Piqûre de rappel....En février 1885 se déroule la dernière ligne droite de la Conférence de Berlin débutée en novembre 1884 , à l’initiative du chancelier allemand Bismarck pour organiser la redistribution des colonies d’Afrique qui suscite de vives tensions et rivalités entre les nations d’Europe engagées dans ce processus de prédation.
L’Allemagne qui veut rattraper son retard ,souhaite imposer des règles:
- Libre accès commercial aux grands bassins fluviaux (liberté de navigation sur le Congo et le Niger, liberté du commerce dans le « bassin conventionnel » du Congo)
- Obligation d’occuper effectivement un territoire avant d’en revendiquer la possession
La conférence de Berlin fixe des règles sans procéder au partage mais jette les bases du « droit de coloniser » .
Britanniques, Français, Allemands, Belges, Portugais, Italiens se lancèrent dans l’intérieur de l’Afrique, qui fut partagée par les Européens en moins de quinze ans, au prix de plusieurs guerres contre les royaumes africains et d’incidents diplomatiques entre les États européens, dont le plus significatif fut l’accrochage franco-britannique de Fachoda, en 1898.
Sur le plan économique, l’acte de Berlin proclame la liberté de navigation sur le Niger tout en confiant aux puissances régionalement dominantes (France pour le bassin supérieur, Grande-Bretagne pour le bassin inférieur) le soin de la faire respecter. De même pour le fleuve Congo où la navigation fut de fait limitée aux puissances coloniales riveraines : le roi des Belges Léopold II (puis la Belgique elle-même), la France, enfin, entre 1911 et 1914, l’Allemagne après la cession par Paris de deux points d’accès au Congo et à l’Oubangui.
Les États-Unis défendirent en vain le principe d’une « neutralisation » du bassin du Congo, se heurtant à l’opposition de Léopold II, ainsi que de la France et du Portugal, détenteurs de larges portions de ce territoire. Au bout du compte, la signature de l’acte déboucha essentiellement sur le partage officiel du « bassin conventionnel » et sur la reconnaissance de l’Association internationale africaine (le futur Congo belge), donc au profit de Léopold II, grand bénéficiaire d’une conférence dont il n’avait été que l’invité officieux,conviés en tant que tuteurs du Liberia.
La découpe des frontières non inscrite à l’ordre du jour de la conférence de Berlin s'y invita et s'imposa à tout un continent.
L’invitation à la conférence de Berlin a été lancée par le gouvernement allemand en son nom et celui du gouvernement français le 18 octobre 1884 d’abord aux pays intéressés au commerce sur le fleuve Congo puis à l’Italie, à la Russie, à l’Autriche et aux États scandinaves. Les États-Unis sont par la suite conviés. La Turquie fût admise après avoir été tenue à l’écart. En tout, quatorze puissances «Le club des quatorze» .Thomas Sankara dira : " Berlin a consacré la barbarie de la colonisation"
« Les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves et non à ceux de leurs maris »
Art. 12. Code noir
Piqûre de rappel....Le 1 février 1743, une déclaration du roi ajoute la peine de mort contre tout esclave surpris en marronnage, porteur d'armes blanches ou à feu.
Le Code Noir de 1685 spécifiait déjà en son article 38: « L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys sur une épaule; et s'il récidive une autre fois à compter pareillement du jour de la dénonciation, aura le jarret coupé et sera marqué sur l'autre épaule; et la troisième fois, il sera puni de mort. »
Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître.
Le fuyard lui-même était appelé marron ou nègre marron, negmarron.
Texte intégral du Code Noir:
Art. 1
Voulons que l'Edit du feu roi de glorieuse mémoire, notre très honoré seigneur et père, du 23 avril 1615, soit exécuté dans nos îles ; se faisant, enjoignons à tous nos officiers de chasser de nos dites îles tous les juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d'en sortir dans trois mois à compter du jour de la publication des présentes, à peine de confiscation de corps et de biens.
Art. 2
Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine. Enjoignons aux habitants qui achètent des nègres nouvellement arrivés d'en avertir dans huitaine au plus tard les gouverneurs et intendant desdites îles, à peine d'amende arbitraire, lesquels donneront les ordres nécessaires pour les faire instruire et baptiser dans le temps convenable.
Art. 3
Interdisons tout exercice public d'autre religion que la Catholique, Apostolique et Romaine. Voulons que les contrevenants soient punis comme rebelles et désobéissants à nos commandements. Défendons toutes assemblées pour cet effet, lesquelles nous déclarons conventicules, illicites et séditieuses, sujettes à la même peine qui aura lieu même contre les maîtres qui lui permettront et souffriront à l'égard de leurs esclaves.
Art. 4
Ne seront préposés aucuns commandeurs à la direction des nègres, qui ne fassent profession de la religion Catholique, Apostolique et Romaine, à peine de confiscation desdits nègres contre les maîtres qui les auront préposés et de punition arbitraire contre les commandeurs qui auront accepté ladite direction.
Art. 5
Défendons à nos sujets de la religion [protestante] d'apporter aucun trouble ni empêchement à nos autres sujets, même à leurs esclaves, dans le libre exercice de la religion Catholique, Apostolique et Romaine, à peine de punition exemplaire.
Art. 6
Enjoignons à tous nos sujets, de quelque qualité et condition qu'ils soient, d'observer les jours de dimanches et de fêtes, qui sont gardés par nos sujets de la religion Catholique, Apostolique et Romaine. Leur défendons de travailler ni de faire travailler leurs esclaves auxdits jours depuis l'heure de minuit jusqu'à l'autre minuit à la culture de la terre, à la manufacture des sucres et à tous autres ouvrages, à peine d'amende et de punition arbitraire contre les maîtres et confiscation tant des sucres que des esclaves qui seront surpris par nos officiers dans le travail.
Art. 7
Leur défendons pareillement de tenir le marché des nègres et de toute autre marchandise auxdits jours, sur pareille peine de confiscation des marchandises qui se trouveront alors au marché et d'amende arbitraire contre les marchands.
Art. 8
Déclarons nos sujets qui ne sont pas de la religion Catholique, Apostolique et Romaine incapables de contracter à l'avenir aucuns mariages valables, déclarons bâtards les enfants qui naîtront de telles conjonctions, que nous voulons être tenues et réputées, tenons et réputons pour vrais concubinages.
Art. 9
Les hommes libres qui auront eu un ou plusieurs enfants de leur concubinage avec des esclaves, ensemble les maîtres qui les auront soufferts, seront chacun condamnés en une amende de 2000 livres de sucre, et, s'ils sont les maîtres de l'esclave de laquelle ils auront eu lesdits enfants, voulons, outre l'amende, qu'ils soient privés de l'esclave et des enfants et qu'elle et eux soient adjugés à l'hôpital, sans jamais pouvoir être affranchis. N'entendons toutefois le présent article avoir lieu lorsque l'homme libre qui n'était point marié à une autre personne durant son concubinage avec son esclave, épousera dans les formes observées par l'Eglise ladite esclave, qui sera affranchie par ce moyen et les enfants rendus libres et légitimes.
Art. 10
Les solennités prescrites par l'Ordonnance de Blois et par la Déclaration de 1639 pour les mariages seront observées tant à l'égard des personnes libres que des esclaves, sans néanmoins que le consentement du père et de la mère de l'esclave y soit nécessaire, mais celui du maître seulement.
Art. 11
Défendons très expressément aux curés de procéder aux mariages des esclaves, s'ils ne font apparoir du consentement de leurs maîtres. Défendons aussi aux maîtres d'user d'aucunes contraintes sur leurs esclaves pour les marier contre leur gré.
Art. 12
Les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves et non à ceux de leurs maris, si le mari et la femme ont des maîtres différents.
Art. 13
Voulons que, si le mari esclave a épousé une femme libre, les enfants, tant mâles que filles, suivent la condition de leur mère et soient libres comme elle, nonobstant la servitude de leur père, et que, si le père est libre et la mère esclave, les enfants soient esclaves pareillement.
Art. 14
Les maîtres seront tenus de faire enterrer en terre sainte, dans les cimetières destinés à cet effet, leurs esclaves baptisés. Et, à l'égard de ceux qui mourront sans avoir reçu le baptême, ils seront enterrés la nuit dans quelque champ voisin du lieu où ils seront décédés.
Art. 15
Défendons aux esclaves de porter aucunes armes offensives ni de gros bâtons, à peine de fouet et de confiscation des armes au profit de celui qui les en trouvera saisis, à l'exception seulement de ceux qui sont envoyés à la chasse par leurs maîtres et qui seront porteurs de leurs billets ou marques connus.
Art. 16
Défendons pareillement aux esclaves appartenant à différents maîtres de s'attrouper le jour ou la nuit sous prétexte de noces ou autrement, soit chez l'un de leurs maîtres ou ailleurs, et encore moins dans les grands chemins ou lieux écartés, à peine de punition corporelle qui ne pourra être moindre que du fouet et de la fleur de lys ; et, en cas de fréquentes récidives et autres circonstances aggravantes, pourront être punis de mort, ce que nous laissons à l'arbitrage des juges. Enjoignons à tous nos sujets de courir sus aux contrevenants, et de les arrêter et de les conduire en prison, bien qu'ils ne soient officiers et qu'il n'y ait contre eux encore aucun décret.
Art. 17
Les maîtres qui seront convaincus d'avoir permis ou toléré telles assemblées composées d'autres esclaves que de ceux qui leur appartiennent seront condamnés en leurs propres et privés noms de réparer tout le dommage qui aura été fait à leurs voisins à l'occasion desdites assemblées et en 10 écus d'amende pour la première fois et au double en cas de récidive.
Art. 18
Défendons aux esclaves de vendre des cannes de sucre pour quelque cause et occasion que ce soit, même avec la permission de leurs maîtres, à peine du fouet contre les esclave, de 10 livres tournois contre le maître qui l'aura permis et de pareille amende contre l'acheteur.
Art. 19
Leur défendons aussi d'exposer en vente au marché ni de porter dans des maisons particulières pour vendre aucune sorte de denrées, même des fruits, légumes, bois à brûler, herbes pour la nourriture des bestiaux et leurs manufactures, sans permission expresse de leurs maîtres par un billet ou par des marques connues ; à peine de revendication des choses ainsi vendues, sans restitution de prix, pour les maîtres et de 6 livres tournois d'amende à leur profit contre les acheteurs.
Art. 20
Voulons à cet effet que deux personnes soient préposées par nos officiers dans chaque marché pour examiner les denrées et marchandises qui y seront apportées par les esclaves, ensemble les billets et marques de leurs maîtres dont ils seront porteurs.
Art. 21
Permettons à tous nos sujets habitants des îles de se saisir de toutes les choses dont ils trouveront les esclaves chargés, lorsqu'ils n'auront point de billets de leurs maîtres, ni de marques connues, pour être rendues incessamment à leurs maîtres, si leur habitation est voisine du lieu où leurs esclaves auront été surpris en délit : sinon elles seront incessamment envoyées à l'hôpital pour y être en dépôt jusqu'à ce que les maîtres en aient été avertis.
Art. 22
Seront tenus les maîtres de faire fournir, par chacune semaine, à leurs esclaves âgés de dix ans et au-dessus, pour leur nourriture, deux pots et demi, mesure de Paris, de farine de manioc, ou trois cassaves pesant chacune 2 livres et demie au moins, ou choses équivalentes, avec 2 livres de bœuf salé, ou 3 livres de poisson, ou autres choses à proportion : et aux enfants, depuis qu'ils sont sevrés jusqu'à l'âge de dix ans, la moitié des vivres ci-dessus.
Art. 23
Leur défendons de donner aux esclaves de l'eau-de-vie de canne ou guildive, pour tenir lieu de subsistance mentionnée en l'article précédent.
Art. 24
Leur défendons pareillement de se décharger de la nourriture et subsistance de leurs esclaves en leur permettant de travailler certain jour de la semaine pour leur compte particulier.
Art. 25
Seront tenus les maîtres de fournir à chaque esclave, par chacun an, deux habits de toile ou quatre aunes de toile, au gré des maîtres.
Art. 26
Les esclaves qui ne seront point nourris, vêtus et entretenus par leurs maîtres, selon que nous l'avons ordonné par ces présentes, pourront en donner avis à notre procureur général et mettre leurs mémoires entre ses mains, sur lesquels et même d'office, si les avis viennent d'ailleurs, les maîtres seront poursuivis à sa requête et sans frais ; ce que nous voulons être observé pour les crimes et traitements barbares et inhumains des maîtres envers leurs esclaves.
Art. 27
Les esclaves infirmes par vieillesse, maladie ou autrement, soit que la maladie soit incurable ou non, seront nourris et entretenus par leurs maîtres, et, en cas qu'ils eussent abandonnés, lesdits esclaves seront adjugés à l'hôpital, auquel les maîtres seront condamnés de payer 6 sols par chacun jour, pour la nourriture et l'entretien de chacun esclave.
Art. 28
Déclarons les esclaves ne pouvoir rien avoir qui ne soit à leurs maîtres ; et tout ce qui leur vient par industrie, ou par la libéralité d'autres personnes, ou autrement, à quelque titre que ce soit, être acquis en pleine propriété à leurs maîtres, sans que les enfants des esclaves, leurs pères et mères, leurs parents et tous autres y puissent rien prétendre par successions, dispositions entre vifs ou à cause de mort ; lesquelles dispositions nous déclarons nulles, ensemble toutes les promesses et obligations qu'ils auraient faites, comme étant faites par gens incapables de disposer et contracter de leur chef.
Art. 29
Voulons néanmoins que les maîtres soient tenus de ce que leurs esclaves auront fait par leur commandement, ensemble de ce qu'ils auront géré et négocié dans les boutiques, et pour l'espèce particulière de commerce à laquelle leurs maîtres les auront préposés, et au cas que leurs maîtres ne leur aient donné aucun ordre et ne les aient point préposés, ils seront tenus seulement jusqu'à concurrence de ce qui aura tourné à leur profit, et, si rien n'a tourné au profit des maîtres, le pécule desdits esclaves que les maîtres leur auront permis d'avoir en sera tenu, après que les maîtres en auront déduit par préférence ce qui pourra leur être dû ; sinon que le pécule consistât en tout ou partie en marchandises, dont les esclaves auraient permission de faire trafic à part, sur lesquelles leurs maîtres viendront seulement par contribution au sol la livre avec les autres créanciers.
Art. 30
Ne pourront les esclaves être pourvus d'office ni de commission ayant quelque fonction publique, ni être constitués agents par autres que leurs maîtres pour gérer et administrer aucun négoce, ni être arbitres, experts ou témoins, tant en matière civile que criminelle : et en cas qu'ils soient ouïs en témoignage, leur déposition ne servira que de mémoire pour aider les juges à s'éclairer d'ailleurs, sans qu'on en puisse tire aucune présomption, ni conjoncture, ni adminicule de preuve.
Art. 31
Ne pourront aussi les esclaves être parties ni être en jugement en matière civile, tant en demandant qu'en défendant, ni être parties civiles en matière criminelle, sauf à leurs maîtres d'agir et défendre en matière civile et de poursuivre en matière criminelle la réparation des outrages et excès qui auront été commis contre leurs esclaves.
Art. 32
Pourront les esclaves être poursuivis criminellement, sans qu'il soit besoin de rendre leurs maîtres partie, (sinon) en cas de complicité : et seront, les esclaves accusés, jugés en première instance par les juges ordinaires et par appel au Conseil souverain, sur la même instruction et avec les même formalités que les personnes libres.
Art. 33
L'esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse, ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort.
Art. 34
Et quant aux excès et voies de fait qui seront commis par les esclaves contre les personnes libres, voulons qu'ils soient sévèrement punis, même de mort, s'il y échet.
Art. 35
Les vols qualifiés, même ceux de chevaux, cavales, mulets, bœufs ou vaches, qui auront été faits par les esclaves ou par les affranchis, seront punis de peines afflictives, même de mort, si le cas le requiert.
Art. 36
Les vols de moutons, chèvres, cochons, volailles, cannes à sucre, pois, mils, manioc, ou autres légumes, faits par les esclaves, seront punis selon la qualité du vol, par les juges qui pourront, s'il y échet, les condamner d'être battus de verges par l'exécuteur de la haute justice et marqués d'une fleur de lys.
Art. 37
Seront tenus les maîtres, en cas de vol ou d'autre dommage causé par leurs esclaves, outre la peine corporelle des esclaves, de réparer le tort en leur nom, s'ils n'aiment mieux abandonner l'esclave à celui auquel le tort a été fait ; ce qu'ils seront tenus d'opter dans trois jours, à compter de celui de la condamnation, autrement ils en seront déchus.
Art. 38
L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys sur une épaule ; s'il récidive un autre mois à compter pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d'un fleur de lys sur l'autre épaule ; et, la troisième fois, il sera puni de mort.
Art. 39
Les affranchis qui auront donné retraite dans leurs maisons aux esclaves fugitifs, seront condamnés par corps envers les maîtres en l'amende de 300 livres de sucre par chacun jour de rétention, et les autres personnes libres qui leur auront donné pareille retraite, en 10 livres tournois d'amende par chacun jour de rétention.
Art. 40
L'esclave puni de mort sur la dénonciation de son maître non complice du crime dont il aura été condamné sera estimé avant l'exécution par deux des principaux habitants de l'île, qui seront nommés d'office par le juge, et le prix de l'estimation en sera payé au maître ; et, pour à quoi satisfaire, il sera imposé par l'intendant sur chacune tête des nègres payants droits la somme portée par l'estimation, laquelle sera régalée sur chacun desdits nègres et levée par le fermier du domaine royal pour évité à frais.
Art. 41
Défendons aux juges, à nos procureurs et aux greffiers de prendre aucune taxe dans les procès criminels contre les esclaves, à peine de concussion.
Art. 42
Pourront seulement les maîtres, lorsqu'ils croiront que leurs esclaves l'auront mérité, les faire enchaîner et les faire battre de verges ou cordes. Leur défendons de leur donner la torture, ni de leur faire aucune mutilation de membres, à peine de confiscation des esclaves et d'être procédé contre les maîtres extraordinairement.
Art. 43
Enjoignons à nos officiers de poursuivre criminellement les maîtres ou les commandeurs qui auront tué un esclave étant sous leur puissance ou sous leur direction et de punir le meurtre selon l'atrocité des circonstances ; et, en cas qu'il y ait lieu à l'absolution, permettons à nos officiers de renvoyer tant les maîtres que les commandeurs absous, sans qu'ils aient besoin d'obtenir de nous des lettres de grâce.
Art. 44
Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté, n'avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers, sans préciput et droit d'aînesse, n'être sujets au douaire coutumier, au retrait féodal et lignager, aux droits féodaux et seigneuriaux, aux formalités des décrets, ni au retranchement des quatre quints, en cas de disposition à cause de mort et testamentaire.
Art. 45
N'entendons toutefois priver nos sujets de la faculté de les stipuler propres à leurs personnes et aux leurs de leur côté et ligne, ainsi qu'il se pratique pour les sommes de deniers et autres choses mobiliaires.
Art. 46
Seront dans les saisies des esclaves observées les formes prescrites par nos ordonnances et les coutumes pour les saisies des choses mobiliaires. Voulons que les deniers en provenant soient distribués par ordre de saisies ; ou, en cas de déconfiture, au sol la livre, après que les dettes privilégiées auront été payées, et généralement que la condition des esclaves soit réglée en toutes affaires comme celle des autres choses mobiliaires, aux exceptions suivantes.
Art. 47
Ne pourront être saisis et vendus séparément le mari, la femme et leurs enfants impubères, s'ils sont tous sous la puissance d'un même maître ; déclarons nulles les saisies et ventes séparées qui en sont faites , ce que nous voulons avoir lieu dans les aliénations volontaires, sur peine, contre ceux qui feront les aliénations, d'être privés de celui ou de ceux qu'ils auront gardés, qui seront adjugés aux acquéreurs, sans qu'ils soient tenus de faire aucun supplément de prix.
Art. 48
Ne pourront aussi les esclaves travaillant actuellement dans les sucreries, indigoteries et habitations, âgés de quatorze ans et au-dessus jusqu'à soixante ans, être saisis pour dettes, sinon pour ce que sera dû du prix de leur achat, ou que la sucrerie, indigoterie, habitation, dans laquelle ils travaillent soit saisie réellement ; défendons, à peine de nullité, de procéder par saisie réelle et adjudication par décret sur les sucreries, indigoteries et habitations, sans y comprendre les nègres de l'âge susdit y travaillant actuellement.
Art. 49
Le fermier judiciaire des sucreries, indigoteries, ou habitations saisies réellement conjointement avec les esclaves, sera tenu de payer le prix entier de son bail, sans qu'il puisse compter parmi les fruits qu'il perçoit les enfants qui seront nés des esclaves pendant son bail.
Art. 50
Voulons, nonobstant toutes conventions contraires, que nous déclarons nulles, que lesdits enfants appartiennent à la partie saisie, si les créanciers, sont satisfaits d'ailleurs, ou à l'adjudicataire, s'il intervient un décret ; et, à cet effet, il sera fait mention dans la dernière affiche, avant l'interposition du décret, desdits enfants nés des esclaves depuis la saisie réelle. Il sera fait mention, dans la même affiche, des esclaves décédés depuis la saisie réelle dans laquelle ils étaient compris.
Art. 51
Voulons, pour éviter aux frais et aux longueurs des procédures, que la distribution du prix entier de l'adjudication conjointe des fonds et des esclaves, et de ce qui proviendra du prix des baux judiciaires, soit faite entre les créanciers selon l'ordre de leurs privilèges et hypothèques, sans distinguer ce qui est pour le prix des fonds d'avec ce qui est pour le prix des esclaves.
Art. 52
Et néanmoins les droits féodaux et seigneuriaux ne seront payés qu'à proportion du prix des fonds.
Art. 53
Ne seront reçus les lignagers et seigneurs féodaux à retirer les fonds décrétés, s'ils ne retirent les esclaves vendus conjointement avec fonds ni l'adjudicataire à retenir les esclaves sans les fonds.
Art. 54
Enjoignons aux gardiens nobles et bourgeois usufruitiers, amodiateurs et autres jouissants des fonds auxquels sont attachés des esclaves qui y travaillent, de gouverner lesdits esclaves comme bons pères de famille, sans qu'ils soient tenus, après leur administration finie, de rendre le prix de ceux qui seront décédés ou diminués par maladie, vieillesse ou autrement, sans leur faute, et sans qu'ils puissent aussi retenir comme fruits à leur profit les enfants nés desdits esclaves durant leur administration, lesquels nous voulons être conservés et rendus à ceux qui en sont maîtres et les propriétaires.
Art. 55
Les maîtres âgés de vingt ans pourront affranchir leurs esclaves par tous actes vifs ou à cause de mort, sans qu'ils soient tenus de rendre raison de l'affranchissement, ni qu'ils aient besoin d'avis de parents, encore qu'ils soient mineurs de vingt-cinq ans.
Art. 56
Les esclaves qui auront été fait légataires universels par leurs maîtres ou nommés exécuteurs de leurs testaments ou tuteurs de leurs enfants, seront tenus et réputés, les tenons et réputons pour affranchis.
Art. 57
Déclarons leurs affranchissements faits dans nos îles, leur tenir lieu de naissance dans nos dites îles et les esclaves affranchis n'avoir besoin de nos lettres de naturalité pour jouir des avantages de nos sujets naturels de notre royauté, terres et pays de notre obéissance, encore qu'ils soient nés dans les pays étrangers.
Art. 58
Commandons aux affranchis de porter un respect singulier à leurs anciens maîtres, à leurs veuves et à leurs enfants, en sorte que l'injure qu'ils leur auront faite soit punie plus grièvement que si elle était faite à une autre personne : les déclarons toutefois francs et quittes envers eux de toutes autres charges, services et droits utiles que leurs anciens maîtres voudraient prétendre tant sur leurs personnes que sur leurs biens et successions en qualité de patrons.
Art. 59
Octroyons aux affranchis les mêmes droits, privilèges et immunités dont jouissent les personnes nées libres ; voulons que le mérite d'une liberté acquise produise en eux, tant pour leurs personnes que pour leurs biens, les mêmes effets que le bonheur de la liberté naturelle cause à nos autres sujets.
Art. 60
Déclarons les confiscations et les amendes qui n'ont point de destination particulière, par ces présentes nous appartenir, pour être payées à ceux qui sont préposés à la recette de nos droits et de nos revenus ; voulons néanmoins que distraction soit faite du tiers desdites confiscations et amendes au profit de l'hôpital établi dans l'île où elles auront été adjugées.
« L'union fait la force
Nous ne bougerons pas
Nous combattrons pour notre liberté »
"We Shall Not Be Moved" Mavis Staples
Piqûre de rappel...Le 1 février 1960 se déroule le Premier sit-in organisé par des étudiants noirs américains de l'universié d'Etat "Agricultural and Technical" dans une cafeteria de Greensboro en Caroline du Sud qui pratique la ségrégation.
Ils entrent chez Woolworth's, font de petits achats,tout en gardant leurs tickets pour prouver qu'ils sont des clients puis s'installent au comptoir sur des tabourets et demandent à être servis dans cette cafétéria réservée aux blancs.
On refuse de les servir mais ils restent sur leur siège.
La police arrive mais en l'absence de provocation des 4 étudiants ne peut rien faire alors le magasin décide de fermer tôt pour mettre fin à l'incident.
Le lendemain le 2 février, les 4 étudiants reviennent s'assoient au comptoir.
Des équipes de télé nationales et locales se rassemblent au magasin.
Une couverture médiatique qui mobilise les foules.
Le 3 février, à l'heure de l'ouverture, les étudiants se battent pour avoir des sièges à Woolworth's, mais il il y a aussi une opposition grandissante de blancs qui provoquent les manifestants.
Les informations nationales commencent à rapporter l'histoire et le mouvement s'étend à Winston-Salem, en Caroline du Nord.
Le 4 février,des étudiantes du Bennett College et 3 autres du Greensboro Women's College rejoignent le sit-in.
Le sit-in paralyse Woolworht's et d'autres commerces aux alentours.
Le 5 février,environ 300 étudiants sont maintenant en train de protester chez Woolworth's.
Le mouvement de sit-in se diffuse dans près de 40 autres villes autour de la région.
Le 6 février,on estime à plus de 1000 les protestataires et ceux qui les observent chez Woolworth's.
Le sit-in s'étend aux alentours du magasin Kress, amenant virtuellement à bloquer le centre ville de Greensboro.
Les établissements Woolworth's et Kress ferment tôt après avoir reçu une alerte à la bombe.
Le 7 février,les étudiants de l'université Agricultural and Technical votent la suspension des manifestations pour donner aux responsables de la ville et des magasins une chance de s'exécuter.
A partir du 26 juillet 1960, les noirs sont acceptés dans les "lunch counter" de chez Woolworth's.
Les 4 étudiants étaient : Franklin McCain (diplômé en 1964) son compagnon de chambre David Richmond , Joseph McNeil et Ezell Blair Jr.
Le mouvement a inspiré la chanson "We Shall Not Be Moved" (NOUS NE BOUGERONS PAS) de Mavis Staples EN 2007.
Nous ne bougerons pas
Comme l'arbre se tient au bord de l'eau
Nous ne bougerons pas
Nous ne bougerons pas
L'union fait la force
Nous ne bougerons pas
Nous ne bougerons pas
Nous combattrons pour notre liberté
Nous ne bougerons pas
Nous ne bougerons pas
Nous combattrons pour nos enfants
Nous ne bougerons pas
Nous ne bougerons pas
Nous construirons une union solide
Nous ne bougerons pas
Nous ne bougerons pas
Noirs et blancs réunis
Nous ne bougerons pas
Nous ne bougerons pas
Jeunes et vieux réunis
Nous ne bougerons pas
« C’est en 1950 que j’ai acheté à Enugu, pour deux livres, mon premier appareil, un Brownie D sans flash. Je suis rentré le jour même au village. »
JD 'Okhai Ojeikere (1930-2014)
Piqûre de rappel....Le 2 février 2014 meurt à Lagos JD 'Okhai Ojeikere, l'un des plus grands photographes africains du XXe siècle.
Précurseur de la photographie documentaire,il avait un intérêt certain pour les coiffures africaines.
À partir des années 1950, il a produit un impressionnant portefeuille de deux mille négatifs décrivant la manière dont les femmes modelaient leurs cheveux en coiffures monumentales.
J. D. 'Okhai Ojeikere s'est donné pour mission d'enregistrer systématiquement tous les éléments-clés de la culture nigériane au cours de la transition culturelle postcoloniale.
Dans les années 1960, il est devenu populaire en capturant les étudiants à l'université dans le contexte de la nouvelle architecture nigériane moderne.
Pendant plus de sept ans dans les années 1990, il a documenté les traditions architecturales de Lagos.
Le catalogue 1999 Eko: Monuments de Lagos a publié certaines de ces œuvres qui visaient à préserver la mémoire.
Lors de ses déplacements, il constituera une photothèque de plus de 20 000 négatifs, se rapportant à la danse, au théâtre, aux enfants...
Sa carrière,qui s'est étalée sur une cinquantaine d'années,l'a menée à exposer dans des lieux majeurs tels que la Biennale de Venise, la Tate Modern, le Studio Museum de Harlem, la Documenta et la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain, entre autres.
Il est représenté dans certaines des collections les plus prestigieuses, y compris The Met's, qui comprend deux photographies de sa célèbre série Hairstyles.
« C’est en 1950 que j’ai acheté à Enugu, pour deux livres, mon premier appareil, un Brownie D sans flash. Je suis rentré le jour même au village. Ma voisine a sauté de joie et est allée tout de suite chercher son mari, M. Albert Anieke. "Alors mon garçon, comment veux-tu utiliser un appareil sans pellicule ? Pourquoi as-tu acheté un appareil ?" "Je voudrais apprendre le métier de photographe." "Va acheter un film Kodak 120. Écoute-moi bien, fais comme je te dis, je ne le répèterai pas." Il a ouvert l’appareil, engagé le film et m’a demandé de répéter les opérations. J’ai fait exactement comme il me l’a montré. Il m’a appris à bien cadrer et m’a donné quelques conseils pour faire de bonnes photos. Je suis parti avec mon appareil dans la rue. J’ai rencontré des gens assis devant le bar, buvant du vin de palme. "Viens donc, fais ma photo, prend-moi avec mon ami et encore une avec les autres." Je leur ai demandé de l’argent. Dans cette rue, j’ai terminé les douze poses du rouleau et je suis rentré à la maison. »
JD 'Okhai Ojeikere
« Que le soleil luise pour tous »
Blaise Adolphe Diagne (1872-1934)
Piqûre de rappel ...Le 2 février 1919 se tient a Paris le " 1er Congrès de la race noire"réunissant des noirs venus d'Afrique, d’Amérique,des Antilles.
Occasion pour Blaise Diagne,1er député noir africain à l’assemblée nationale,1er africain noir dans un gouvernement français,1er africain noir au conseil de l’ordre du Grand Orient de France,surnommé, « La voix de l'Afrique» de souhaiter que « le soleil luise pour tous »....
« Agis dans ton lieu,pense avec le monde.C'est cela la mondialité »
Edouard Glissant (1928-2011)
Piqûre de rappel ...Le 3 février 2011 meurt à Paris Edouard Glissant,penseur,poète, romancier.
Il naît en Martinique le 21 septembre 1928.
En 1938,il intègre le prestigieux Lycée Shoelcher de Fort-de-France.
En 1946,il part poursuivre ses études à Paris où naît une forte amitié avec Frantz Fanon.
Licence de philosophie, diplômes d’études supérieures en ethnologie sous la direction de Jean Wahl : Découverte et conception du monde dans la poésie contemporaine.
L’étudiant de la Sorbonne persévère dans l’écriture : Un champ d’îles est achevé en 1949 et sera publié en 1953.
Jusqu’en 1959, Edouard Glissant publie régulièrement dans Les Lettres nouvelles : articles d’analyse et de critique littéraire. En 1956, il va rejoindre Barthes ou encore Jean Duvignaud au comité directeur de la revue.
Dans le même temps,il collabore régulièrement à la revue Présence africaine ,et, rejoint le comité exécutif de la Société africaine de culture.
En 1956 paraît Soleil de la consience et Les Indes.
En 1958, à trente ans,il reçoit le Prix Renaudot pour son premier roman,publié au Seuil, La Lézarde,sur la trajectoire d’un groupe de jeunes anticolonialistes martiniquais.
L’anticolonialisme constitue le champ d’engagement de l'écrivain.
Débats littéraires et culturels au sein de la Fédération des Etudiants africains noirs et de la Société africaine de Culture, puis dans la revue Présence africaine.
Il participe à la première session du Congrès international des Ecrivains et Artistes noirs en septembre 1956 à la Sorbonne,et, en mars 1959 à la deuxième session à Rome.
Il s'y lie d'amitié avec Albert Béville, administrateur au Ministère des colonies, guadeloupéen d’origine, qui a pris en littérature le pseudonyme de Paul Niger.
En 1961, Glissant fonde avec Béville, Cosnay Marie-Joseph et l’avocat Marcel Manville, le Front antillo-guyanais (Front des Antillais et Guyanais pour l’autonomie), qui milite clairement pour la décolonisation des Antilles et de la Guyane françaises.
En 1981,il est directeur du Courrier de l’Unesco, qui comprend alors 26 éditions linguistiques, dont 6 faites à Paris ; sous le mandat de Glissant, les éditions hors siège atteignent le chiffre de 36.
La ligne éditoriale des numéros réalisés alors balaye un prisme assez large, allant de considérations ethnographiques aux débats géopolitiques globaux ayant trait aux domaines de prédilection de l’institution : l’éducation, le développement, la science et la culture.
En 1988,il quitte l’Unesco pour un poste de Distinguished Professor à l’Université de Louisiane (LSU, Lousiana State University, à Baton Rouge).
Il dirige au sein de l’université, le centre des études françaises et francophones.
Dans les années quatre-vingt dix,il est à la tête du Parlement international des Écrivains, dont il devient Président honoraire en 1993.
Il y côtoie entre autres Salman Rushdie ou encore Wole Soyinka, assiste à la création du réseau des villes-refuges pour les écrivains persécutés pour raisons politiques.
Distinctions :
Doctorat Honoris Causa auprès de plusieurs universités (York University à Toronto en 1989, West Indies University à Trinidad en 1993, Université de Bologne en 2004) ainsi que d’autres prix littéraires : le Puterbaugh Foundation Biennial Prize en 1989, le Prix Roger Caillois en 1991 pour Poétique de la Relation ou encore le Prix de poésie du Mont Saint-Michel en 1998.
« Ceux qui ont chassé des hommes armés assez longtemps et ont aimé le faire, jamais ne se soucieront vraiment pour quelque chose d'autre par la suite »
Piqûre de rappel....Le 4 février 1999 est abattu à New York en bas de son immeuble Amadou Diallo,par quatre policiers de la NYPD.
Les policiers ont tiré 41 balles, 19 ont touché le jeune homme qui n'était pas armé.
Au petit matin du 4 février 1999,le jeune ressortissant guinéen de 23 ans, est abattu dans le Bronx par les policiers qui l'ont confondu, à tort,avec un violeur recherché et capturé par la suite.
Le jeune homme a été criblé de balles alors qu'il sortait son portefeuille de sa veste,et,il est mort devant le 1157 Wheeler avenue, à New York.
C'est son cousin Mamadou Diallo qui prenait une douche au moment des coups de feu ,qui a dû procéder à l'époque à l'identification du corps.
Au terme d'un procès de près d'une année, les quatre policiers ont été acquittés.
L'affaire a fait grand bruit.
Un pâté de la rue Wheeler Avenue dans le quartier new yorkais du Bronx a été renommé en mémoire du Guinéen.
Le maire de la ville de New York, le millionnaire Michael Blomberg a signé un arrêté municipal renommant le pâté de la rue Wheeler entre les rues Westchester et l'avenue Watson comme Place Amadou Diallo.
Cet arrêté municipal a été suggéré par le conseiller municipal du Bronx pour la ville de New York, Ruben Diaz (élu Démocrate du quartier Soundview).
La famille d'Amadou Diallo est originaire du Fouta Djalon, dans les montagnes de Guinée,et,il est enterré dans le village-cimetière Hollande Bourou.
Les parents d'Amadou Diallo ont créé une fondation pour les jeunes, avec l'argent reçu en compensation.
Le jeune homme venait de leur annoncer être accepté pour des études et avait économisé 9000 dollars pour pouvoir s'inscrire.
Des dizaines d'immigrés ont ainsi pu en bénéficier depuis depuis pour que le souvenir de Diallo qui voulait tant réussir aux Etats-Unis soit toujours présent.
Amadou Diallo fera la couverture posthume du Time.
On découvrira après coup que les policiers ayant tiré sur Diallo portaient un T-Shirt bien spécial,affichant au dos une phrase de Hemingway :
« Certainly there is no hunting like the hunting of man and those who have hunted armed men long enough and liked it, never really care for anything else thereafter » (extrait de 'On the Blue Water' dans Esquire, Avril 1936).
"Certes, il n'y a pas de chasse comme la chasse de l'homme et ceux qui ont chassé des hommes armés assez longtemps et ont aimé le faire, jamais ne se soucieront vraiment pour quelque chose d'autre par la suite".
Piqûre de rappel....Le 4 février 1961 débute à Luanda l’insurrection contre le pouvoir colonial portugais,les membres du Mouvement Populaire de Libération de l’Angola attaquent notamment la prison pour libérer des prisonniers politiques.
L'opération se solde par la mort de 2000 colons.
Les représailles condamnées par l’ONU feront 10 000 victimes.
En 1960, il y avait 6 500 militaires en Angola,un chiffre qui passera à 33 000 à la fin de l'année 1961, puis à 67 000 en 1973.
C'est une longue guerre d'indépendance qui va aboutir le 11 novembre 1975, lorsque l'Angola se libère de la tutelle portugaise.
Durant les années de guerre, des mouvements nationalistes ont lutté contre l'armée coloniale tout en s'opposant les uns aux autres, et cet affrontement s'est prolongé en une guerre civile qui n'a connu son terme qu'en avril 2002.
Le 4 avril 2002 les Forces armées angolaises et l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (U.N.I.T.A.) signent, à Luanda, un protocole d'accord « en vue de l'instauration d'une paix définitive ».L'accord prévoit le désarmement de l'U.N.I.T.A sur environ neuf mois, l'intégration d'une partie de ses combattants au sein des F.A.A. ainsi que la transformation de la guérilla en parti politique. Une signature qui intervient après la mort ,le 22 février 2002,tué par l'armée angolaise ,de Jonas Savimbi, chef historique de l'U.N.I.T.A.La guerre civile qui avait éclaté au lendemain de l'indépendance, en 1975, a fait un demi-million de victimes et provoqué le déplacement de quatre millions de personnes.
« Cette lutte pour l’arbre et la forêt est surtout une lutte anti-impérialiste. Car l’impérialisme est le pyromane de nos forêts et de nos savanes.»
Thomas Isidore Sankara (1949-1987)
Piqûre de rappel....Le 5 février 1986 s'ouvre à Paris, au grand amphithéâtre de la Sorbonne la conférence "SILVA" sur l’avenir des forêts, présidée par François Mitterrand pour évoquer "La crise des forêts européennes et la déforestation au Sahel".
La Conférence internationale réunit jusqu'au 7 février des chefs d’Etat et des responsables politiques venus de soixante-quatre pays du monde entier.
Une 1ère à ce niveau politique.
Parmi les chefs d'État et de Gouvernement présents lors de la séance solennelle d'ouverture ,le président du Burkina-Faso qui prend la parole :
« Ma patrie, le Burkina Faso, est incontestablement un des rares pays de cette planète qui est en droit de se dire et de se voir comme le concentré de tous les maux naturels que l’Humanité connaît encore en cette fin du vingtième siècle.
Et pourtant, cette réalité, les huit millions de Burkinabé l’ont intériorisée douloureusement pendant 23 années.
Ils ont regardé mourir des mères, des pères, des filles et des fils que la faim, la famine, la maladie et l’ignorance,décimaient par centaines.
Les larmes aux yeux, ils ont regardé les mares et les rivières se dessécher.
Depuis 1973, ils ont vu l’environnement se dégrader, les arbres mourir et le désert les envahir à pas-de-géant.
On estime à 7 km par an l’avancée du désert au Sahel.
Seules ces réalités permettent de comprendre et d’accepter la révolte légitime qui est née, qui a longuement mûri et qui a éclaté enfin, de manière organisée, dans la nuit du 4 août 1983, sous la forme d’une Révolution démocratique et populaire au Burkina Faso.
Je ne suis ici que l’humble porte-parole d’un peuple qui refuse de se regarder mourir pour avoir regardé passivement mourir son environnement naturel.
Depuis le 4 août 1983, l’eau, l’arbre et la vie pour ne pas dire la survie sont des données fondamentales et sacrées de toute l’action du Conseil national de la révolution qui dirige le Burkina Faso.
C’est à ce titre aussi que je me dois de rendre hommage au peuple français, à son gouvernement et en particulier à son président Monsieur François Mitterrand, pour cette initiative, qui traduit le génie politique et la lucidité d’un peuple toujours ouvert au monde et toujours sensible à ses misères.
Le Burkina Faso, situé au cœur du Sahel saura toujours apprécier à sa juste valeur les initiatives qui coïncident parfaitement avec les préoccupations vitales de son peuple. Il [le Burkina Faso] saura répondre présent chaque fois que de besoin et cela en opposition aux promenades inutiles.
Depuis bientôt trois ans, mon peuple, le peuple burkinabé, mène un combat contre la désertification.
Il était donc de son devoir d’être présent à cette tribune pour parler de son expérience et bénéficier aussi de celle des autres peuples de par le monde.
Depuis bientôt trois ans au Burkina Faso, chaque événement heureux mariages, baptêmes, décorations, visites de personnalités et autres se célèbre par une séance de plantation d’arbres.
Pour le nouvel an 1986, toutes les écolières, tous les écoliers et les élèves de notre capitale, Ouagadougou, ont confectionné de leurs propres mains plus de 3 500 foyers améliorés offerts à leurs mères, et venant s’ajouter aux 80 000 foyers confectionnés par les femmes elles-mêmes en deux ans.
C’était leur contribution à l’effort national pour réduire la consommation du bois de chauffe et sauvegarder l’arbre et la vie.
L’accès à la propriété ou à la simple location des centaines de logements sociaux construits depuis le 4 août 1983 est strictement conditionné par l’engagement du bénéficiaire à planter un nombre minimum d’arbres et à les entretenir comme la prunelle de ses yeux.
Des bénéficiaires irrespectueux de leur engagement ont déjà été expulsés grâce à la vigilance de nos Comités de défense de la révolution (CDR) que les langues fielleuses se plaisent à dénigrer systématiquement et sans aucune nuance.
Après avoir vacciné sur tout le territoire national en une quinzaine de jours, deux millions cinq cent mille enfants, âgés de 9 mois à 14 ans, du Burkina Faso et des pays voisins, contre la rougeole, la méningite et la fièvre jaune ; après avoir réalisé plus de 150 forages, garantissant l’approvisionnement en eau potable à la vingtaine de secteurs de notre capitale jusqu’ici privée de ce besoin essentiel ; après avoir porté en deux ans le taux d’alphabétisation de 12 pour cent à 22 pour cent ; le peuple burkinabè continue victorieusement sa lutte pour un Burkina vert.
Dix millions d’arbres ont été plantés dans le cadre d’un Programme populaire de développement (PPD) de 15 mois qui fut notre premier pari en attendant le Plan quinquennal. Dans les villages, les vallées aménagées de nos fleuves, les familles doivent planter chacune 100 arbres par an.
La coupe et la commercialisation du bois de chauffe ont été totalement réorganisées et vigoureusement disciplinées.
Ces activités vont de l’obligation de détenir une carte de commerçant de bois, de respecter les zones affectées à la coupe du bois, jusqu’à l’obligation d’assurer le reboisement des espaces déboisés.
Chaque ville et chaque village, burkinabè possède aujourd’hui un bosquet, réhabilitant ainsi une tradition ancestrale.
Grâce à l’effort de responsabilisation des masses populaires, nos centres urbains sont débarrassés du fléau de la divagation des animaux.
Dans nos campagnes, nos efforts portent sur la sédentarisation du bétail afin de privilégier le caractère intensif de l’élevage pour lutter contre le nomadisme sauvage.
Tous les actes criminels des pyromanes qui brûlent la forêt sont jugés et sanctionnés par les Tribunaux populaires de conciliation des villages.
La plantation obligatoire d’un certain nombre d’arbres figure parmi les sanctions de ces tribunaux.
Du 10 février au 20 mars prochain, plus de 35 000 paysans, responsables des groupements et des coopératives villageoises suivront des cours intensifs d’alphabétisation en matière de gestion économique, d’organisation et d’entretien de l’environnement.
Depuis le 15 janvier, il se déroule au Burkina une vaste opération nommée « Récolte populaire de semences forestières » en vue d’approvisionner les 7 000 pépinières villageoises.
Nous résumons toutes ces actions dans le terme des « Trois luttes ».
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs:
Mon intention n’est pas d’encenser sans retenue et sans mesure la modeste expérience révolutionnaire de mon peuple en matière de défense de l’arbre et de la forêt.
Mon intention est de vous parler de la façon la plus explicite qui soit, des profonds changements en cours au Burkina Faso, dans les relations entre l’homme et l’arbre. Mon intention est de témoigner de la façon la plus fidèle qui soit, de la naissance et du développement d’un amour sincère et profond entre l’homme burkinabé et l’arbre, dans ma patrie.
Ce faisant, nous croyons traduire sur le terrain notre conception théorique en rapport avec les voies et moyens spécifiques à nos réalités sahéliennes, dans la recherche de solutions aux dangers présents et futurs qui agressent l’arbre à l’échelle planétaire.
Les efforts de toute la communauté ici réunie et les nôtres, vos expériences et nos expériences cumulées seront certainement à même de garantir des victoires constantes et soutenues pour sauver l’arbre, l’environnement et la vie tout court.
Excellences, Mesdames et Messieurs :
Je suis venu à vous parce que nous espérons que vous engagez un combat dont nous ne saurions être absents, nous qui sommes quotidiennement agressés et qui attendons que le miracle verdoyant surgisse du courage de dire ce qui doit être dit. Je suis venu me joindre à vous pour déplorer les rigueurs de la nature.
Je suis venu à vous pour dénoncer l’homme dont l’égoïsme est cause du malheur de son prochain.
Le pillage colonial a décimé nos forêts sans la moindre pensée réparatrice pour nos lendemains.
La perturbation impunie de la biosphère par des rallies sauvages et meurtriers, sur terre et dans les airs se poursuit. Et, l’on ne dira jamais assez, combien tous ces engins qui dégagent des gaz propagent des carnages.
Ceux qui ont les moyens technologiques pour établir les culpabilités n’y ont pas intérêt et ceux qui y ont intérêt n’ont pas les moyens technologiques.
Ils n’ont pour eux que leur intuition et leur intime conviction.
Nous ne sommes pas contre le progrès, mais nous souhaitons que le progrès ne soit pas anarchique et criminellement oublieux des droits des autres.
Nous voulons donc affirmer que la lutte contre la désertification est une lutte pour l’équilibre entre l’homme, la nature et la société. A ce titre, elle est avant tout une lutte politique et non une fatalité.
La création d’un ministère de l’Eau qui vient compléter le ministère de l’Environnement et du Tourisme dans mon pays marque notre volonté de poser clairement les problèmes afin d’être à même de les résoudre.
Nous devons lutter pour trouver les moyens financiers afin d’exploiter nos ressources hydrauliques forages, retenues d’eau et barrages qui existent.
C’est le lieu de dénoncer les accords léonins et les conditions draconiennes des banques et organismes de financement qui condamnent nos projets en la matière.
Ce sont ces conditions prohibitives qui provoquent l’endettement traumatisant de nos pays, interdisant toute marge de manœuvre réelle.
Ni les arguments fallacieux du malthusianisme et j’affirme que l’Afrique reste un continent sous-peuplé ni les colonies de vacances pompeusement et démagogiquement baptisées « Opérations de reboisement », ne constituent des réponses.
Nous et notre misère, nous sommes refoulés comme des pelés et des galeux dont les jérémiades et les clameurs perturbent la quiétude feutrée des fabriquants et des marchands de misère.
C’est pourquoi le Burkina a proposé et propose toujours, qu’au moins un pour cent des sommes colossales sacrifiées dans la recherche de la cohabitation avec les autres astres servent à financer de façon compensatoire, des projets de lutte pour sauver l’arbre et la vie.
Nous ne désespérons pas qu’un dialogue avec les martiens puisse déboucher sur la reconquête de l’Eden.
Mais en attendant, les terriens que nous sommes avons aussi le droit de refuser un choix qui se limite à la simple alternative entre l’enfer et le purgatoire.
Ainsi formulée, notre lutte pour l’arbre et la forêt est d’abord une lutte populaire et démocratique.
Car l’excitation stérile et dispendieuse de quelques ingénieurs et experts en sylviculture n’y fera jamais rien ! De même, les consciences émues, même sincères et louables, de multiples forums et institutions ne pourront reverdir le Sahel, lorsqu’on manque d’argent pour forer des puits d’eau potable à 100 mètres et que l’on en regorge pour forer des puits de pétrole à 3 000 mètres !
Kart Marx le disait, on ne pense ni aux mêmes choses, ni de la même façon selon que l’on vit dans une chaumière ou dans un palais.
Cette lutte pour l’arbre et la forêt est surtout une lutte anti-impérialiste. Car l’impérialisme est le pyromane de nos forêts et de nos savanes.
Messieurs les présidents ; Messieurs les Premiers ministres ; Mesdames, Messieurs :
C’est pour que le vert de l’abondance, de la joie, du bonheur conquière son droit que nous nous sommes appuyés sur ces principes révolutionnaires de lutte.
Nous croyons en la vertu de la révolution pour arrêter la mort de notre Faso et pour lui ouvrir un destin heureux.
Oui, la problématique de l’arbre et de la forêt est exclusivement celle de l’équilibre et de l’harmonie entre l’individu, la société et la nature.
Ce combat est possible.
Ne reculons pas devant l’immensité de la tâche, ne nous détournons pas de la souffrance des autres car la désertification n’a plus de frontières.
Ce combat, nous pouvons le gagner si nous choisissons d’être architectes et non pas simplement abeilles.
Ce sera la victoire de la conscience sur l’instinct.
L’abeille et l’architecte, oui ! L’auteur me permettra de prolonger cette comparaison dualiste en un triptyque, c’est-à-dire : l’abeille, l’architecte et l’architecte révolutionnaire.
La patrie ou la mort, nous vaincrons ! Je vous remercie.»
A l'occasion de cette conférence un appel solennel dit de "Paris" est lancé pour conserver et promouvoir l'arbre et la forêt dans l'intérêt des générations présentes et futures.
Ils s'engagent à protéger l'arbre et la forêt des menaces de tous ordres, lutter contre la désertification et accroître la présence des arbres, développer la recherche et la formation et renforcer les échanges de connaissances ,et,ils invitent les autres gouvernements et les peuples de la Terre à se joindre à ce combat pacifique pour conserver et promouvoir l'arbre et la forêt.
« Mon père était blanc, ma mère était noire et moi je suis arrivé au milieu.»
Robert Nesta Marley (1945-1981)
Piqûre de rappel....Le 6 février 1945 vers 2h30 naît Robert Nesta Marley à Nine Miles,un petit village dans la baie de St Ann au nord de la Jamaïque.
Fils du capitaine de la Royal Navy ,Norval Marley, contre-maitre britannique né en 1895 et de Cedella Booker pure jamaïcaine née en 1926, Nesta est le seul enfant de cette union.
A l'âge de dix ans, en 1955, Bob perd son père.
En 1957, Bob quitte la campagne et part habiter avec sa mère à Kingston dans le célèbre quartier de Trench Town au 19 Second Street.
C'est à cette époque que Bob fait la connaissance de Bunny Livingston avec qui il se trouve une passion en commun : la musique.
En 1959, Bob abandonne définitivement ses études et se concentre sur la chanson.
Mais sa mère,Cedella, n'est pas d'accord et le place en apprentissage dans un atelier de soudure.
Afin de pouvoir progresser en chant, Bob et Bunny décident de se présenter chez Joe Higgs, chanteur local le jour et professeur de chant le soir.
C'est lors de ces cours de chant, que Bob et Bunny rencontrent un garçon du nom de Peter McIntosh, avec qui ils s'associent pour chanter ensemble.
En 1961, alors que Bob est toujours soudeur, il prend un coupeau de métal dans l’œil gauche.
Heureusement sans gravité, cet accident le mène à arrêter la soudure et à se lancer véritablement dans le chant.
Un beau matin de début 1962, Bob se présente chez le producteur Leslie Kong en espérant pouvoir décrocher une audition.
Rejeté la première fois, Bob revient une deuxième fois accompagné d'un certain Desmond Dekker, ami de Bob et qui chante pour Kong.
Bob enregistre Judge Not, ainsi que deux autres chansons Terror et One Cup Of Coffee.
Quelques semaines plus tard sort le premier disque de Bob Marley Judge Not sous le label Beverley's.
Le disque n'a pas le succès escompté et le suivant ne rapporte guère.
Cedella émigre en Amérique dans le Delaware et laisse Bob avec les parents de Bunny.
Adolescent, Bob Marley vit à Trenchtown, quartier pauvre de Kingston.
Avec Bunny Wailer et Peter Tosh, il chante des cantiques et succès soul de l’époque, dirigés par leur professeur, Joe Higgings.
Le trio forme en 1963, The Teenagers, jouent du ska et du rocksteady, puis choisissent le nom The Wailers, et en 1964, obtient un contrat de 5 ans.
Les premiers morceaux sont produits par Coxsone, producteur jamaïcain qu’il quittera plus tard.
Février 1964 voit exploser leur succès en Jamaïque avec Simmer Down.
Certaines chansons de Marley ont été inspirées par une chanteuse du groupe les Soulettes, Rita Anderson.
Il l’épouse le 10 février 1966, avant de rejoindre les USA pour gagner des fonds et monter sa propre maison de disques.
Rita jouera un rôle essentiel dans sa carrière.
Leur premier fils, Ziggy, naît en 1968.
Bob Marley découvre le mouvement rastafari suite à la visite officielle de Haïlé Sélassié, roi d’Ethiopie, en Jamaïque, en 1966.
Le monarque est accueilli comme un Dieu vivant par la foule.
À cette occasion, le chanteur adopte la philosophie Rasta qui prône la fierté et une place digne de l’homme noir dans la société.
La foule rassemblée était venue voir le Roi des Rois.
Un médiateur, Mortimer Planno fut nommé pour la canaliser.
Ce leader, influent auprès des milieux musicaux en raison de ses enseignements rasta, a beaucoup touché Bob Marley : il le suit depuis le début et lui transmet, à Kingston, une partie de sa culture rasta.
Faute d’argent, Bob quitte la ville avec femme et enfants, et retourne dans son village natal pour s’y ressourcer.
Les disques se vendent mal et il ne rencontre aucun distributeur professionnel.
Néanmoins, il continue à enregistrer, sous son propre label,Wail'n.
En 1980 Bob Marley réalise son rêve de jouer en Afrique, invité officiel au Gabon en janvier (où il découvre que son manager Don Taylor l'escroque) et le 17 avril à la cérémonie d'indépendance du Zimbabwe, dernier pays africain à obtenir l'indépendance.
Il dépense personnellement deux cent cinquante mille dollars pour déplacer son groupe et le matériel nécessaire pour le son.
En plein concert, sous la pression de milliers de spectateurs restés dehors, la barrière cède.
Les invités officiels s'éparpillent.
Les gaz lacrymogènes dispersent la foule, et le groupe, qui rejoue le lendemain.
En été, une tournée européenne lance l'album « Uprising », encensé par la presse.
Le disque contient encore de nombreux titres très forts, comme « Zion Train », sur le paradis terrestre de Sion , «Pimper's Paradise », sur les jolies écervelées qui risquent de devenir des victimes, le mystique « Forever Loving Jah », «Coming in From the Cold », et surtout « Could You Be Loved » au tempo rapide et au rythme plus américain, qui s'annonce enfin comme le morceau capable d'ouvrir définitivement le marché des États-Unis.
Mais s'il est vrai que le titre restera son plus gros succès américain, Bob n'aura pas le temps d'en effectuer la promotion.
En septembre il joue au Madison Square Garden de New-York en première partie des Commodores, bien décidé à s'imposer en Amérique, un succès crucial pour lui, mais qui lui a toujours échappé.
Le lendemain il s'effondre pendant son exercice de course à pied quotidien à Central Park.
On lui annonce que son mélanome s'est étendu aux poumons et au cerveau, et qu'il n'a plus que quelques semaines à vivre.
Il garde le secret pour que sa famille le laisse jouer un dernier concert le 23 septembre à Pittsburgh, où il termine avec une émouvante version de «Redemption Song », une chanson lourde de sens aux allures de testament musical, qui clôt à la guitare sèche son ultime album : "Pendant combien de temps vont-ils tuer nos prophètes, tandis que nous restons là à regarder ?".
Il part pour l'Allemagne où un ancien docteur nazi, le docteur Issels, le maintient en vie au prix de grandes souffrances.
Début mai, tout espoir est abandonné et décharné, rasé, il retrouve sa mère à Miami.
Il meurt entouré de ses enfants.
Son dernier mot est pour son fils Ziggy : " l'argent ne fait pas la vie."
Accompagné des chœurs féminins des I-Threes, avec sa femme Rita, il enregistre une série d'albums universels, devenant le prophète et le poète de toute une île et l'un des plus grands héros musicaux du vingtième siècle.
"Mon père était blanc, ma mère était noire et moi je suis arrivé au milieu"
Bob Marley meurt à 36 ans le 11 mai 1981.
La Jamaïque organise à la hauteur de l'artiste des funérailles nationales et lui décerne l'Ordre du mérite.
Artiste exceptionnel et visionnaire, son message de paix et de partage lui survit.
Il a ouvert la porte du reggae à la planète entière et fait découvrir le mouvement rastafari.
« L’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde.»
Cheikh Anta DIOP (1923-1986)
Piqûre de rappel....Le 7 février 1986 meurt à Dakar Cheikh Anta DIOP .
Il est enterré où il a vu le jour le 29 décembre 1923, conformément à sa volonté, à Caytou, auprès de son grand-père,Massamba Sassoum Diop, fondateur du village.
1945 : Baccalauréats (« brevet de capacité colonial correspondant au baccalauréat ») en mathématiques et en philosophie.
1946 : Il poursuit ses études à Paris,et,oeuvre à la mise en place de l’Association des Étudiants Africains.
1947 : Parallèlement à ses études,il poursuit ses recherches linguistiques sur le wolof et le sérère.
1948 : Il achève sa licence de philosophie et s’inscrit en Faculté des Sciences.
1949 : Il fait inscrire sur les registres de la Sorbonne le sujet de thèse de doctorat ès-Lettres qu’il se propose de traiter : « L’avenir culturel de la pensée africaine ».
1950 : Il obtient les deux certificats de chimie : chimie générale et chimie appliquée.
Dans la foulée,il intègre le Rassemblement Démocratique Africain dirigé par Félix Houphouët-Boigny.
Il devient secrétaire général de l’Association des Étudiants du RDA (AERDA), à Paris,et,organise le premier congrès panafricain politique d’étudiants d’après-guerre, du 4 au 8 juillet 1951.
La WASU (West African Student Union) y participe.
1953 : Il quitte le secrétariat général de l’AERDA.
1954 : Nations nègres et Culture — De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui paraît aux Éditions Présence Africaine.
Ce livre est le texte des thèses principale et secondaire destinées à être soutenues en Sorbonne en vue de l’obtention du doctorat d’État ès Lettres ; mais aucun jury ne put être formé.
Aimé Césaire écrit : « …Nations nègres et Culture — [livre] le plus audacieux qu’un Nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera à n’en pas douter dans le réveil de l’Afrique » (Discours sur le Colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1955).
A partir de 1956, il enseigne la physique et la chimie aux lycées Voltaire et Claude Bernard, à Paris en tant que maître-auxiliaire.
Il participe au premier Congrès des Écrivains et Artistes noirs qui se déroule à la Sorbonne, à Paris.
1959 : Participation à Rome au second Congrès des Écrivains et Artistes noirs.
1960 : Le 9 janvier , il soutient, à la Sorbonne, sa thèse de doctorat d’État en lettres. Elle est publiée aux Éditions Présence Africaine sous les titres : L’Afrique noire précoloniale et L’Unité culturelle de l’Afrique noire.
La mention honorable lui a été attribuée.
La même année, sort la première édition du livre Les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique noire.
1960: Retour définitif au Sénégal : « Je rentre sous peu en Afrique où une lourde tâche nous attend tous. Dans les limites de mes possibilités et de mes moyens, j’espère contribuer efficacement à l’impulsion de la recherche scientifique dans le domaine des sciences humaines et celui des sciences exactes. Quand à l’Afrique noire, elle doit se nourrir des fruits de mes recherches à l’échelle continentale. Il ne s’agit pas de se créer, de toutes pièces, une histoire plus belle que celle des autres, de manière à doper moralement le peuple pendant la période de lutte pour l’indépendance, mais de partir de cette idée évidente que chaque peuple a une histoire. » (Cheikh Anta Diop, interview in « La Vie Africaine », n°6, mars-avril 1960, p. 11).
Le 1er octobre 1960, il est nommé assistant à l’Université de Dakar pour travailler à l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN).
1961 : Cheikh Anta Diop entreprend de créer un laboratoire de datation par le Carbone 14 (radiocarbone) au sein de l’IFAN dont il a la charge à son officialisation le 17 avril 1963.
A l’exception de celui de la Rhodésie du Sud, c’est l’unique laboratoire de Carbone 14 existant en Afrique noire.
Il crée un parti politique,le Bloc des Masses Sénégalaises,opposé au pouvoir du Président Senghor.
Ce qui lui vaut un emprisonnement de mi-juillet à mi-août 1962.
Un non-lieu sera finalement prononcé.
1963 : Dissolution du BMS en octobre par le gouvernement sénégalais.
Cheikh Anta Diop crée aussitôt un autre parti qui sera à son tour dissous l’année suivante.
Il reçoit avec le professeur William Edward Burghardt Du Bois dit W. E. B. Du Bois (1868-1963), le prix du 1er Festival des Arts Nègres, récompensant l’écrivain qui a exercé la plus grande influence sur la pensée nègre du XXe siècle.
1967 : Parution de Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique ? (Présence Africaine).
1970 : Cheikh Anta Diop est sollicité officiellement pour devenir membre du Comité scientifique international pour la rédaction de l’Histoire générale de l’Afrique.
1971 : Il est invité à Alger au colloque sur l’Unité africaine.
1972 : Il donne une conférence publique en décembre au Campus universitaire de Lubumbashi au Zaïre.
1973 : Le premier livre de Théophile Obenga, L’Afrique dans l’Antiquité — Égypte pharaonique/Afrique noire sort aux Éditions Présence Africaine. Cheikh Anta Diop en a rédigé la préface.
1974 : Parution du livre Physique nucléaire et chronologie absolue.
1975 : Aux USA, le 4 avril , l’association « The African Heritage Studies Association » lui décerne une plaque commémorative pour sa contribution à la préservation et au développement de la vie et du patrimoine des peuples d’origine africaine dans le monde.
1976 : Parution de "L’Antiquité africaine par l’image" co-édité par les Nouvelles Éditions Africaines et l’IFAN de Dakar.
Le 3 février,il crée un nouveau parti politique,le Rassemblement National Démocratique.
Parti rendu illégal par la loi dite « des trois courants » — socialiste, libéral et marxiste-léniniste — promulguée le 19 mars 1976 et appliquée de manière rétroactive.
Cette loi impose à l’opposition de se référer explicitement à l'un des trois courants réglementant désormais la vie politique au Sénégal.
Le RND de Cheikh Anta Diop s'y refuse de se plier à cette exigence et s’engage alors un bras de fer.
1980 : Le 25 février, l’Université nationale du Zaïre lui décerne la Médaille d’Or de la recherche scientifique africaine et le Grand Prix du Mérite scientifique africain.
1981 : Il est nommé professeur d’histoire associé à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Dakar.
Vingt-sept ans après la parution de Nations nègres et Culture, vingt et un ans après son doctorat d’État, l’Université de Dakar s’ouvre enfin à son enseignement de l’histoire.
Il y enseignera en maîtrise, en DEA et dirigera des thèses jusqu’à sa disparition en 1986.
1981: Le nouveau président Abdou Diouf fait voter par l’Assemblée nationale une loi supprimant la limitation du multipartisme,et,le 18 juin le RND de Cheikh Anta Diop est sort de l’illégalité.
A l’issue des élections législatives, Cheikh Anta Diop refuse de siéger à l’Assemblée nationale ,évoquant des fraudes massives.
1985 : Cheikh Anta Diop est invité à Atlanta aux USA ; il est reçu par le maire Andrew Young et l’Association Martin Luther King.
Il donne plusieurs conférences et interviews.
Le 4 avril 1985 est proclamé « Dr. Cheikh Anta Diop Day ».
1986 : Du 6 au 9 janvier à Yaoundé, il préside le Colloque sur l’Archéologie camerounaise.
Le 8 janvier au Palais des Congrès,il donne sa dernière conférence : « La Nubie, l’Égypte et l’Afrique noire ».
« Le 22 janvier 1879, une armée zouloue de 20 000 hommes,les héritiers de la nation guerrière fondée quelques décennies plus tôt par le fameux roi Chaka,attaque les Anglais.C'est la plus grande défaite de l'Angleterre en Afrique.»
Piqûre de rappel...Le 8 février 1884,Cetewayo, redoutable chef zulu qui infligea une lourde défaite aux Anglais à Isandhlwana, meurt en exil, prisonnier des Anglais.
Il régna sur un territoire convoité par les Boers et les Anglais.
C'est en 1873 que Cetewayo,neveu de Shaka Zulu ,est couronné roi.
Les rapports avec l'empire britannique se corsent en raison de problèmes de frontières.
De plus,le roi Cetewayo disposait d’une armée de 50.000 guerriers entraînés et en 1878, le gouverneur de la colonie du Cap, Sir Bartle Frere lui demande de démanteler son armée.
Essuyant un refus,les forces britanniques, sûres de leur supériorité, pénètrent en pays Zoulous.
En 1879, Cetewayo bat le rappel de tous ses régiments, promet de libérer les jeunes de leur célibat en cas de victoire,et, nomme le chef Tshingwayo Ka Mahole,un stratège réputé pour son courage.
L’Etat-major de Cetewayo décide de contrer les 3 colonnes britanniques d’invasion du Zululand en s’infiltrant entre elles.
Des zones de commandements sont attribuées aux différents chefs comme Zibebhu Ka Mapita, Prince Hamu Ka Nzibe, Prince Dabulamanzi Ka Mpande, tandis que d’autres Indunas (Commandants) sont chargés de harceler les Britanniques.
C’est finalement sur le site d’Isandhlwana que Cetewayo charge ses troupes de stopper les Britanniques.
Sous le commandement direct de Tshingwayo, les Zoulous au départ impressionnés par les canons britanniques chargent en « buffle ».
Les régiments Ingobamakhosi, Ukhandempemvu, Indluyengwe chargent sur les ailes tandis que les Udloko, Uthulwana, Uve occupent le centre.
Les fusils des britanniques enrayés n’arrivent pas à contenir l’avancée des hommes de Tshingwayo.
Les britaniques décrochent dans le désordre et les Zoulous se lancent à leur poursuite.
Environ 1500 soldats britanniques sont tués, c’est la plus grande défaite militaire d’une puissance coloniale d’occupation.
Le 22 janvier 1879, le campement britannique essuie l’attaque de 20.000 guerriers Zoulous.
En moins d’une heure, la victoire est totale : les britanniques ont perdu plus d’un millier d’hommes.
Des renforts arrivent d’Angleterre dont le fils de Napoléon III, prince impérial ,Louis-Eugène Napoléon , âgé de 23 ans.
Le 1er juin 1879, le prince, accompagné de plusieurs officiers, effectuent une reconnaissance et tombent dans une attaque de Zoulous qui arrivent en rampant et tuent avec leurs « sagaies » .
Le corps du prince est retrouvé à Donga, à 300 mètres du kraal,transpercé de dix-sept coups de sagaies.
Cependant, ivres de victoire et faisant fi des ordres des Indunas, les jeunes régiments attaquèrent le camp retranché de Rorke’s Drift.
Bénéficiant des conseils de l’induna « Lholhoni » John Dunn, un écossais auparavant conseiller de Cetshwayo et propre beau-frère du roi,les Britanniques infligèrent une défaite aux Zoulous.
Victorieux à Hlobane, les troupes du roi furent écrasées à Kambula et décimées à Ulundi la capitale royale.
Le roi est arrêté le 4 juillet et les combats cessent.
Le roi est exilé au Cap où il emprisonné.
Suite à des pressions de la part des religieux,des militaires et des journalistes ainsi qu’à l’instabilité du KwaZulu désormais privé de son roi ; le roi est remit en liberté et effectue à l’invitation de la reine Victoria une visite officielle au Royaume-Uni.
A son retour, il est réinstallé au trône mais son royaume n’a plus l’étendue ni la puissance d’antan.
Des vassaux comme Hamu et Zibhebhu sont désormais devenu puissants.
La présence du roi donne l’occasion à Hamu et ses Ngenetsheni de se soumettre aux Usuthu de Cetewayo ; Zibhebu depuis les montagnes du Nord-KwaZulu continue avec ses régiments d’émietter l’autorité royale.
En 1883, Zibhebu lance une vaste attaque épaulé par des commandos boers et détruit le nouveau site d’Ulundi.
Le roi blessé est en fuite dans la forêt de Nkandla.
Il se réfugie bientôt auprès du Résidant britannique à Eshowe.
Cetewayo qui a infligé aux colons britanniques une défaite mémorable,était un chef respecté de ses hommes et ses ennemis,et,fût le premier chef noir invité par l’impératrice Victoria.
Piqûre de rappel....Le 8 février 1938 l'Afro-américain Lloyd Augustus Hall invente LA STÉRILISATION DES ALIMENTS. Né le 20 juin 1894 à Elgin ,Illinois,c'est un élève brillant qui décroche son diplôme d'études secondaires dans le top 10 de sa classe et a dû choisir entre 4 offres de bourses d'études collégiales.Il obtient son baccalauréat en chimie pharmaceutique en 1916 ,puis un diplôme d'études supérieures de l'Université de Chicago.Il est embauché par la société Western Electric suite à un entretien téléphonique,mais lors de son premier jour, un fonctionnaire l'interpelle en lui disant : "nous ne prenons pas de Nègre" . Suite à celà Lloyd Augustus Hall travaille pour le ministère de la Santé de Chicago en tant que chimiste où il est promu en 1917 chimiste principal. L'année suivante, il déménage à Ottumwa (Iowa) où il est maintenu chimiste en chef à la John Morrell Société. En pleine Guerre mondiale ,il est nommé inspecteur en chef des Poudres et Explosifs à l'Ordnance Department,section de développement d'armement de l'armée des Etats-Unis d'Amérique.
Au Début des années 20,il travaille comme chmiste en chef pour le "Laboratoire de chimie Boyer où il axe ses recherches sur le domaine émergent de la chimie alimentaire, et commence à étudier un moyen de préserver les viandes avec des produits chimiques. En 1922, il entre à Chemical Products Corporation en tant que président et chimiste directeur de leur laboratoire de conseil où il souvent consulté par Griffith Laboratories. En 1925, il intègre les Laboratoires Griffith comme chimiste en chef et directeur de la recherche où il passera les trente-quatre prochaines années.
Lloyd Augustus Hall a développé de nouvelles méthodes de conservation des aliments et de stérilisation limitant les risques de détérioration des produits,les dangers sur la santé et accroissant la rentabilité pour les fournisseurs du secteur alimentaire.
Jusque-là, les aliments, et en particulier les viandes étaient conservés à l'aide de chlorure de sodium (sel de table).
Il a découvert un gaz appelé oxyde d'éthylène ,supprimant les germes et les bactéries tout en maintenant les apparences, le goût et l'arôme.
Lloyd Augustus Hall a publié plus de cinq rapports scientifiques ,déposé plus d'une centaine de brevets, servi en tant que consultant au cours des deux guerres mondiales,et a reçu des centaines de prix et distinctions.
En 1959 ,il a pris sa retraite des Laboratoires Griffith et a déménagé à Pasadena, en Californie, où il est mort en 1971. En 2004, il est rentré au National Inventors Hall of Fame.
« De toutes les manières imaginables, la famille est un lien vers notre passé et un pont vers notre futur »
Alexander Murray Palmer Haley (1921-1992)
Piqûre de rappel....Le 10 février 1992 meurt Alexander Murray Palmer Haley,écrivain afro-américain notamment connu pour sa collaboration à l'Autobiographie de Malcolm x et son livre Racines (Roots:The Saga of an American Family).
Le livre, qui fait la chronique des origines de ses ancêtres en Afrique et leur voyage de l'esclavage à la liberté en Amérique, a joué un rôle majeur dans la sensibilisation sur l'histoire afro-américaine aux Etats-Unis.
Ses premiers travaux ont suscité un intérêt pour la généalogie chez les Américains de nombreux patrimoines ethniques.
Fils d'une enseignante et d'un vétéran de la Première Guerre mondiale, diplômé en agriculture à l'Université Cornell puis professeur à New York, il a grandi en voyant son père surmonter courageusement les obstacles du racisme.
Alexander Murray Palmer Haley termine ses études secondaires, et,entre à Alcorn A & M College (Université Alcorn State) dans le Mississippi à 15 ans.
Après avoir passé un an ,il est transféré au State College Elizabeth City.
En 1939, Alex Haley est enrôlé dans la Garde côtière des États-Unis à 18 ans.
C'est le début de 20 ans de carrière militaire qui révéleront son amour pour l'écriture.
Il est payé par ses camarades pour écrire des lettres d'amour à leurs copines.
Il a également commencé à soumettre des nouvelles et des articles à des magazines.
Vers la fin de la guerre, il est nommé responsable d’un périodique de la marine.
Il est successivement reporter, sous-responsable éditorial, puis directeur de la publication des gardes côtes, appelée "Helmsman" (il est alors basé au QG du 3ème district des gardes côtes à New-York).
En juin 49, il est promu journaliste, première classe, et en décembre journaliste en chef, un poste spécialement créé pour lui puisqu’il est le seul à l’occuper à l’époque dans la marine.
Un poste qu'il a occupé jusqu'à sa retraite en 1959.
Puis il entreprend une carrière littéraire à part entière et le magazine «Playboy» lui a commandé une entrevue avec le célèbre trompettiste Miles Davis.
L'interview, publiée en 1962 a été un énorme succès et il a continué à interroger plusieurs autres personnalités comme Martin Luther King Jr., Sammy Davis Jr., Quincy Jones et Malcolm X au cours des années suivantes.
Il a écrit son premier livre, « The Autobiography of Malcolm X » qui décrit la vie et la philosophie de Malcolm X, devenu un best-seller international, établissant Alex Haley comme un écrivain célèbre.
Il a publié le roman, « Roots: The Saga d'une famille américaine », en 1976.
Le roman, basé sur son histoire ancestrale, raconte l'histoire de Kunta Kinte, un Africain du 18ème siècle, vendus comme esclaves aux États-Unis et retrace la vie de ses descendants présumés aux États-Unis vers le bas jusqu'à l'auteur lui-même.
Le livre a passé des mois sur la liste des meilleures ventes du New York Times et a été publié en 37 langues.
Alex Haley a remporté un prix spécial Pulitzer pour « Roots: The Saga d'une famille américaine » en 1977.
Le roman a donné naissance à une mini-série télévisée du même nom par ABC en 1977 qui a atteint un record de 130 millions de téléspectateurs.
Il a reçu pour sa recherche exhaustive et d'habileté littéraire combinée dans les racines,la Médaille Spingarn décernée par la National Association For the Advancement of Colored People chaque année pour une contribution exceptionnelle d'un Afro-Américain.
En 2002, lui a été décerné à titre posthume la Médaille du service guerre de Corée par le gouvernement de la Corée du Sud.
« Il est difficile d'expliquer à quelqu'un qui a des idées étroites qu'être éduqué ne signifie pas seulement savoir lire et écrire et avoir une licence,mais qu'un illettré peut être un électeur bien plus éduqué que quelqu'un qui possède des diplômes. »
Nelson Rolihlahla Mandela (1918-2013)
Piqûre de rappel....Le 11 février 1990,Nelson Rolihlahla Mandela est libéré de prison après 27 ans dont 18 dans le sinistre bagne de Robben Island, au large du Cap.
Le leader de l'ANC va prendre la tête du mouvement qui en 4 ans mettra fin au régime d'apartheid.
Cette politique raciale de développement séparé officiellement instaurée en 1948.
Nelson Mandela sort de prison le poing levé devant les caméras du monde entier, accompagné de son épouse Winnie, attendu par une foule gigantesque au Cap.
Sur le chemin qui le mène vers le centre ville, Madiba disparaît mystérieusement.
Le convoi quitte la prison Victor Verster, avec l'intention de se rendre à l'hôtel de ville, pour entamer les négociations avec le pouvoir blanc et s'adresser à ses compatriotes mais Nelson Mandela a prévu autre chose et demande à son chauffeur de faire des détours, et quelques arrêts, pour éviter la foule.
Les organisateurs le retrouvent au dernier de ces arrêts, dans une maison d'un quartier calme.
Le héros mondial de la lutte contre l'oppression ségrégationniste est tout simplement en train de prendre le thé,sans chaussures pour être plus à l'aise.
C'est à la nuit tombée que Mandela clame son premier discours à la lueur d'une lampe torche, avec une paire de lunettes empruntée, car il avait perdu les siennes dans la cohue de sa sortie de prison.
Le leader de l'ANC, présenté en 1990 comme un « TERRORISTE », avait été condamné à la perpétuité en 1964, pour avoir dirigé la branche armée clandestine de l'organisation.
A sa sortie, et durant quatre ans, il négocia avec le président Frederik De Klerk pour obtenir l'organisation d'élections au suffrage universel sur la base de « une personne, une voix».
En 1994, le Congrès National Africain remporte le scrutin qui conduit au sommet de l'état,à la présidence de la république celui qui avait été coupé du monde pendant presque trois décennies.
Madiba devient le premier président noir d'Afrique du Sud et se retire en 1999 après avoir exercé un seul mandat.
Le 11 février 1990,Nelson Mandela prononce son 1er discours d'homme libre, le soir de sa libération, au balcon du City Hall (hôtel de ville) du Cap, en face de Grand Parade, la place publique de la vieille ville coloniale où s’est massée une foule nombreuse et compacte.
Un discours à la première personne prononcé en anglais avec quelques formules en xhosa, sa langue natale :
« Amandla ! Amandla! [la foule répond: Ngawethu] i-Afrika, [la foule répond: mayibuye!]
Mes amis, camarades et compatriotes Sud-Africains , je vous salue tous au nom de la paix, de la démocratie et de la liberté pour tous . Je suis ici devant vous non pas comme un prophète mais comme un humble serviteur du peuple.
Vos sacrifices inlassables et héroïques m’ont permis d'être ici aujourd'hui.
Je remets donc les dernières années de ma vie dans vos mains.
En ce jour de ma libération, j’exprime ma gratitude sincère et chaleureuse aux millions de mes compatriotes et à ceux qui de tous les coins du monde ont fait campagne sans relâche pour ma libération.
Je salue tout particulièrement les habitants de Cape Town, ville qui a été ma demeure pendant trois décennies.
Vos manifestations de masse et d'autres formes de lutte ont été une source constante de force pour tous les prisonniers politiques.
Je salue l’African National Congress.Il a rempli toutes nos attentes dans son rôle de leader de la grande marche vers la liberté.
Je salue notre président, le camarade Oliver Tambo , qui a dirigé l'ANC dans les circonstances les plus difficiles.
Je salue les membres de base de l’ANC.
Vous avez sacrifié vos vies et votre intégrité physique dans la poursuite de la noble cause de notre lutte.
Je salue les combattants de l’Umkhonto we Sizwe […], qui ont payé le prix ultime pour la liberté de tous les Sud-Africains.
Je salue le Parti communiste sud-africain pour sa contribution constante à la lutte pour la démocratie.
Vous avez survécu à 40 ans de persécution implacable […]. Je salue le secrétaire général Joe Slovo, un de nos meilleurs patriotes […]. Je salue le United Democratic Front […].
Je salue également le Black Sash et la National Union of South African Students .
Nous notons avec fierté que vous avez agi comme la conscience des Sud-Africains blancs.
Même pendant les jours les plus sombres de l'histoire de notre lutte, vous avez tenu haut le drapeau de la liberté. […] Je rends hommage aux nombreuses communautés religieuses qui ont fait avancer la cause de la justice lorsque les organisations de notre peuple ont été réduites au silence. Je salue les chefs traditionnels de notre pays […].
Je rends hommage aux héros infatigables de la jeunesse. Vous, les jeunes lions.
Vous les jeunes lions avez dynamisé toute notre lutte.
Je rends hommage aux mères, épouses et sœurs de notre nation.
Vous êtes les fondations, dures comme la roche, de notre lutte.
L’apartheid vous a infligé plus de douleurs qu’à n’importe qui d'autre. […]
Avant d'aller plus loin, je veux souligner que j'ai l'intention de ne faire que quelques observations préliminaires à ce stade.
Je ferai une déclaration plus complète seulement après que j'aie eu l'occasion de consulter mes camarades.
Aujourd'hui, la majorité des Sud-Africains, noirs et blancs, reconnaît que l'apartheid n'a pas d'avenir.
Il doit y être mis un terme par des actions de masse décisives,afin de consolider la paix et la sécurité.
Les campagnes de défiance massives et d'autres actions de nos organisations et du peuple ne peuvent qu’aboutir à l'instauration de la démocratie.
Les destructions causées par l'apartheid dans notre sous-continent sont incalculables.
Le tissu de la vie familiale de millions de personnes de mon peuple a été déchiré.
Des millions de personnes sont sans maison et sans emploi. […]
Les facteurs qui ont motivé la lutte armée existent encore aujourd'hui.
Nous n'avons pas d'autre choix que de continuer.
Nous exprimons l'espoir qu'un climat favorable à un règlement négocié sera créé prochainement,de façon à rendre inutile la lutte armée.
Je suis un membre loyal et discipliné de l'African National Congress.
Je suis donc entièrement d'accord avec l'ensemble de ses objectifs, ses stratégies et ses tactiques. […]
Je me sens le devoir de dire clairement qu’un chef du mouvement est quelqu’un qui a été élu démocratiquement lors d'une conférence nationale.
C'est un principe qui doit être respecté sans aucune exception.
Aujourd'hui, je tiens à vous dire que mes pourparlers avec le gouvernement ont visé à normaliser la situation politique dans le pays.
Nous n'avons pas encore commencé à discuter des exigences fondamentales de la lutte.
Je tiens à souligner que je n'ai moi-même à aucun moment engagé de négociations sur l'avenir de notre pays,sauf pour insister sur une réunion entre l'ANC et le gouvernement.
M. de Klerk a fait plus que tout autre président nationaliste en prenant des mesures concrètes pour normaliser la situation.
Cependant, il y a d'autres étapes […] qui doivent être remplies avant que les négociations sur les revendications fondamentales de notre peuple puissent commencer.
Je réitère notre appel en faveur notamment de la levée immédiate de l'état d'urgence et de la libération de tous, et pas seulement certains, prisonniers politiques. […]
Les négociations sur le démantèlement de l'apartheid devront satisfaire la forte demande de notre peuple en faveur d’une Afrique du Sud démocratique, non raciale et unitaire.
Il faut mettre fin au monopole blanc sur le pouvoir politique. […]
Notre lutte a atteint un moment décisif.
Nous appelons notre peuple à saisir ce moment pour que la transition vers la démocratie soit rapide et ininterrompue. Nous avons attendu trop longtemps pour notre liberté.
Nous ne pouvons plus attendre.
Il est temps à présent d'intensifier la lutte sur tous les fronts. Relâcher nos efforts maintenant serait une erreur que les générations à venir ne pourront pas pardonner. […]
Nous appelons la communauté internationale à poursuivre la campagne pour isoler le régime d'apartheid.
Lever les sanctions maintenant ferait courir le risque de faire avorter le processus d'éradication totale de l'apartheid. […]
En conclusion, je tiens à aller à mes propres paroles lors de mon procès en 1964.
Elles sont aussi vraies aujourd'hui qu'elles l'étaient alors. J'ai écrit: « J'ai combattu la domination blanche et j'ai combattu la domination noire. J'ai caressé l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient ensemble en harmonie et dans l’égalité des chances. C'est un idéal pour lequel j'espère réaliser et connaître. Mais s'il le faut, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir».
[En xhosa: Mes amis, je n'ai pas de mots d'éloquence à offrir aujourd'hui sauf pour dire que le reste de mes jours est entre vos mains].
J'espère que vous vous disperserez avec discipline.
Ne faites rien qui puisse faire dire à d’autres que nous ne savons pas contrôler notre propre peuple.»
Madiba meurt le 5 décembre 2013 à 95 ans.
« Ce que nous jouons, c’est la vie »
Louis Armstrong (1901-1971)
Piqûre de rappel...Le 12 février 2017 meurt à Los Angeles
Al Jarreau, chanteur jazz et soul.
Alwyn Lopez Jarreau naît le 12 mars 1940 à Milwaukee dans le Wisconsin.
Il tombe amoureux de la musique dès son enfance en chantant dans la chorale de son église où œuvraient son père pasteur et sa mère pianiste.
Plus tard, il entame des études de psychologie, durant lesquelles il chante avec le groupe The Indigos, avant de commencer à travailler dans le social.
Diplômé en psychologie du Rippon College dans le Wisconsin, il obtient un master en réhabilitation professionnelle à l’université de l’Iowa.
C’est à San Francisco où il s’installe, qu’il exercera brièvement comme travailleur social avant de prendre la direction de New York et de se consacrer à sa passion.
Son premier album, sorti dans les années 60, est un échec, et Al Jarreau retourne en studio seulement dix ans plus tard. Il signe avec le label Reprise et revient en 1975 avec 'We Got By', cette fois-ci acclamé pour sa voix unique.
Il poursuit avec 'Glow' et 'Look to the Rainbow', un live qui cartonne aux Etats Unis, tout comme 'Breakin' Away' en 1981, dans lequel on trouve le fameux 'We're in This Love Together'.
Il a remporté sept Grammy Awards.
Il est le seul chanteur à avoir remporté ces distinctions dans trois catégories différentes (jazz, pop et R&B), d’une part, et d’autre part au cours de quatre décennies, (des années 1970 aux années 2000).
La musique d’Al Jarreau a inspiré un ouvrage de littérature jeunesse signé Carmen Rubin et intitulé « Ashti Meets Birman Al ».
Le chanteur en a écrit la préface.
En 1996, Al Jarreau est monté sur scène à Broadway pour interpréter le rôle de Teen Angel dans la comédie musicale « Grease ».
Une expérience qui dura trois mois.
En tant qu’acteur, on l’aura aussi vu dans « New York Undercover » et dans « Touched by an Angel ».
« L'Homme meurt en tous ceux qui se taisent devant la tyrannie »
Wole Soyinka
Piqûre de rappel...Le 13 février 1976 est assassiné le président nigérian,le général Murtala Ramat Mohammed lors d'une tentative de coup d'État menée par le lieutenant colonel Bukar Dimka.
Il se rendait à la caserne Dodan,assis à bord de sa berline Mercedes noire avec son aide de camp,le lieutenant Akintunde Akinsehinwa,lorsqu'il a été pris en embuscade par un groupe de soldats.
Le lieutenant colonel Bukar Dimka annonce, à la radio nationale, qu'il s'est emparé du pouvoir,et,déclare un couvre-feu de 12 heures.
Il invoque la corruption,la mauvaise gestion et les arrestations sans procès pour justifier le coup d'État.
Il ne fait pas l'unanimité et dès les premières heures, plusieurs commandants militaires des différents États se désolidarisent de son action.
La défection rapide de plusieurs commandants militaires mène les putschistes à l'échec.
Le chef d'état major des forces armées, Olusegun Obasanjo, annonce l'arrestation des rebelles et l'échec du coup d'état. Le 14 février, les 20 membres du Conseil militaire suprême désignent à l'unanimité Obasanjo comme nouveau chef de l'État.
Dans une adresse à la nation, il s'engage à poursuivre la politique du président assassiné ,et, au retour à un pouvoir civil.
Une période de deuil de sept jours est annoncée en mémoire du président assassiné.
Le 11 mars, l'ancien ministre de la Défense ainsi que 29 autres comploteurs sont exécutés pour leur rôle dans la tentative de coup d'État.
Le 15 mai, sept autres personnes, incluant Dimka, subissent le même sort.
La complicité du général Yakubu Gowon, ancien président renversé en 1975 par Mohammed, est également évoquée.
Son extradition du Royaume-Unis est demandée, mais Londres s'y refuse,jetant un froid sur les relations entre les deux pays.
Il a été le premier Nigérian à avoir son visage une devise nigériane, le billet de 20 Naira.
L’aéroport international de Lagos porte son nom.
« Africains libérez le Zimbabwe
Chaque homme a le droit de décider de son destin »
Robert Nesta Marley (1945-1981)
Piqûre de rappel...Le 14 février 2018 meurt Morgan Tsvangirai, Fondateur du Mouvement pour le changement démocratique,principal parti d’opposition au Zimbabwe.
Fils aîné d’une famille modeste de neuf enfants,il travaille dans une usine de textile puis dans une mine de nickel en 1974 où il fait ses armes au syndicat des mineurs.
Morgan Tsvangirai adhère un temps à la ZANU-PF,le parti au pouvoir avant de prendre ses distances.
En 1987 il fait son premier séjour en prison pour avoir soutenu une manifestation étudiante.
En 1988,il devient secrétaire général du congrès des syndicalistes zimbabwéens.
En 1998, Morgan Tsvangirai proteste contre la décision du gouvernement d’allouer aux vétérans de la guerre d’indépendance des indemnités de retraite financées par l’augmentation des impôts.
En 1999, il crée son parti ,le Mouvement pour le changement démocratique.
En 2000, le MDC fait une entrée historique au parlement avec 57 sièges contre 62 à la ZANU-PF ,sur les 120 sièges pourvus au suffrage direct.
En 2005, le Mouvement pour le changement démocratique implose.
En 2007, Morgan Tsvangirai échappe à plusieurs tentatives d’assassinat.
En 2008, arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle, il décide de se retirer devant les violences faites à ses partisans.
Le bilan des victimes fait état d'au moins 200 morts.
Seul en lice, Robert Mugabe avait ensuite été réélu à la tête du pays.
En 2009,il est victime d’un accident de voiture qui coûte la vie à sa femme.
2009-2013 : Premier ministre au sein du gouvernement d’union nationale.
2013 marque son troisième échec à la présidentielle
« Dans ce Mondial, la France gagne grâce aux joueurs africains ou fils d'Africains. Je souhaite que la France et l'Europe réalisent que nous, ceux du Sud, les Africains, les Latino-Américains,nous avons aussi de la valeur et du pouvoir»
Nicolás Maduro
Piqûre de rappel....Le 15 février 1931 un joueur noir défend les couleurs de la France pour la première fois lors d’un match amical disputé à Colombes contre la Tchécoslovaquie devant 20 000 spectateurs au stade Yves-du-Manoir.
Il s’appelle Raoul Diagne, 20 ans , fils d’un ministre de l’époque et ami de Joséphine Baker et Jean Gabin.
Il est surnommé "l’araignée noire" , « l'homme-protée » ou « Joséphine » (en référence à Joséphine son amie, notamment de virée nocturne.
Face à ses mauvais résultats, défaite 5-0 à Bologne face à l’Italie le 25 janvier, l'équipe de France opère des changements.
L’entraîneur en chef Gaston Barreau convoque deux nouveaux joueurs : l’attaquant de l’OM Raymond Durand et le latéral du Racing Club de France Raoul Diagne.
Les deux sont titulaires, avec au final une défaite 1-2, qui n’augure en rien les succès futurs face à l’Allemagne (1-0) puis l’Angleterre (5-2).
Le père de ce joueur qui entre dans l'histoire est Blaise Diagne,sous-secrétaire d’état aux colonies du gouvernement de Pierre Laval.
Né à Gorée au Sénégal en 1872, il avait été adopté par une famille métisse de notables, qui lui avaient permis de faire des études et de faire carrière dans la haute administration de la France coloniale.
Envoyé en Guyane en 1910, c’est là que naît son fils Raoul. La famille Diagne déménage en métropole quand le père devient le premier député africain de l’histoire de France en 1914.
C’est donc à Paris dans une famille respectée et respectable que Raoul Diagne grandit.
Scolarisé au lycée Janson-de-Sailly, il est programmé pour faire de grandes études.
Il sera footballeur au grand dam de son père qui n’assistera jamais à ses matchs,pas même à celui du 15 février 1931.
Malgré la désapprobation paternelle,Raoul vît sa passion du football depuis ses 13 ans.
D’abord licencié au Stade français, il intègre le Racing Club de France à 16 ans.
Il mesure 1,87m et joue de son style aérien.
Sa polyvalence est un autre de ses atouts qui lui permettra de jouer aussi bien en attaque qu'au poste de gardien de but où il se fera remarquer pendant une demi-saison en 1936-37, permettant au club francilien de conquérir un inédit doublé coupe-championnat).
Raoul Diagne excelle dans le couloir droit, comme latéral offensif et plus rarement comme ailier.
En cette année 1931,l’apologie des colonies est dans l'air du temps et les zoos humains prolifèrent.
Une grande exposition coloniale est organisée entre mai et novembre faisant 8 millions de visiteurs Porte Dorée à Paris,venus découvrir les habitats "indigènes" grossièrement reconstitués,les "cases exotiques".
Parallèlement s’organisaient au bois de Boulogne des spectacles sordides et répugnants mettant en scène des Africains et des Kanaks.
Christian Karembeu reconnaîtra plus de 60 ans après son arrière-grand-père paternel Willy sur un cliché d’époque. En 1963, entraîneur de la première équipe de foot sénégalaise d’après l’indépendance, il bat l’équipe de France 2 à 0 lors des «Jeux de l’amitié» en 1963.
Il est considéré au Sénégal comme le « grand-père du football sénégalais ».
« La plus grande chose que
vous apprendrez jamais,c’est d’aimer
et d’être aimé
en retour »
Nathaniel Adams Coles (1919–1965)
Piqûre de rappel....Le 15 février 1965 meurt à 45 ans à Santa Monica en Californie aux États-Unis Nathaniel Adams Coles,surnommé Nat King Cole, chanteur et pianiste de jazz et de rhythm and blues,l'un des plus grands crooners des années 1950.
Son père est le pasteur de la Première Église baptiste où le choeur est dirigé par sa mère avec laquelle il étudie le piano et l'orgue jusqu'à ses 12 ans.
Il commence ses études scolaires qui comprennent beaucoup de musique classique.
Il acquiert de l'expérience en jouant de l'orgue chaque dimanche dans la nouvelle église de son père, l'église baptiste True Light.
Il entre à l'École secondaire Wendell Phillips et il crée un ensemble jazz, Nat Coles and His Rogues of Rhythm . L'ensemble bat Earl « Fatha » Hines dans un Battle of the Bands à la salle de danse Savoy.
Cole reçoit le titre de Prince of the Ivories.
Cole rencontre le guitariste Oscar Moore et le bassiste Wesley Prince en 1937 et les trois hommes forment un nouvel ensemble à la demande de Bob Lewis, le directeur de l'Auberge Swanee.
Lewis crée un coup publicitaire en demandant que Cole porte une couronne et s'appelle Nat « King » Cole.
La couronne ne survit pas mais son nouveau nom subsiste avec la décision de Cole d'éliminer la lettre « s » à la fin de son nom.
Cole essaie avec réticence de chanter avec son trio, sans savoir que c'est sa voix qui lui vaudra son plus grand succès.
Il décide de poursuivre le chant pour ajouter de la variété à son ensemble qui est alors uniquement instrumental.
C'est la meilleure décision de sa carrière.
L'ensemble est maintenant connu comme le King Cole Trio et il reçoit un contrat d'enregistrement à court terme avec le label Decca, avec qui le trio enregistre Sweet Lorraine et Honeysuckle Rose.
Ils signent par la suite avec le label Capitol Records et produisent Straighten Up and Fly Right.
La chanson se vend à plus d'un million de copies dans la première année et donne la preuve de l'importance de la voix de Cole.
En 1942, Johnny Miller remplace Wesley Prince comme bassiste dans le King Cole Trio.
Le 15 mars 1945, l'album du trio,The King Cole Trio (Vol.1) devient le premier album numéro 1 sur le Premier Album Chart de Billboard.
L'album suivant, The King Cole Trio (Vol. 2) sort en 1946 avec le succès de la chanson no1 (I Love You) For Sentimental Reason.
Cet album comprend deux enregistrements très célèbres de Cole, The Christmas Song et (Get Your Kicks On) Route 66.
Dans la première, Cole chante avec un orchestre à cordes pour la première fois.
Des enregistrements orchestraux modifient ensuite le rôle du trio dans la carrière de Cole.
Cole devient l'animateur pour l'été (en remplacement de Bing Crosby) du spectacle radio de la chaîne Kraft Music Hall.
Il joue à Las Vegas pour la première fois en 1946.
Il refuse d'y retourner après avoir découvert que le directeur du casino ne permet pas aux noirs d'y entrer.
Ce n'est que le début d'une carrière au cours de laquelle il est confronté à de nombreux enjeux raciaux.
Son succès de 1950, Mona Lisa, est une chanson qu'il n'aimait pas à l'origine mais qui se vend à plus de trois millions d'exemplaires et devient une de ses chansons les plus connues.
1950 est une année importante avec la première tournée pour le trio en Europe et leur première visite à l'émission d'Ed Sullivan.
Il est invité à chanter pour la Reine Élizabeth II au palais Victoria en 1960 avec Liberace et Sammy Davis, Jr..
Cole est connu comme le quatrième afro-américain (avec Bob Howard, Hazel Scott et Billy Daniels) à avoir sa propre émission de télévision, The Nat King Cole Show, qui débute sur NBC le 5 novembre 1956.
Elle commence par avoir une durée de 15 minutes puis passe à 30 minutes par la suite, même si elle ne parvient pas à s'assurer une plage horaire constante sur NBC.
The Nat King Cole Show survit à peu près un an, avant d'être arrêtée le 17 décembre 1957.
Cet arrêt est dû au manque de sponsors,en lien avec la réticence des grandes entreprises à soutenir un homme noir à la télévision.
Cependant, Love Is The Thing est un album classé numéro 1 la même année.
Cole est confronté au racisme toute sa vie notamment lorsqu'il emménage avec sa famille le 28 août 1948 dans le quartier prestigieux de Hancock Park à Los Angeles,uniquement occupé par des blancs .
Les résidents lui envoient alors une lettre dans laquelle ils indiquent qu'ils ne veulent pas avoir de personnes « indésirables » dans leur voisinage.
La réaction de Cole est restée célèbre : il répond à ses voisins que s'il y en a dans la région, il le leur fera savoir.
Le 10 avril 1956, un groupe d'hommes blancs attaquent Cole pendant un concert à Birmingham en Alabama.
Ils sont membres du White Citizens' Council de Birmingham.
Cole affirme qu'il ne jouera plus jamais en Alabama à l'avenir.
C'est également la dernière fois qu'il monte un concert dans le sud des États-Unis.
Cole fait partie de la distribution d'un grand nombre de films, parmi lesquels Killer Diller (1948), The Blue Gardenia (1953), Small Town Girl (1953), The Scarlet Hour (1956), Istanbul (1957), China Gate (1957), St. Louis Blues (1958), et Cat Ballou (1965).
Ce dernier film sort après la mort de Cole.
Il joue du piano et chante souvent dans ses films.
Cole s'associe avec John F. Kennedy après avoir chanté à la convention nationale démocrate en 1960 lorsque Kennedy est désigné comme candidat à la présidence.
Cole chante ensuite pour l'investiture de Kennedy en 1961, avec Frank Sinatra et d'autres artistes célèbres.
Kennedy et Cole deviennent de bons amis et Kennedy demande l'avis de Cole pour ce qui concerne le Mouvement des droits civiques aux États-Unis.
Cole est atteint du cancer de la gorge.
Il est capable d'enregistrer son dernier album, L-O-V-E, en décembre 1964 mais il ne voit pas l'album sortir au printemps 1965.
Il succombe le 15 février 1965 .
Il est enterré au cimetière Forest Lawn à Glendale en Californie.
Il reçoit le prix pour l'ensemble de son œuvre lors des Grammy Awards en 1990.
L'année suivante, sa fille,Natalie Cole, sort un album qui comprend un duo virtuel de la chanson de son père Unforgettable et l'album gagne le prix de l'album de l'année aux Grammy Awards.
Le service postal des États-Unis crée un timbre pour honorer Cole en 1994.
Il est présenté au Rock and Roll Hall of Fame en 2000 comme influence du genre rock durant le XXe siècle.
« La langue française a été pour nous d’abord la langue du colonisateur, le véhicule culturel et idéologique par excellence de la domination étrangère et impérialiste.»
Thomas Isidore Noël Sankara (1949–1987)
Piqûre de rappel...Le 17 Février 1986 à l'occasion du 1er sommet de la francophonie à Paris Thomas Sankara déclare : « Nous voilà francophones par le fait colonial, même si chez nous seuls 10 pour cent de Burkinabé parlent français. En nous proclamant de la francophonie, nous annonçons et intériorisons deux préalables : La langue française n’est qu’un moyen d’expression de nos réalités et comme toute langue, le français doit s’ouvrir pour vivre le fait sociologique et historique de son devenir.
La langue française a été pour nous d’abord la langue du colonisateur, le véhicule culturel et idéologique par excellence de la domination étrangère et impérialiste.
Mais c’est avec cette langue par la suite que nous avons pu accéder à la maîtrise de la méthode d’analyse dialectique du phénomène impérialiste et être à même de nous organiser politiquement pour lutter et vaincre.
Aujourd’hui le peuple burkinabé et sa direction politique, le Conseil national de la révolution, utilisent la langue française au Burkina non plus comme le vecteur d’une quelconque aliénation culturelle, mais comme moyen de communication avec les autres peuples.
Notre présence à cette conférence se justifie par le fait que du point de vue du Conseil national de la révolution, il existe deux langues françaises : la langue française parlée par les Français de l’hexagone et la langue française parlée dans les cinq continents.
C’est pour contribuer à l’enrichissement de ce français universalisé que nous entendons apporter notre participation et apprécier en quoi la langue française nous rapproche davantage des autres.
Et c’est pour cette raison que je voudrais remercier très sincèrement les autorités françaises de cette heureuse initiative.
C’est par l’intermédiaire de la langue française qu’avec d’autres frères africains nous analysons nos situations respectives et cherchons à conjuguer nos efforts pour des luttes communes.
C’est par l’intermédiaire de la langue française que nous avons communié avec la lutte du peuple vietnamien et parvenons à mieux comprendre le cri du peuple calédonien.
C’est par la langue française que nous découvrons les richesses de la culture européenne, et défendons les droits de nos travailleurs émigrés.
C’est par l’intermédiaire de la langue française que nous lisons les grands éducateurs du prolétariat et tous ceux qui, de façon utopique ou scientifique, ont mis leur plume au service de la lutte des classes.
C’est enfin en français que nous chantons l’Internationale, hymne des opprimés, des « damnés de la terre ».
De cette universalité de la langue française, nous retenons pour notre part que nous devons utiliser cette langue en conformité avec notre internationalisme militant.
Car nous croyons fermement à une unité entre les peuples. Celle-ci naîtra de leur conviction partagée, parce qu’ils souffrent tous de la même exploitation et de la même oppression quelles que soient les formes sociales et les habillages dans le temps.
C’est pourquoi selon nous, la langue française, si elle veut plus servir les idéaux de 1789′ que ceux des expéditions coloniales, doit accepter les autres langues comme expressions de la sensibilité des autres peuples.
En acceptant les autres peuples, la langue française doit accepter les idiomes et les concepts que les réalités de l’espace de la France n’ont pas permis aux Français de connaître.
Qui pourrait par vanité et mauvaise fierté s’encombrer de tournures alambiquées pour dire en français par exemple les mots Islam, Baraka, quand la langue arabe exprime mieux que nulle autre ces réalités ?
Ou bien le mot pianissimo, doucereuse expression musicale d’au-delà du Piémont ? Ou encore le mot apartheid que la richesse shakespearienne exporte d’Albion sans perfidie vers la France ?
Refuser d’intégrer au français les langues des autres, c’est ériger des barrières de chauvinisme culturel.
N’oublions pas que d’autres langues ont accepté du français des mots intraduisibles chez eux.
Par exemple l’Anglais, fair play, a adopté du français l’aristocratique et bourgeois mot champagne.
L’Allemand, dans sa, realpolitik admet carrément sans esprit jongleur le mot français arrangement.
Enfin, le peulh, le mooré, le bantou, le wolof et bien d’autres langues africaines ont assimilé, toute colère contenue, les termes oppressants et exploiteurs : impôts, corvées, prison.
Cette diversité nous rassemble dans la famille francophone. Nous la faisons rimer avec les mots amitié et fraternité.
Refuser d’intégrer les autres langues c’est ignorer l’origine et l’histoire de sa propre langue.
Toute langue est la résultante de plusieurs autres aujourd’hui plus encore qu’hier, en raison de la perméabilité culturelle que créent, en ces temps modernes, les puissants moyens de communication.
Refuser les autres langues c’est avoir une attitude figée contraire au progrès et cela relève d’une idéologie d’inspiration réactionnaire.
Le Burkina Faso s’ouvre aux autres peuples et attend beaucoup de la culture des autres pour s’enrichir davantage, convaincu que nous tendons vers une civilisation universelle qui nous conduira vers une langue universelle. Notre utilisation du français se situe dans ce sens.
Pour le progrès véritable de l’humanité !
En avant !
La patrie ou la mort, nous vaincrons ! »
« Je vis comme un homme qui est déjà mort »
Malcolm X (1925–1965)
Piqûre de rappel....Le 18 février 1965 Malcolm X,figure incontournable de la lutte pour les droits civiques, prononce son dernier discours au Lefrak Gymnasium du Barnard College devant des étudiants.
Il sera assassiné lors de sa prochaine intervention publique à Harlem,3 jours plus tard,le 21 février.
Malcolm X, né Malcolm Little voit le jour le 19 mai 1925.
Fils de Louise Norton, une antillaise fille d’un écossais qui avait violé sa mère,et,d’Earl Little, prêcheur proche de Marcus Garvey,qui fût assassiné par des blancs du sud.
Des tragédies familiales qui ont alimenté la soif de justice et de liberté de Malxcolm X qui ne faisait pas dans la demi-mesure comme en témoigne ses propos du 12 avril 1964 qui sont toujours autant d'actualité :"C'est le bulletin de vote ou la balle, la liberté ou la mort, la liberté pour tous ou la liberté pour personne.”
Le 21 février 1965 devait marquer un tournant majeur dans sa vie de retour d'un pèlerinage à La Mecque après s'être converti à l'islam sunnite orthodoxe,avoir effectué deux tournées en Afrique et au Moyen-Orient et fondé son propre groupe la Muslim Mosque ainsi que l'Organisation de l'unité afro-américaine.
Des changements opérés après avoir quitté en mars 1964 l'organisation d'Elijah Muhammad, « Nation of Islam », dont il fût le porte-parole.
Une séparation qui se fait dans la douleur,et,sous haute tension comme en témoigne l'attaque du 14 février 1965.
La maison de Malcolm X est l’objet d’un attentat à la bombe dont il sort indemne avec sa femme et ses filles.
Peu importe, Malcolm X n'est pas de ceux que la peur tenaille.
Il appartient à ces hommes qui sont portés par leurs convictions ,quoiqu'il en coûte.
Il avait d'ailleurs déclaré le 18 février 1965 au cours d'une interview au quartier général de son « Organisation pour l'unité afro-américaine », installé au cœur de Harlem, « Je vis comme un homme qui est déjà mort ».
Tout était dit.
Il savait qu'il avançait en terrain miné et avait confié à un journaliste de Chicago le 30 janvier 1965 qu'il avait fait une liste des individus qu'il soupçonnait de vouloir le «supprimer».
En dépit de la pesanteur ambiante,l'orateur charismatique n'entend pas se taire même si il fait désormais cavalier seul.
Il est bien déterminé à faire entendre sa voix,ce qui n'est pas du goût de ceux qui étaient il y a peu ses frères de la « Nation of Islam ».
Cette détermination à toutes épreuves lui vaudra de payer le prix fort.
« Le jour J est arrivé, les injustices ont dépassé la mesure,ce peuple est patient, mais sa patience a des limites… il est arrivé à bout. »
Léon Mba (1902–1967)
Allocution radiodiffusée pour annoncer sa démission
Piqûre de rappel....Le 19 février 1964,la CAPIMa,la Compagnie autonome de parachutistes d'infanterie de Marine qui a pris le relais en 1958 du groupe colonial de commandos parachutistes d'Afrique Equatoriale Française,l'unité parachutiste dissoute de l'armée française, donne l'assaut au camp de Baraka, à Libreville au Gabon, contre les auteurs du coup d'état qui a destitué le président Léon Mba.
Dans la nuit du 17 au 18 février 1964,six jours avant les élections, Léon Mba fut destitué par l'armée.
Capturé, il est confié au sergent-chef Moulopo chargé de le transférer à Ndjolé, fief électoral de Jean-Hilaire Aubame, principal opposant du président.
Il sera finalement amené à Lambaréné,à 250km de Libreville en raison des violentes pluies.
Les membres du gouvernement,le président de l'Assemblée nationale Louis Bigman, et certaines autorités furent arrêtées à l'exception de Gustave Anguilé, qui se rend aux mutins par solidarité, et de Paul Marie Yembit vice-président qui se trouvait à l'intérieur du pays.
A la tête de ce mouvement de rébellion dans l’armée se trouvait un comité révolutionnaire composé des Lieutenants Jean Essone, Jacques Mombo et des sous-Lieutenants Daniel Mbéné et Daniel Ondo Edou.
Un gouvernement provisoire est mis en place,dirigé par Jean Hilaire Aubame
Le coup d'Etat,sur le plan militaire,s'est déroulé sans accroc.
Les mutins occupent la présidence de la République,la maison de la Radio et certains autres lieux stratégiques sauf l'aéroport.
Les putschistes avertissent les coopérants militaires français de ne pas s'immiscer dans leurs "affaires".
Le président renversé est un allié fidèle de la France.
Tranchant avec la passivité observée dans les autres anciennes colonies françaises où avaient eu lieu des coups d'Etat,la France décide d'intervenir au Gabon pour rétablir Léon Mba.
Décision directe du Général De Gaulle.
« Etant donné les accords que nous avons avec le Gabon, nous ne devons pas laisser quelques militaires mutinés se saisir du Président de la République dès lors que nous avons des troupes sur place et dans la région [...] Nos forces, avec le concours ou l'appui d'éléments militaires gabonais restés dans le devoir (il y en a certainement), doivent assurer la sécurité du président Léon Mba et, d'abord, le libérer... »
Cette note du Général de Gaulle à Jacques Foccart, secrétaire général de l'Elysée chargé des affaires africaines et malgaches, montre l'implication, au plus haut niveau, de la France lors du Coup d'Etat au Gabon en 1964.
Pour une intervention "dans les formes", Paul Marie Yembit,vice président,signe la demande officielle d’intervention militaire.
Ordre est donné au général Kergaravat,commandant la zone n°2 à BRAZZAVILLE, de délivrer Léon Mba.
Dans la nuit du 18 au 19 février, la CAPIMa du capitaine Dominique,basée à Brazzaville,est aérotransportée à Libreville.
Elle est rejointe par la 3ème compagnie du 7ème RPIMa,le régiment parachutiste d'infanterie de marine,basé à Dakar, descendante du bataillon colonial de commandos parachutistes,aux ordres du capitaine Hubert,et deux compagnies du 6ème RIAOM,le Régiment Inter-Armes d'Outre-Mer,basé à Bouar en R.C.A.
En mars 1958 est créé par changement d’appellation du 4ème R.C.I.A le 6ème Régiment Inter-Armes d’Outre-Mer (6ème R.I.A.O.M) à Bouar.
Par arrêté du 15 avril 1958, les troupes coloniales deviennent les Troupes d’Outre-Mer (T.O.M).
Le 19 février, les troupes françaises lancent l'assaut.
L'affrontement militaire est rude au camp Baraka où les mutins commandés par le Sous Lieutenant Ondo Edou tiennent tête aux troupes françaises.
Les mutins enregistrent de lourdes pertes avant de déposer les armes et de libérer leurs prisonniers politiques détenus en otages.
Le 19 février vers 17 heures les mutins positionnés à la présidence de République commandé par le Lieutenant Jean Essone se rendent aussi.
L’affrontement entre militaires français et putschistes gabonais se déroula en une journée.
Au total, d'après les différentes sources,on dénombre 18 morts côté mutins et 1 côté français.
De nombreuses arrestations ont lieu.
Léon Mba,détenu à Lambaréné,est ramené à Libreville dans la nuit du 19 au 20 février.
Des manifestations anti-gouvernementales ont lieu avec des slogans comme « Léon Mba, président des Français ! » ou réclamant la fin de la « dictature ».
Le 25 aout 1964 débute le procès à Lambaréné de Jean-Hilaire Aubame qui affirme avoir respecté la conformité des institutions au vu de la « démission volontaire » de Léon Mba
Il affirme avoir été mis au courant du putsch par l’ambassadeur de France au Gabon qui lui aurait alors demandé de s’entretenir avec les membres de la rébellion.
Il condamne l’intervention française, déclarant notamment :
« Les enfants du Gabon n’oublieront jamais que, pour des raisons inavouables, une poignée de Français ont détruit en un jour une amitié tissée en 125 ans, en préférant l’amitié d’un homme à celle d’un peuple… Cette intervention est une immixtion intolérable dans les affaires intérieures du Gabon, une agression caractérisée… »
Accusé d’avoir organisé des réunions subversives avant le coup d’État, présenté comme le « mauvais génie » des autres accusés, Jean-Hilaire Aubame est condamné à l’issue de ce procès à 10 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour.
Il tente alors avec les autres condamnés du procès un recours contre la validité de la Cour de sûreté de l’État (qui avait été constituée par le président Mba) mais en vain. Incarcérés, Aubame et les autres sont victimes de sévices quasi quotidiennement par les geôliers.
Piqûre de rappel....Le 19 février 1953 a lieu le 1er vol par avion à réaction entre Paris et Dakar.
Piqûre de rappel....le 20 février 1927 naît a Miami Sidney Poitier,Acteur, réalisateur et producteur de cinéma.Fait chevalier-commandeur de l'ordre de l'Empire britannique en 1974, c'est le premier acteur noir à avoir reçu l'Oscar du meilleur acteur en 1964
« Je me réveille tous les matins sachant que j'ai gagné un jour de plus. Je vis comme un mort en sursis »
Malcolm X (1925–1965)
Piqûre de rappel....Le 21 février 1965, Malcolm X prononce son ultime discours dans Harlem, à New York, devant un auditoire de 500 personnes.
Dans la salle de bal de l'Audubon, face à lui, il y a son épouse et ses enfants.
Betty et ses 4 filles sont assises au premier rang.
Alors que Malcolm X s'exprime,il est interrompu par une dispute bruyante qui se fait soudainement entendre dans la salle.
Au huitième rang un homme se lève en s'écriant "Ôtez votre main de ma poche".
Malcolm appelle au calme et son service d’ordre intervient immédiatement.
Désormais seul sur la scène,Malcolm n’a plus aucune protection,c'est devenu une cible.
Un homme s'avance vers lui et tire avec un fusil à canon scié ; touché au ventre, Malcolm X tombe en arrière, tandis que deux autres assaillants lui tirent 16 fois dessus avec des revolvers.
Dès les premiers coups de feu,Betty met ses quatre fillettes à l'abri en les couchant au sol et les camouflant sous des chaises.
Quand le bruit des détonations s'arrête,elle a à peine le temps de relever la tête qu'elle aperçoit son époux à terre,le costume maculé de sang.
Elle court rapidement vers le podium et tente de mettre en pratique ,dans la précipitation et de manière machinale,les cours de secourisme qu'elle a suivi.
Elle s'active méthodiquement mais comprend très vite que ses gestes,bien qu’exécutés dans les règles de l'art,sont vains.
Les dés semblent jetés même si la réalité est dure à assimilée.
Des officiers de police et les associés de Malcolm X débarquent et entourent le corps inerte,éloignant l'épouse qui réalise que la situation est grave et qu''une simple tentative de réanimation ne sauvera pas son époux.
Il sera ramené à la Columbia Presbyterian Hospital où sa mort sera prononcée.
Il se savait en sursis,affirmant :"Je me réveille tous les matins sachant que j'ai gagné un jour de plus. Je vis comme un mort en sursis".
L’enquête policière conduit à l’arrestation de trois militants de la « Nation of Islam » qui seront condamnés à la réclusion à perpétuité.
Cependant de nombreuses interrogations subsistent sur les circonstances précises du meurtre et les commanditaires, nourrissant une multitude de plumes.
L’historien américain Manning Marable a travaillé sur l’affaire pendant une dizaine d’années et publié les conclusions de son enquête dans un ouvrage de plusieurs centaines de pages.
Rappelons qu'avant de se convertir à l'islam et de devenir El-Hajj Malek El-Shabazz ,Malcolm Little, change son nom de famille pour « X ». expliquant que ce nom représentait le rejet de son « nom d’esclave » en l’absence de son véritable nom d’origine africaine.
Il est vrai que dans l’Amérique esclavagiste d’avant 1863, le maître imposait à ses esclaves de prendre son nom afin de les « marquer » comme ses choses, d’où le rejet engendré par la suite par de nombreux afro-américains.
Le « X » représente également à la fois la marque appliquée sur le bras de certains esclaves et l’inconnue mathématique, qui symbolise l’inconnue du nom d’origine.
Cette vision a conduit de nombreux membres de Nation of Islam à changer leur nom pour « X » .
« Primeiro os Angolanos » (Les Angolais d’abord)
Jonas Malheiro Savimbi
(1934–2002)
Piqûre de rappel....Le 22 février 2002, Jonas Malheiro Savimbi ,principal fondateur en 1966 du mouvement politique et militaire UNITA,est abattu par l'armée angolaise.
Il était surnommé "galo negro" le «coq noir».
Dans le cadre de la « guerre totale » déclenchée depuis 1998 par le président angolais à la rebellion de l'UNITA,l’opération "Kissonde" est menée sur les rives du fleuve Luvuei, dans la province de Moxico, à l’est de l’Angola.
Le général Simão Carlitos Wala dirige la 20ième brigade de l'armée angolaise qui traque trois colonnes de combattants de l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola.
Une localisation basée sur les informations fournies par des experts en télécommunications américains et israéliens.
Les tirs s'intensifient autour du quartier général du chef de l’Unita.
L'étau se ressert.
Jonas Savimbi est touché mortellement par 15 balles.
Il est près de 15 heures.
Il avait 67 ans.
Une page de l'histoire de l'Angola se tourne après 27 ans de guerre civile, 500 000 morts, 4 millions de déplacés et 100 000 mutilés.
Engagé dans la lutte pour l’indépendance de son pays,il rejoint dans un premier temps le Front national de libération de l’Angola (FNLA) de Holden Roberto,qu’il quittera en 1966 pour fonder l’Unita.
Après l’indépendance du pays, en 1975, et la défaite militaire du FNLA face au Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), l’Unita s’impose comme la seule opposition armée.
En 1986, le patron de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola est reçu à la Maison Blanche comme un véritable chef d’Etat par le président Ronald Reagan qui le décore du titre de « combattant de la liberté ».
L’administration Reagan a longtemps fourni une aide financière et militaire à l’UNITA.
L’assistance clandestine de L’Agence centrale de renseignement (CIA) à la formation de Jonas Malheiro Savimbi est estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars pendant les années 80, notamment sous la forme de missiles sol-air Stinger.
Chef charismatique, lourdement armé par ses alliés occidentaux, il parvient à contrôler une grande partie du territoire angolais et installe son quartier général à Huambo, au centre du pays.
En 1991, un accord de paix est signé à Bicesse au Portugal. Le chef rebelle regagne la capitale angolaise et participe à l’élection présidentielle de 1992.
Il conteste la victoire de José Eduardo dos Santos du MPLA et reprend les armes.
« Je suis africain, non pas parce que je suis né en Afrique, mais parce que l’Afrique est née en moi »
Kwame Nkrumah (1909-1972)
Piqûre de rappel....Le 23 février 1966 au soir,Kwame Nkrumah en visite officielle en Chine,est déposé par l'armée ghanéenne qui installe à sa place un Conseil national de Rédemption dirigé par l'ancien chef d'état-major,Joseph Ankrah.
Les ministres sont démis de leurs fonctions et placés en résidence surveillée.
Son épouse ,Fathia,d'origine égyptienne,et ses 4 enfants,se réfugient à l'ambassade d'Égypte,et seront finalement autorisés à partir pour Le Caire.
Le Conseil de libération nationale dirigé par le Lieutenant général Joseph A. Ankrah,composé de sept officiers,prend la direction du pays et suspend la constitution ghanéenne de 1960.
L'Assemblée nationale est dissoute et les partis politiques sont proscrits.
Décisions prises par le CLN pour "officiellement" opérer un grand ménage dans les affaires internes, juridiques, politiques et économiques du pays.
Promesse est faite de rendre le pouvoir par la suite le pouvoir aux civils.
Le CLN renoue ses liens avec le Royaume-Unis et devient membre agréé de l'Organisation de l'Union africaine le 25 mai 1966.
Déclaré indésirable au Ghana par le Conseil de libération nationale,Nkrumah ne remettra plus les pieds de son vivant dans son propre pays.
Il trouve asile en Guinée aux côtés de Sékou Touré où il restera jusqu’à la fin de ses jours,se consacrant à travers la création d’une maison d’édition à la cause panafricanisme, avant de mourir en 1972 à Bucarest.
Kwame Nkrumah était le père de l'indépendance.
naît en 1909 à Nkroful au Ghana,alors Gold Coast, colonie anglaise.
Devenu Premier ministre, Nkrumah contraint les Britanniques à accorder l’indépendance en 1957 et rebaptise son pays « Ghana », rejetant le nom colonial de « Gold Coast ».
Le 6 mars 1957 à minuit, Kwame Nkrumah s’adresse à la foule euphorique:
« La bataille est finie et le Ghana, votre pays bien-aimé, est libre pour toujours. Nous devons changer nos attitudes et nos esprits. Nous devons réaliser que nous ne sommes plus une colonie, mais un peuple libre et indépendant.»
« Le poison culturel savamment inoculé dès la plus tendre enfance, est devenu partie intégrante de notre substance et se manifeste dans tous nos jugements. »
Cheikh Anta DIOP (1923-1986)
Piqûre de rappel....Le 24 février 1957 fut crée l’Université de Dakar,officiellement inaugurée le 9 décembre 1959 après une longue évolution marquée par :
- la création d’une école africaine de médecine, première ébauche d’un enseignement supérieur en Afrique en 1918 (décret du 14 janvier 1918);
- la création de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN) en 1936;
- la création d’un certificat de Physique, Chimie et Biologie (PCB), préparatoire aux études médicales et par l’ouverture au début des années cinquante d’écoles supérieures académiquement rattachées à l’Université de Bordeaux dans le cadre de ce qui fut appelé en 1950, Institut des Hautes Etudes de Dakar;
- l’érection de facultés indépendantes en lieu et place de ces écoles supérieures pour former la 18ème Université Française, académiquement rattachée aux Universités de Paris et de Bordeaux, en 1957;
- le changement de dénomination de l’Université de Dakar, qui devient Université Cheikh Anta Diop de Dakar le 30 mars 1987;
- la réforme pédagogique issue de la Concertation Nationale sur l’Enseignement Supérieure et la création de la faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) en 1994;
- l’introduction de la réforme LMD en 2003;
- la création de la Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation (FASTEF) en 2004;
- la réforme des études doctorales en 2005.
Cheikh Anta Diop consacre sa vie à restaurer l'histoire de l'Afrique en s'appuyant sur une investigation scientifique méthodique, balayant les fondements mêmes de la culture occidentale relatifs à la genèse de l'humanité et de la civilisation.
Il entreprend ses premières recherches historiques dans les années 40.
A partir des connaissances accumulées et assimilées sur les cultures africaine, arabo-musulmane et européenne,Cheikh Anta Diop élabore des contributions majeures .
"Nations nègres et Culture – De l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique d'aujourd'hui" publié en 1954 aux Éditions Présence Africaine,est le livre fondateur d'une écriture scientifique de l’histoire africaine.
Les principales thématiques développées par Cheikh Anta Diop sont:
- L'origine de l'homme et ses migrations (l'ancienneté de l'homme en Afrique, le processus de différentiation biologique de l’humanité,le processus de sémitisation,l’émergence des Berbères dans l’histoire,l'identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines)
- La parenté Égypte ancienne/Afrique noire (le peuplement de la vallée du Nil,la genèse de la civilisation égypto-nubienne,la parenté linguistique,la parenté culturelle,les structures socio-politiques...)
- La recherche sur l'évolution des sociétés (la genèse des formes anciennes d'organisation sociale rencontrées dans les aires géographiques méridionale (Afrique) et septentrionale (Europe),à la naissance de l'État,à la formation et l'organisation des États africains après le déclin de l'Égypte,à la caractérisation des structures politiques et sociales africaines et européennes avant la période coloniale ainsi qu'à leur évolution respective,aux modes de production,aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont présidé à la Renaissance européenne)
- L'apport de l'Afrique à la civilisation (la métallurgie,l'écriture,les sciences (mathématiques,astronomie,médecine, ...),les arts et l'architecture,les lettres,la philosophie,les religions révélées (judaïsme,christianisme,islam)...
- Le développement économique,technique,industriel, scientifique,institutionnel,culturel de l'Afrique.
Toutes les questions majeures que pose l'édification d'une Afrique moderne sont abordées : maîtrise des systèmes éducatif, civique et politique avec l'introduction et l'utilisation des langues nationales à tous les niveaux de la vie publique ; l'équipement énergétique du continent ; le développement de la recherche fondamentale ; la représentation des femmes dans les institutions politiques ; la sécurité; la construction d'un État fédéral démocratique....
La création par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone qu'il dirige jusqu'à sa disparition est significative de toute l'importance accordée à "l'enracinement des sciences en Afrique".
- L'édification d'une civilisation planétaire.
L'humanité doit rompre définitivement avec le racisme,les génocides et les différentes formes d’esclavage.
La finalité est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses vœux l'avènement de l'ère qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour bâtir la civilisation planétaire au lieu de sombrer dans la barbarie" (Civilisation ou Barbarie, 1981).
- La réaffirmation de l'unité biologique de l'espèce humaine fondement d’une nouvelle éducation qui récuse toute inégalité et hiérarchisation raciales
« Je ne sais malheureusement pas chanter le blues comme auparavant.C'est la vérité de cette musique qui me manque,ce qui tend à prouver qu'on ne devrait jamais perdre son héritage.»
James Brown (1933 - 2006)
Piqûre de rappel....Le 25 février 2012 meurt Louisiana Red de son vrai nom Iverson Minter,guitariste et chanteur de blues.
Né le 23 mars 1936 à Vicksburg au Mississippi,il grandit en orphelinat à la Nouvelle-Orléans,avant d'aller vivre chez sa grand-mère à Pittsburgh,suite à la mort de sa mère à sa naissance et à l'assassinat de son père par le Ku-Klux-Klan,victime d'un lynchage au Kentucky,alors qu'il a tout juste 5 ans.
Le crime n'a jamais fait l'objet d'une enquête.
Louisiana Red entre dans l'armée à 16 ans et fait la Guerre de Corée.
En 1949, il joue au Karen Club à Détroit avec John Lee Hooker.
Dans les années 1960, il fait de nombreuses sessions à travers les États-Unis : avant de trouver son propre style,il marche sur les pas de Muddy Waters,John Lee Hooker ou Lightnin' Hopkins.
Champion Jack Dupree lui fait rencontrer Henry Glover qui le fait enregistrer pour le label Roulette.
En 1964, son disque "Too poor to die" ne rencontrant le succès escompté,Louisiana Red s'implique dans le mouvement des "Black Moslem" avec Rev Ike.
Il déménage en Floride où il travaille dans une ferme.
Dans les années 1970, il forme son propre groupe "les Bluesettes".
En mai 1973, son épouse Elease meurt d'un cancer, lui laissant la charge de leur trois enfants.
En 1976, il émigre en Allemagne et tourne en Europe où il enregistre pour de nombreux labels.
En 1977, il épouse la chanteuse de blues Odetta Gordon. En1982, il s'installe à Hanovre en Allemagne où il meurt le 25 février 2012 .
Nominé à plusieurs reprises aux WC Handy Awards, il est élu en 1983 "Best Traditional Blues Artist"et en 2009 il remporte le Grand Prix du disque 2009 dans la categorie Blues.
En 2010 "Meilleur album acoustique"et "Meilleur artiste blues acoustique de l'année " avec "You Got to Move" enregistré avec David Maxwell.
Discographie Louisiana Red
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1963 : The Lowdown Back Porch Blues (Roulette)
1963 : Seventh Son (Carnival)
1970 : Spivey's Blues Cavalcade V.A. (Spivey Rec.)
1970 : Shouts the Blues (Forum Circle)
1972 : L.R. sings the Blues (Atlantic)
1975 : Sweet Blood Call (Blue Labor)
1976 : Dead Stray Dog (Blue Labor)
1979 : New York Blues (L+R)
1979 : Reality Blues (L+R)
1980 : High Voltage Blues (Black Panther)
1982 : Midnight Rambler (Tomato)
1982 : Blues for Ida B ( JSP)
1983 : Boy from Black Bayou (L+R)
1983 : Anti Nuclear Blues (L+R)
1983 : Blues from the Heart (JSP)
1984 : Back to the Roots (L+R)
1984 : Bluesman (JSP)
1984 : Back to the Road again (MMG)
1984 : My Life (L+R) avec Carey Bell
1985 : World on Fire (MMG)
1985 : Brothers in Blues (CMA)
1989 : Hot Sauce (Red Lightnin')
1990 : Nothin' but the Blues (Castle Rec.)
1991 : Pretty Woman (Blues Beacon)
1992 : Last Mohican of the Blues (Polton)
1992 : Ashland Avenue Blues (Schubert Rec.)
1994 : Allways played the Blues (JSP) avec Jon Cleary
1994 : Louisiana Red (Forum)
1994 : Rip off Blues (CMA)
1994 : Blues meets Rembetika (Distazi)
1995 : Sugar Hips (CMA)
1995 : Sittin' here wonderin' (Earwig)
1995 : The Best of L.R. (Evidence)
1996 : Rising Sun Collection (JAMR)
1997 : Walked All Night Long (Jazz Alliance Inc) avec Lefty Dizz
1997 : Over my Head (Chrisly)
1997 : I hear the Train coming (Chrisly)
1997 : Sings deep Blues (P-Vine)
1998 : The Blues Spectrum of Louisiana Red (JSP)avec Sugar Blue
1998 : Winter and Summer Sessions (Blues Factory)
1999 : Millenium Blues ( Earwig)
2001 : Driftin' (Earwig Music)
2002 : A different Shade of Red (Severn Rec.)
2005 : No turn on Red (HMG/Hightone Records)
2008 : Back to the Black Bayou (Bluestown Rec.) avec Little Victor & Kim Wilson
2009 : You got to Move (Blu Max Rec.) avec D. Maxwell
2011 : Memphis Mojo (Ruf Records) avec David Maxwell
Albums live
1976 : Live + Well (Ornament Rec.)
1978 : King Bee (Orchid) avec Sugar Blue
1978 : Red,Funk and Blue (Black Panther) avec Sugar Blue
1991 : Live at 55 avec Stormy Monday Band & Carey Bell (Enja)
2001 : Live in Montreux 1975 (Labor Records)
2004 : Bad Case of the Blues (Mojo Tone Rec.) avec Carey Bell
2008 : Live at Painted Sky (Paul Production
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Filmographie Louisiana Red
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1976 : "Rockpalast" WDR TV
1982 : "Comeback" avec Eric Burdon
1988 : "Ballhaus Barmbek" avec Nico
2001 : "Mississippi-Nedervetil" documentaire video
2003 : "Bowers& Wilkins RnB Festival 2003 DVD V.A.
2005 : "Red and Blues " documentaire DVD
2007 : "Live in Scandinavia" DVD
2007 : "Family Meeting" Concertfilm documentaire DVD V.A.
2011 : "2010 Blues Music Awards" DVD V.A.
« Le plus grand des Dumas,c'est le fils de la négresse.Il a risqué soixante fois sa vie pour la France et est mort pauvre.Une pareille existence est un chef-d'œuvre auprès duquel rien n'est à comparer.»
Anatole France (1844-1924)
Piqûre de rappel....Le 26 février 1806 meurt misérablement et dans l’indifférence totale à Villers-Cotterêts Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, appelé général Dumas et surnommé "Le Diable noir".
Le premier général noir de l'armée française qui s’est battu toute sa vie pour la France,et, père du célèbre écrivain Alexandre Dumas.
Né esclave le 25 mars 1762 à Jérémie (Saint-Domingue, aujourd'hui Haïti) des amours d'un fugitif normand,le marquis Alexandre Davy de La Pailleterie,installé à Saint-Domingue,et d'une esclave noire Marie-Césette Dumas.
Il se caractérise par sa force exceptionnelle et son courage. Thomas-Alexandre devient général en chef de la Révolution sous le pseudonyme d'Alexandre Dumas et va mener à la victoire ses soldats,poursuivant dans le Nord,les Pyrénées,en Vendée,en Belgique,en Italie,au Tyrol,en Egypte, les adversaires de la jeune République.
Ses combats et nombreux exploits militaires auraient dû être officiellement reconnu par la République,en lui donnant la légion d’honneur,de son vivant,comme le stipulait le décret de Napoléon en la créant mais qui lui avait été refusée en application des lois racistes mises en place par l’empereur.
Un empereur jaloux des nombreux succès du général avec qui il avait combattu,sous ses ordres,avant de devenir empereur.
Pour les mêmes raisons, tout comme 10 000 autres soldats noirs, il fut exclu de l’armée.
A Paris,où il avait appris l'épée des mains du chevalier de Saint-Georges (lui-même sang-mêlé),il consacra sa vie aux idéaux républicains.
Simple cavalier devenu général,un temps commandant de la "Légion noire" composée de mulâtres et d'anciens esclaves, il se distingua en prenant le Mont-Cenis,avant d'être placé à la tête de l'armée de l'Ouest,en Vendée,où sa campagne contre les massacres perpétrés par son propre camp lui valut le surnom de "Monsieur de l'Humanité".
C'était, en bref, l'une des personnalités les plus remarquables issues de la tourmente révolutionnaire.
A sa mort,disgracié,ruiné et malade,ceux qui se souvenaient de lui n'étaient plus nombreux.
Une statue de bronze érigée à son effigie place Malesherbe, à Paris,en 1890,jamais inaugurée,resta voilée jusqu'en 1913. Avant que les nazis ne la fondent trente ans plus tard pour en récupérer le métal.
Il s'est illustré dans une brillante carrière militaire sous la Révolution,qui le voit passer de simple soldat à général en sept ans.
Proche de Bonaparte durant les premières années de la montée en puissance de celui-ci,le général Dumas se brouille avec le futur empereur durant la campagne d'Egypte.
Fait prisonnier par le royaume de Naples pendant son voyage de retour en France,il est emprisonné durant deux ans.
A sa libération,en 1801,sa santé est profondément détériorée.
Les dernières années de sa vie se passent à Villers-Cotterêts,où Alexandre Dumas (l'écrivain) naît en 1802,et où le général meurt le 26 février 1806.
Bien que le futur écrivain ait très peu connu son père,ce dernier exercera une grande influence sur son œuvre.
La figure mythique du géant intrépide se retrouve ainsi dans les romans de Dumas,en tout premier lieu dans le personnage de Porthos.
L'association des Amis du Général Thomas Alexandre Dumas a été créée en 2006 par l'historien,écrivain et philosophe Guadeloupéen Claude Ribbe,afin de réparer une grande injustice de l'histoire : reconnaître le rôle majeur du général dans la construction de la Nation française.
Défiant tous les préjugés,il conduisit avec panache et éclat, les plus prestigieux corps d'armée à la victoire (commandant en chef de l'armée des Alpes,commandant en chef de l'armée des Pyrénées,commandant en chef de l'armée de l'Ouest,commandant en chef de la Cavalerie d'Orient lors de la campagne d'Égypte).
Mort pauvre et abandonné, le Général Dumas, créateur du fameux régiment des Chasseurs Alpins légua à la France, deux des plus grands hommes de lettres de son histoire,son fils Alexandre Dumas, romancier français le plus lu au monde (Les trois Mousquetaires) et son fils Alexandre Dumas fils ,troisième du nom,académicien qui révolutionna le théâtre français avec notamment, "La Dame aux camélias".
« Parce que nous avons juré de ne plus jamais humilier l’intelligence, parce que les chaînes sont brisées et que nous avons définitivement conquis le droit de parler au nom de l’Afrique et des libertés fondamentales des hommes et des femmes de ce continent, parce que nous entrons désormais en partenaire majeur dans un monde majeur, parce que la nuit s’est dissipée et que l’aube nouvelle rayonne : au travail mes amis ! Nous avons vaincu la fatalité. »
Albert Tévoédjrè
Piqûre de rappel....Le 28 février 1990 s'achève La Conférence nationale souveraine du BÉNIN,1ère du genre en Afrique.
Elle abroge la Constitution,et,met en place de nouvelles institutions pour une période transitoire.
Création d'un poste de 1er ministre, abandon de la référence « populaire » dans la dénomination du pays qui devient la République du Bénin,et, limitation à 70 ans de l'âge des candidats à la présidence.
Près d'un millier de représentants de toutes les composantes de la nation se sont rassemblés à Cotonou sous la présidence de l'archevêque de Cotonou.
A la clôture des travaux,Mgr Isidore de Souza,s'adresse au président Mathieu Kérékou : “Vous avez posé un acte qui est juste et qui est historique et dont le Bénin vous saura toujours gré longtemps”.
Dans son discours de clôture de la Conférence,Mathieu Kérékou affirme son engagement solennel à faire mettre en oeuvre de manière réaliste toutes les décisions issues de la Conférence :
"Au nom de l’intérêt supérieur de la nation, et du peuple béninois tout entier, nous disons que les décisions prises par la Conférence nationale seront appliquées dans l’ordre et la discipline librement consentie.Ce n’est pas du défaitisme, ce n’est pas la capitulation,c’est une question de responsabilité nationale.”
Toute la salle se lève et ovationne le président.
Dès le 1er mars 1990, le président Kérékou prend une série d’ordonnances pour abroger la Loi fondamentale et dissoudre le Conseil exécutif national (gouvernement), l’Assemblée nationale révolutionnaire.
Par ordonnance aussi, l’Etat change de nom pour la deuxième fois depuis 1960.
Après Dahomey et République populaire du Bénin,ce sera désormais la République du Bénin.
Le drapeau tricolore est rétabli de même que la fête nationale du 1er août entre temps remplacée par la fête des Forces armées populaires.
Le Haut conseil de la République est chargé des fonctions de parlement, de cour constitutionnelle, de régulateur des médias, et de suivi des décisions de la Conférence.
Présidé par Mgr Isidore de Souza, le président de la Conférence, le Haut conseil est constitué des membres du présidium de la Conférence, des présidents des commissions, des anciens chefs d’Etat et d’un membre désigné par chacune des six provinces.
Le Haut Conseil nomme le 12 mars 1990, Nicéphore Soglo comme 1er ministre.
Le 14 mars 1990, la liste du gouvernement de transition est publiée.
Le Premier ministre est à la tête d’une équipe de 15 ministres.
Nicéphore Soglo s’attribue lui-même le portefeuille de la Défense.
Le 2 décembre 1990 est l’adoptée par référendum la nouvelle Constitution,promulguée le 11 décembre.
Les premières élections législatives se déroulent le 17 février 1991 et les 10 et 24 mars ont lieu le premier et le second tour de la présidentielle.
Mathieu Kérékou est battu au second tour par Nicéphore Soglo qui devient le premier président de l’ère démocratique.
« Lorsque vous vous servez d’un appareil photo, non pas comme d’une machine, mais comme le prolongement de votre cœur, vous ne faites plus qu’un avec votre sujet. »
Piqûre de rappel...Le 29 février 2016 meurt Oumar Ly,photographe,à 73 ans.
Originaire de Podor, commune située en bordure du fleuve Sénégal, à la frontière avec la Mauritanie,il immortalise ses habitants avec son appareil.
Il débute avec un Kodak d'occasion.
En 1963,il ouvre le premier studio de photographie à Podor,le Thiofy studio.
A l'indépendance,l'administration l'embauche et l'envoie silloner la brousse pour tirer le portrait des citoyens.
Au fil du temps,son appareil capture quarante années d'histoire,plus de 5 000 clichés.
En mai 2009, une première exposition de son travail est organisée à Dakar.