Le 24 janvier 1819 part du Havre un Brick avec 160 esclaves à bord,qui arrive à la Guadeloupe le 21 juin.
39 devenus aveugles ont été jetés à la mer, 12 sont borgnes, 14 ont des atteintes très graves de la cornée.
Conséquence : les armateurs ont été dédommagés pour marchandise avariée !
Il y a rarement un médecin à bord augmentant les cas de petite vérole,fièvres, vomissements, et asphyxie en raison de l’atmosphère fétide à bord.
Le Commandant Louis Lacroix ,ancien Cap-hornier et capitaine au long cours raconte l’odyssée du brick ... :
Selon lui, la vie à bord s’organise de la façon suivante :
– Levés une demi-heure après l’apparition du soleil, les esclaves montent sur le pont quatre par quatre. Ceux qui ont manifesté la volonté de se suicider sont entravés.
– Ils se lavent dans des bailles remplies d’eau, une pour huit.
– Leur bouche est examinée, brossée avec soin avec un petit morceau de canne à sucre aplati et écrasé.
– On leur passe six centilitres d’huile de palme sur le corps.
– Ils boivent de l’eau acidulée, contenue dans une calebasse, pour combattre le scorbut . On utilise la pierre infernale pour ceux qui ont des aphtes et des ulcères aux muqueuses.
– Ils ont droit à 400 grammes par jour d’une bouillie faite de fèves, de maïs, de millet, de viande ou de poisson. On la sert dans des gamelles de 10 rations et ils y plongeait la cuillère au commandement. L’eau circule dans des mesures de 35 centilitres. Ceux qui n’ont pas d’appétit sont nourris au «speculum oris».
Il arrive qu’on en jette à la mer quand on craint de manquer de provisions.
Une pétition de négociants français en 1826 assure que des capitaines de navires négriers jettent à la mer chaque année plus de 1500 esclaves vivants parce qu’ils sont trop mal portants pour être vendus avec avantage.
Qu’est-ce qu’un brick ?
A une époque, le brick de pêche ou caboteur était un très gros brigantin qui ne pouvait concilier vitesse et gros volume de cales. Puis des bricks de guerre ont été aménagés pour le commerce avec l’Afrique et surtout « la traite ». C’est le brick de guerre de l’Empire qui sera le brick marchand du XIXe siècle. Les bricks de 1830 construits sur le plan de la Gazelle sont des clippers (clipper : qui écourte) qui seront utilisés pour la traite.
Tous ces bricks ont deux mâts.
Le tonnage moyen varie de 159 tonneaux en 1824 pour les bricks négriers à 180 tonneaux pour tous les autres types dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Leur forme en coupe de champagne leur permet de gagner de la vitesse. L’équipage est réduit.
Les conditions de voyage sont inhumaines : la place est réduite, les provisions en quantité moindre, l’eau manque le plus souvent.
On ne dispose que d’un demi verre par personne et par jour.
Les maladies continuent à décimer un grand nombre de captifs, souvent un sixième et même la moitié.
« On fait croire qu’en République Centrafricaine, « le droit, c’est l’arme ; la justice c’est la puissance de feu ». Erreur d’appréciation.»
Ange Félix Patassé (1937-2011)
Piqûre de rappel...Le 25 janvier 1937 naît à Paoua dans l'ancien Oubangui-chari en Afrique Equatoriale française,l'actuelle Centrafrique, Ange Félix Patassé , diplômé de l’Académie supérieure de l’agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne en France.
En 1965, il est nommé au cabinet du ministre de l'agriculture et du développement.
Sous la présidence de Jean-Bédel Bokassa, il entre au gouvernement à plusieurs reprises successivement dès l'âge de 29 ans, dans les gouvernements de Bokassa comme ministre du développement de janvier 1966 à avril 1968, puis ministre du développement rural de mai 1972 à avril 1973,ministre du tourisme, de l'eau, des bois, de la chasse et de la pêche entre juin 1974 et octobre 1975,et, premier ministre le 8 décembre 1976 jusqu'en juillet 1978.
En 1981,il est candidat malheureux à la présidence de la république face à David Dacko.
Il est contraint à l'exil au Togo de 1982 à 1992 suite au coup d’Etat manqué de François Bozizé contre André Kolingba.
En septembre 1993, Il est élu à la présidence de la république sous la bannière du Mouvement de libération du peuple centrafricain.
Malgré des mutineries à répétition,il est réélu en 1999 mais échappe à un coup d’Etat organisé par André Kolingba à la fin du mois de mai 2001.
Son mandat sera écourté par le coup d'état de son ancien chef d'état-major, le général François Bozizé le 15 mars 2003.
Ce jour-là, l’avion qui ramenait Ange-Félix Patassé du Niger vers l’aéroport Bangui-M´Poko avait dû remettre les gaz car les rebelles du général Bozizé contrôlaient déjà la ville.
Il doit reprendre la route de l'exil,au Togo,pour la seconde fois.
En 2006,accusé d'avoir détourné 70 milliards de francs CFA, Ange Félix Patassé est condamné par contumace le 30 août 2006 par la cour criminelle de Bangui à 20 ans de travaux forcés.
Amnistié,il rentre au pays le 7 décembre 2008 en provenance de Lomé à bord d'un avion spécial mis à disposition par le médiateur de la crise centrafricaine,le chef de l´Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba, pour prendre part au Dialogue Politique Inclusif visant à réconcilier les Centrafricains et tourner la page des mutineries à répétition.
Ange Félix Patassé arrive en seconde position derrière François Bozizé à la présidentielle du 23 janvier 2011.
Une campagne électorale qui a épuisé le candidat,et,vu son état de santé se dégrader.
D’après sa famille, il aurait été empêché à deux reprises de se rendre en Guinée équatoriale pour bénéficier de soins auxquels il n’avait pas accès en Centrafrique.
Une information démentie par les autorités qui ont évoqué des problèmes administratifs.
Son départ aurait finalement été rendu possible après une rencontre au palais présidentiel entre le ministre d'Etat chargé des Affaires présidentielles,Michel Gbézéra Bria, et une délégation de l'ancien président;
Ange-Félix Patassé meurt le 5 avril 2011 à l'hôpital général de Douala ,la capitale économique du Cameroun.
« La répression n’a jamais été aussi violente que lorsque les mobilisations s’opposent au capital ou à l’impérialisme qui est l’une de ses facettes.»
Angela Yvonne Davis
Piqûre de rappel...Le 26 janvier 1944 naît à Birmingham en Alabama ,Angela Yvonne Davis,militante des droits de l'homme,figure emblématique du mouvement noir américain des black Panthers.
Jusqu’à ses quatre ans,elle grandit dans des logements sociaux avant d’emménager dans un quartier habité majoritairement par des blancs,où naissent des tensions raciales lorsque d’autres familles noires s'y installent.
En 1949, son quartier est le théâtre d'un premier attentat contre une maison construite par des noirs.
Le quartier sera tristement célèbre sous le nom de «Dynamite Hill»,et,la violence à caractère raciste deviendra le quotidien d’Angela Davis.
A l’école primaire de Birmingham, fréquentée exclusivement par des noirs,elle apprend à entonner sur les bancs de sa classe l’hymne national noir de James Weldon Johnson.
Après le lycée, elle intègre en 1962 l’université de Brandeis dans le Massachusetts où il n’y a que trois noires, elle comprise.
En 1965, elle quitte son pays pour faire des études de philosophie, à Francfort.
En 1968, Angela Davis obtient son doctorat et devient enseignante à l’Université de San Diego, puis en 1969 à l'UCLA, mais elle est renvoyée de ces postes à cause de son activisme politique, notamment au sein des Black Panthers.
Son rôle au sein du « comité de soutien aux Frères de Soledad » lui vaut une inculpation pour complicité suite à la prise d'otages qui a fait 4 morts dans un tribunal.
En 1970 elle devient la troisième femme dans l'histoire à être inscrite sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI qui la retrouve après deux semaines de cavale.
Elle écope avant son jugement d'un emprisonnement de seize mois à New York, en Californie, à San Marino puis à San José.
Son procès du 5 janvier 1971 débouche sur une condamnation à mort.
Elle clame son innocence et déclenche un vaste mouvement de soutien aux Etats-Unis et dans le monde.
A Paris ,100 000 manifestants réclament sa libération, aux côtés de sa sœur Fania Davis ,Jean-Paul Sartre, Gerty Archimède,et Pierre Perret.
Déclarée non coupable par le jury du tribunal, elle échappe à la peine de mort et sort de prison en 1972.
La prison n'a pas entamé son militantisme et elle prend la plume pour des ouvrages sur la paix au Vietnam, l'antiracisme, le Black Feminism, les études afro-américaines, le marxisme ,le système carcéral et son autobiographie.
En 1980 et 1984, elle se présente aux élections présidentielles américaines comme candidate à la vice-présidence aux côtés de Gus Hall (1910-2000), leader du parti communiste des États-Unis d'Amérique.
Elle deviendra professeure "d'Histoire de la prise de conscience" à l'université de Californie, Santa Cruz.
Puis elle enseignera l'histoire de la conscience à l'Université de Californie, et fera campagne contre la guerre en Irak, contre l'industrie carcérale et la peine de mort.
En 2006, elle est récompensée par le Prix Thomas Merton.
Aujourd'hui, on lui doit une part de la formation des droits civiques, aux mêmes titres que Malcolm X ou Martin Luther King.
« Le colonialisme, c'est maintenir quelqu'un en vie, pour boire son sang goutte à goutte. »
Massa Makan Diabaté (1938-1988)
Piqûre de rappel...Le 27 janvier 1988 meurt à Bamako au Mali Massa Makan Diabaté,historien et écrivain ,issu d’une famille de griots.
Neveu de Kélé Monson Diabaté,considéré comme un maître griot,Massa Makan Diabaté s'était donné pour mission de sauvegarder « la mémoire traditionnelle du Mali ».
Il a initié l’enregistrement de la mémoire orale.
Né à Kita en pays Malinké en 1938,prédestiné, comme ses ancêtres, à perpétuer la tradition des griots.
Il arrive au terme de la première partie de l’enseignement traditionnel, à 21 ans,et valide,comme à la coutume,le geste de Soundjata, épreuve obligatoire pour un apprenti griot, qui lui donne le droit par la suite d’aller parfaire son éducation sous l’autorité d’un second maître.
Attiré par l'écriture,Massa Makan Diabaté interrompt ses études traditionnelles au profit de l’école qu'il poursuit brillamment et se dirige vers des études universitaires.
Il étudie l’histoire.
En 1970, il publie sa première œuvre intitulée «Janjon et autres chants populaires du Mali», éditée à Paris, puis, toujours la même année, il publie «Kala jata»,éditée au Mali.
Ces premiers textes traduisent sa volonté de rendre intemporels les contes et épopées africains.
Massa Makan Diabaté veut réécrire les textes oraux de sa tradition pour que la mort d’un griot ne soit plus la disparition d'une source inestimable de connaissances.
Amadou Hampâté Bâ disait : «En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».
Massa Makan Diabaté est l’auteur d’une pièce de théâtre intitulée « Une si belle leçon de patience » éditée en 1973, trois ans après ses deux premières œuvres.
En 1975, paraît le fameux « L’aigle et l’épervier ou le geste de Soundjata », le texte qui fut son épreuve de passage d’apprenti griot.
En 1979, il produit «Le Lieutenant de Kouta », et en 1980, «Le coiffeur de Kouta» et «Comme une piqûre de guêpe».
Il poursuit avec «Le boucher de Kouta» (1982) qui a obtenu en 1987 le Grand prix international de la Fondation Léopold Sédar Senghor, «L’assemblée des djinns» (1985), et «Une hyène à jeun» en 1988 ,sa dernière œuvre.
Le gouvernement malien a baptisé un lycée de Bamako et une salle de théâtre de Kayes (chef-lieu de sa région natale) à son nom.
« Le colonisateur,qui,pour se donner bonne conscience,s'habitue à voir dans l'autre la bête,s'entraîne à le traiter en bête,tend objectivement à se transformer lui-même en bête »
Aimé Césaire (1913-2008)
Piqûre de rappel...Le 28 janvier 1944 se réunissent à Brazzaville jusqu'au 8 février,les gouverneurs de l’Afrique équatoriale Française.
Cette rencontre dite « Conférence de Brazzaville » vise concrètement à obtenir le soutien des colonies pour l’ultime effort de la guerre nécessaire en contrepartie de l'octroi de responsabilités plus grandes aux pays colonisées.
Le pouvoir colonial a besoin d'hommes sur le front et propose un meilleur statut aux indigènes.
Un message passé aux cadres territoriaux pour qu'ils servent de relais, et ,de rabatteur auprès des populations.
Deux ordonnances du Gouvernement Provisoire de la République Française, des 21 août et 13 septembre 1945, vont reconnaître les droits politiques fondamentaux des indigènes dans les Territoires d’Outre-mer.
Le droit de vote est limité aux « assimilés » (les instruits formés à l’école du maître), mais droit est reconnu aux indigènes de se constituer en associations politiques.
Deux grands partis politiques vont voir le jour à la fin de l'année 1946 : le Parti Progressiste Congolais, de Félix Tchicaya, affilié au Parti Communiste Français , et la Section locale de l’Internationale Ouvrière (qui deviendra en 1957 le Mouvement Socialiste Africain, MSA), de Jacques Opangault, grefiier au Palais de justice de Brazzaville, affiliée à la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO).
Les premières élections libre ayant pour but d’élire un représentant du Moyen Congo (Congo et Gabon actuel) aboutiront le 18 novembre 1945 à l’élection de Jean-Félix Tchicaya comme député du collège des «non-citoyens», à savoir les indigènes, avec 1 334 voix.
Il sera facilement réélu avec 3 356 voix en juin 1946.
La loi a institué deux collèges électoraux dans les Territoires d’Outre-mer : un collège de métropolitains et un autre d’indigènes.
A Bamako du 18 au 21 octobre 1946 ,les nouveaux députés africains à l’assemblée de Paris mettent sur pied le "Rassemblement Démocratique Africain", premier parti panafricain, sous la houlette de Félix Houphouët-Boigny qui deviendra ministre dans le gouvernement français et le premier président de la république de la Côte d'Ivoire à son indépendance.
Jean-Félix Tchicaya est le 1er vice-président du Rassemblement démocratique africain dont l'affiliation au Parti communiste français, seul parti politique métropolitain présent à Bamako, provoque l'opposition de nombreux partis territoriaux africains et des tracasseries parfois musclées de la part de l'administration coloniale française.
Le 8 mai 1950, le RDA annonce finalement sa désaffiliation du PCF et son rapprochement avec l'Union démocratique et socialiste de la Résistance facilité par René Pleven,ministre et député français.
Le 23 juin 1956, le parlement français adopte la loi dite Defferre (du nom du ministre chargé des territoires d’Outre-mer,Gaston Defferre ) qui ajoute aux anciennes dispositions constitutionnelles relatives aux Territoires d’Outre-mer la généralisation du suffrage universel.
« Elle fut montrée comme une bête sauvage, on lui donna l’ordre d’avancer, de rentrer et de sortir de sa cage, comme un ours au bout de sa chaîne et non pas comme un être humain »
Piqûre de rappel...Le 29 janvier 2002, adoption par le sénat français de la proposition de loi transmise le lendemain à l'Assemblée et adopté définitivement le 21 février "décidant" la restitution officielle par la France à l'Afrique du Sud de la dépouille de Saartjie Baartman de son vrai nom Sawtche ,dite La "Vénus hottentote".
Morte le 29 décembre 1815 à Paris ,son corps fût exposé aux yeux du public comme une bête de foire et un objet sexuel tout au long de sa vie.
Cette femme du peuple Khoisan,les plus anciens habitants de la région sud de l’Afrique,est asservie par un fermier boer.
En 1807, elle est vendue au frère de son maître Hendrick Caezar dans une autre ferme près du Cap.
En 1810 William Dunlop, médecin anglais de marine, conseille au fermier boer de l'exhiber dans toute l'Europe et lui prédit un grand succès.
À son arrivée en Europe, elle est renommée «Saartjie Baartman» et amenée à Londres pour être exhibée entre 1810 et 1814 comme un animal dans toute l’Angleterre et la Hollande dans les foires, musées, salons privés.
« Elle fut montrée comme une bête sauvage, on lui donna l’ordre d’avancer, de rentrer et de sortir de sa cage, comme un ours au bout de sa chaîne et non pas comme un être humain ».
Présentée comme un spécimen exotique, déshumanisée, éxhibée ,humiliée sous le regard, les quolibets et le toucher des spectateurs.
Elle est baptisée en 1811 à Manchester avec l’autorisation spéciale de l’évêque de Chester.
Puis elle arrive à Paris en septembre 1814 où elle est exhibée au public par un dénommé Réaux qui exhibe traditionnellement des animaux (ours, singes) dans le quartier du Palais-Royal.
Ensuite elle est examinée, mesurée et palpée par les savants.
Etienne Geoffroy Saint Hilaire, professeur au Muséum national d’histoire naturelle souhaite « profiter de la circonstance offerte par la présence à Paris d’une femme bochimane pour donner avec le plus de précision qu’on ne l’a fait jusqu’à ce jour les caractères distinctifs de cette race curieuse ».
Observée par les scientifiques, elle est exhibée au Jardin des Plantes.
À sa mort, Geoffroy Saint Hilaire réclame son corps pour qu'il soit porté aux laboratoires d’anatomie du Muséum d’histoire naturelle et qu'il « puisse devenir asile aux progrès des connaissances humaines ».
Pour le professeur, il s’agit d’une opportunité « d’acquérir de nouveaux renseignements sur cette race singulière de l’espèce humaine ».
Durant son calvaire en Occident, ceux qui l’exhibent usent de drogues pour assujettir et la rendre docile afin que l'on puisse abuser d'elle dans les salons privés où elle est violée.
Après avoir exécuté un moulage de la dépouille mortelle, son corps est disséqué illégalement en public dans le laboratoire d’anatomie du Muséum par Georges Cuvier, zoologiste et chirurgien de Napoléon Bonaparte, qui prélève son squelette, son cerveau et tous les organes génitaux qu’il conserve dans des bocaux de formol.
Cuvier recherche « un sexe de crapaux » dans les organes génitaux de la femme sud–africaine c'est-à-dire un sexe rembourré.
Après la dissection de son corps, Cuvier et Saint Hilaire publient à l’Académie de Médecine en 1817 une communication dans laquelle ils concluent sur la base de leurs observations une réelle proximité entre Sawtche et le singe.
Les propos de Cuvier à son égard sont très éloquents : « Ses mouvements avaient quelque chose de brusque et de capricieux qui rappelait ceux du singe.
Elle avait surtout une manière de faire saillir ses lèvres tout à fait pareille à ce que nous avons observé dans l’orang-outang.
Le nègre, comme on le sait, a le museau saillant, et la face et le crâne comprimé par les côtés ; le Calmouque a le museau plat et la face élargie ; dans l’un et l’autre les os du nez sont plus petits et plus plats que dans l’Européen.
Notre Boschimane a le museau plus saillant encore que le nègre, la face plus élargie que le calmouque, et les os du nez plus plats que l’un et l’autre. A ce dernier égard, surtout, je n’ai jamais vu de tête humaine plus semblable aux singes que la sienne » .
De son côté, Saint Hilaire souligne les caractères anatomiques qu’il rapproche de ceux du singe comme par exemple sa tête qui selon lui comporte « un commencement de museau encore plus considérable que celui de l’orang-outang rouge qui habite les plus grandes îles de l’océan indien ». « La prodigieuse taille de ses fesses » lui inspire une comparaison avec les femelles mandrill.
En 1994, au lendemain de la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, l'ethnie des Khoisan demande officiellement à Nelson Mandela que leur soit restituée la dépouille de Saartjie Baartman.
La France faisant valoir l'inaliénabilité, selon la loi, des collections nationales et l'intérêt scientifique de la dépouille.
Il faudra attendre qu'un sénateur d'Île-de-France, Nicolas About, s’empare du dossier en 2001 et interpelle à l’Assemblée le secrétaire d'État au Patrimoine et à la décentralisation culturelle de l'époque, Michel Duffour.
Il dépose une proposition de loi visant à rapatrier le corps de la Vénus hottentote en Afrique du Sud.
Après de longues tergiversations, la proposition de loi est adoptée par le Sénat le 29 janvier 2002, un texte de loi transmis à l'Assemblée nationale le 30 janvier, adopté définitivement le 21 février et promulgué le 6 mars (Journal Officiel du 7 mars 2002), décidant la restitution officielle par la France de la dépouille de Saartjie Baartman à l'Afrique du Sud.
Le 9 août 2002, après une cérémonie œcuménique célébrée selon les rites khoisan et ceux de l'Église du Christ de Manchester (la jeune femme avait été baptisée dès son arrivée sur le sol anglais), Saartje Baartman est inhumée près du village de Hankey (Eastern Cape), en présence du président Mbeki et de nombreux dignitaires.
Il aura fallu près de deux siècles à Saartjie pour trouver enfin le repos.
« Comprenez mon émotion... »
Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga
(1930-1997)
Piqûre de rappel....Le 30 janvier 1990 s'ouvre au palais du peuple à Kinshasa la Conférence Nationale Souveraine qui amènera le 4 avril,le président Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga à décréter la fin du monopartisme.
« La lutte est un processus sans arrêt. La liberté n'est jamais vraiment gagnée, vous la gagnez à chaque génération. »
Coretta Scott King
(1927-2006)
Piqûre de rappel....Le 30 janvier 2006 meurt à Rosario au Mexique Coretta Scott King , née Coretta Scott,membre influent du mouvement américain des droits civiques qui était l'épouse de Martin Luther King jr.
Elle a milité pour une justice sans ditinction de race ou de sexe,prônant le soutien aux plus démunis,l'accès aux soins de santé,et l'éducation pour tous.
Elle a apporté son soutien aux mouvements démocrates du monde entier et rencontré de nombreux dirigeants.
Coretta Scott King est née à Marion, en Alabama où elle a grandi.
Diplômée en droit du Lincoln High School.
Elle a obtenu un baccalauréat en musique et en éducation du Antioch College de Yellow Springs, dans l'Ohio, puis a étudié le chant au Conservatoire de musique de la Nouvelle-Angleterre à Boston, où elle a obtenu un diplôme en chant et violon.
À Boston, elle a rencontré Martin Luther King, Jr. qui étudiait à l'Université de Boston.
Ils se sont mariés le 18 juin 1953
Après l'assassinat de son mari en 1968, Coretta Scott King fonde le Centre pour le changement social non-violent de Martin Luther King, basé à Atlanta.
Mémorial vivant de la vie et du rêve de son mari.
Situé dans le complexe du Freedom Hall encerclant la tombe du Dr. King, le King Centre est aujourd'hui situé dans un parc historique national de 12 hectares, qui comprend sa maison natale et accueille plus d'un million de visiteurs par an.
Elle s'est consacrée à fournir des programmes locaux, nationaux et internationaux qui ont formé des dizaines de milliers de personnes à la philosophie et aux méthodes de M. King;
Elle a dirigé la création et le stockage des plus grandes archives de documents du Civil Rights Movement, et, a oeuvré pour faire de l'anniversaire de M. King une fête nationale.
Coretta Scott King a pris la parole lors de nombreux rassemblements de paix et de justice parmi les plus importants de l'histoire.
Elle a été déléguée de la grève des femmes pour la paix à la Conférence du désarmement de dix-sept nations à Genève, en Suisse, en 1962.
Elle a été la première femme à prononcer le discours de classe à Harvard et la première à prêcher lors d'un service statutaire à Cathédrale Saint-Paul à Londres.
Avocate de longue date des coalitions interraciales, Mme King a formé en 1974 une vaste coalition de plus de 100 organisations religieuses, syndicales, patronales, civiles et des droits des femmes vouées à une politique nationale de plein emploi et d'égalité des chances économiques, en tant que coprésidente du Comité national du plein emploi et du Conseil pour le plein emploi.
En 1983, elle a réuni plus de 800 organisations de défense des droits de l'homme pour former la Coalition of Conscience, qui parrainait la marche du 20e anniversaire de Washington, la plus grande manifestation jamais organisée dans la capitale du pays.
En 1987, elle a aidé à diriger une mobilisation nationale contre la peur et les intimidations dans le comté de Forsyth, en Géorgie.
En 1988, elle a convoqué à nouveau la Coalition of Conscience pour le 25e anniversaire de la Marche sur Washington.
En préparation des pourparlers Reagan-Gorbatchev, en 1988, elle était chef de la délégation américaine de Women for a Meaningful Summit à Athènes, en Grèce; et en 1990, alors que l'URSS se redéfinissait elle-même, Mme King a été co-responsable du Sommet des femmes soviéto-américaines à Washington, DC.
En 1985, Mme King et trois de ses enfants, Yolanda, Martin III et Bernice, ont été arrêtés à l'ambassade d'Afrique du Sud à Washington, DC, pour avoir manifesté contre l'apartheid.
L'une des dirigeantes afro-américaines les plus influentes de son temps, Mme King a reçu des doctorats honorifiques de plus de 60 collèges et universités.auteur de trois livres et d'une chronique de journal souscrite à l'échelle nationale; et a servi et aidé à fonder des dizaines d'organisations, y compris le Black Leadership Forum, la Coalition nationale noire pour la participation électorale et la Black Leadership Roundtable.
Elle était aux côtés de Nelson Mandela à Johannesburg lorsqu'il est devenu le premier président démocratiquement élu de l'Afrique du Sud.
Elle est aujourd'hui enterrée aux côtés de son mari dans une crypte avec cette inscription tirée de I Corinthiens 13:13: « Et maintenant, respectez la foi, l'espoir, l'amour, ces trois-là; mais le plus grand de ceux-ci est l'amour.»
« Guerra cata cumé pom,pecadur ki ta cumé (la guerre ne mange pas du pain mais des Hommes)»
João Bernardo Vieira, dit « Nino Vieira » (1939-2009)
Piqûre de rappel...Le 30 Janvier 1973 est assassinée Ernestina Silá surnomée Titina Silá,combattante pour la liberté de la Guinée et du Cap-Vert.
Elle rejoint les combattants africains de l'indépendance à 18 ans.
Son intelligence et son courage forcent l'admiration de ses compagnons de lutte dont Amilcar Cabral qui deviendra son mentor et son ami.
Figure clé de la révolution,elle dirigea vers le nord le Comité de la milice populaire qui organisait le passage des personnes et des biens dans les échanges de la rivière Cacheu, d'une importance vitale pour l'approvisionnement des troupes de résistance.
Le 20 janvier 1973, Amílcar Cabral connu aussi sous le pseudonyme de Abel Djassi,fondateur du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, PAIGC, qui amena à l'indépendance ces deux États colonisés par le Portugal,est assassiné à Conakry.
Titina Silá perd un frère et le sort s'acharne.
Le 30 janvier , Titina dirige un petit groupe de combattants dans un canoë sur le fleuve Farim, dans le nord de la Guinée pour assister aux Funérailles du camarade Amilcar Cabral.
Elle est prise dans une embuscade tendue par les troupes portugaises et noyée avec ses camarades.
En son honneur et celui des autres combattants de la liberté qui ont donné leur vie pour la cause, une statue a été érigée dans la ville proche de la rivière où elle a été assassinée.
Le 30 janvier a été créé la fête de la femme guinéenne en hommage à Titina.
Elle faisait également partie de l'UDEMU - Union démocratique des femmes de Guinée et du Cap-Vert fondée en 1961.
Il s'agissait de sensibiliser les femmes avec une préparation politique et idéologique, afin de développer l'action diplomatique pour attirer des ressources matérielles et financières pour la lutte armée.
« Fais tes affaires toi-même, tu ne seras pas trahi. »
Proverbe nigérian
Piqûre de rappel....Le 31 janvier 1996,la NADECO ( The National Democratic Coalition) et le président sud-africain Nelson Mandela nient tous deux les affirmations du réseau de télévision NTA (Lagos), selon lesquelles les présidents du Burkina Faso et de l'Afrique du Sud auraient fait des dons à la NADECO pour l'assister à renverser par la force le gouvernement de Sani Abacha.
La NADECO, pour le rétablissement de la démocratie et le véritable fédéralisme ,a été créée en mai 1994,composée de politiciens anciens et établis, d'officiers supérieurs à la retraite, d'organisations politiques et de certaines organisations favorables à la démocratie.